Tel père, tel Fils !
- bohleremmanuel
- 9 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 8, 1-11) pour le 5ème Dimanche du Temps du Carême (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 07 avril 2019.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 05 avril 2019.

La semaine avant la Semaine Sainte, anciennement appelée semaine de la passion, nous prépare à regarder avec foi le mystère scandaleux de la crucifixion.
Voici une scène célèbre qui mérite de nous une attention renouvelée !
Jésus fait un pèlerinage du Mont des Oliviers au Temple...
C’est là que se passe cette scène...
Jésus prend la figure de Moïse lorsqu’on venait à lui pour prendre conseil et recevoir la Justice (Ex 18, 1-12).
On amène cette femme à ses pieds comme on viendrait devant un juge déposer une plainte et obtenir gain de cause.
Mais l’Evangile nous dit qu’il s’agit d’une épreuve.
L’adultère de la femme n’est qu’un prétexte face à un autre adultère : celui de la perversion du cœur qui va travestir la justice et la vie en conformité avec la Loi de Dieu.
On ne veut pas la justice vis-à-vis d’elle, mais on veut que Jésus commette une faute afin que l’on puisse faussement le juger et délibérément le condamner.
Nous pourrions alors nous demander qui profane le plus le Temple ?
Jésus et son enseignement ?
Cette femme qui a commis l’adultère ?
Ou bien ceux qui ont prémédité cette rencontre pour tenter Jésus et le compromettre ?
Or ceux qui veulent mettre Jésus à l’épreuve sont justement ceux qui sont les garants de l’intégrité du Temple.
Comme quoi le fruit le plus beau peut cacher subtilement un ver qui va discrètement le gâter.
Dans le Temple, Jésus conserve une attitude respectueuse qui dans sa justesse va confondre toutes les tentations : Il est le saint de Dieu.
Jésus s’abaisse et littéralement grave quelque chose sur le sol avec son doigt.
Ce geste n’est utilisé que 2 fois: L’Ecriture gravée sur la pierre par le doigt de Dieu (Ex 31, 18), et lorsque le Roi Balthasar vit apparaître une main d’homme écrire sur le mur de son Palais. Il en chercha alors la signification (Dn 5,5).
Par ce geste, Jésus se soumet à L’Ecriture dont il est lui-même la source : Il est le Verbe fait chair qui demeure au milieu de son peuple.
Jésus se relève et prononce sa sentence que l’on peut littéralement traduire par « qui est sans défaut ? » Qui a le cœur pur ?
Tout le monde s’interroge mais peut-être pas sur ce que nous pensons…
Jésus ne semble pas renvoyer à une question affective mais plutôt à un examen de conscience assez précis : qui est fidèle à la Loi du Seigneur ?
Qui scrute les Ecritures pour purifier son cœur et connaitre le chemin de la Justice (Ps 7,9) ? Est-ce que le Temple est un lieu de conversion ou bien un lieu de compromission ?
La femme adultère devient l’instrument par lequel Jésus va révéler les intentions secrètes de ceux qui lui ont amenée pour être condamnée.
Avec douceur, Jésus va dissiper les ténèbres qui entourent cette femme : elle ne connaitra pas la mort qui la menaçait (Lv 18-20).
Il est l’Agneau sans défaut et sans tâche qui la fait déjà entrer dans la Lumière de la Résurrection.
Jésus semble agir avec autant de discernement, de douceur que jadis son père Joseph lorsqu’il médita pour l’accueillir, alors qu’il était déjà dans le sein de Marie.
Comments