« L’alchimie Eucharistique » Ou comment Jésus change le pain en eau!

Commentaire de l'évangile du dimanche 5 août 2012 (Jn 6, 24-35). Rédigé pour le journal hebdomadaire « L'Ami-Hebdo », pour l’édition du 03 août 2012

Alors que bien des personnes sont hésitantes face à la tâche de préparer la première communion, on n’oublie trop souvent que le discours sur le Pain de Vie, dans l’Evangile de Jean, est également par certains aspects, une belle pédagogie pour se préparer à ce Trésor, ce mémorial, que le Seigneur a eu la folie de laisser entre nos pauvres mains maladroites…

Alors laisse-toi enseigner par le Maître…

Tout d’abord, les disciples sont en recherche. Mais où se trouve Jésus ? Le mystère de l’Eucharistie réside dans cet avis de recherche ! Il n’est pas l’enfermement de Dieu dans une parcelle délimitée, où l’on est sûr de pouvoir le trouver. Au contraire c’est une quête perpétuelle ! Un renouvellement et un émerveillement permanent !

Jésus pose avec adresse le fond du problème : l’Eucharistie demeure un « signe ». Il te communique une réalité, mais qui est bien au-delà de ce que tu reçois et que tu vois. Ce n’est pas un bout d’hostie consacrée qui te coupera l’appétit du dimanche ! Mais c’est bien par la matérialité de cette « fine croûte de pain » pour reprendre l’expression du Livre de l’Exode, que quelque chose de plus grand te sera donné. Il faut « passer » par lui ! Le « traverser » ! Ce signe devient à lui seul « une Pâques »! Un passage vers le salut et la Vie de Dieu.

Comme les fils d’Israël « Mann-hou ? » Qu’est-ce que cette « fine croûte de pain» que l’on nomme hostie ? Et qui est ce passage obligé. Jésus est clair, il faut y trouver la nourriture qui ne se voit pas ! Et selon Jean, elle vient du Fils où s’est imprimé le Père ! Alors comme la cascade d’une fontaine, cette « fine croûte de pain » est devenue l’empreinte du Fils, et cette même empreinte, celle du Père. Quelle ascension ! Quelle échelle ! L’image de l’empreinte porte en elle une dynamique… Cela veut dire que quelqu’un est passé par là : on en est sûr et certain ! Mais il faut le chercher ailleurs. L’Eucharistie manifeste la fois que Dieu est présent, mais qu’il faut aussi le chercher ailleurs ! Après chaque communion, pas d’anesthésie ou d’endormissement, mais un renouvellement du désir de chercher Celui qui t’a laissé ce mémorial!

Face à cela, les disciples posent une bonne question : « Que faut-il faire… ? » Et oui, pour communier à un tel mystère, que faut-il faire ? Jésus est on ne peut plus clair : « l’œuvre de Dieu est que vous croyez en celui qu’il a envoyé ». On ne peut séparer la communion d’une démarche de croyant. En allant jusqu’au bout, la communion est précédée d’une confession de foi, un credo ! Et non pas d’un remerciement au prêtre pour avoir reçu la petite récompense de ta plus ou moins bonne conduite à la célébration.

La suite est géniale, car pour croire, les disciples en toute logique veulent un autre « signe » ! Disons plutôt une preuve qui rassure… Et Jésus révèle que ce « signe » n’est autre que le don de lui-même. Le signe de la communion, c’est son offrande de lui-même, là, posée entre tes mains !

Alors quand tu vas communier, que ton « amen » soit une authentique confession de foi, celle du plus profond de ton coeur. Quand tu vas communier, prends le temps de regarder le geste de l’offrande, de cette « fine croûte de pain » déposée au creux de tes mains, ou dans ta bouche ! Ce geste est le signe de Celui qui descend jusqu’à toi et qui te donne sa Vie !

Et à la fin de l’Evangile, le syllogisme christique est à son comble ! Car si l’on suit la progression logique du dernier verset lorsque tu t’approches Il te nourrit. Or pour être nourri il faut croire. Mais comme celui qui croit n’aura plus soif, alors si tu as faim, tu n’auras plus soif !! Va comprendre Jésus… Non seulement il arrive à changer l’eau en vin à Cana, mais avec l’Eucharistie, il change le pain en eau !

L‘Hostie consacrée devient alors une Fontaine! Celle de l’Amour de Dieu, qui comme la « rosée » du Livre de l’Exode, se distille au cœur de ton existence, pour y apporter fraicheur et pureté ! Tu t’approches pour être rassasié, et en retour tu reviens désaltéré ? Dieu te comble au-delà de tes attentes !

Vraiment : « …Il est grand le mystère de la foi »