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Corruption dans l’Evangile ! Faut-il alors le boycotter ?


Commentaire d’évangile (Lc 16, 1-13) pour le 25ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 22 septembre 2019.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 20 septembre 2019.






Comment faire l’éloge de la malhonnêteté dans un livre qui appelle à la conversion et la pureté?

Serait-il lui-même cause de compromission ?


L’Evangile peut mettre mal à l’aise car il semble tellement se contredire que l’on ne sait plus à quel interprète se vouer pour ne pas tomber, soit dans le piétisme béat ou alors le sophisme charismatique.


Tout commence par une délation….

Nom désignant la bassesse des « Zorro-puristes » en quête d’une bonne œuvre dont ils ne ratent jamais la première occasion d’être abominable!


La forfaiture ?

Dilapidation du bien d’autrui ! Mais le Maître est complexe.

Tantôt il semble en colère, tantôt en louange. En colère car son gérant dilapide les biens, en louange car ce dernier falsifie les reconnaissances de dettes.

Comment ce Maître a-t-il pu convertir son regard sur ce gérant ? Entre ingérence et corruption le tableau d’honneur n’est pas brillant !


N’est-ce pas la question de la remise de la dette qui semble avoir d’autres conséquences qu’une éventuelle reconversion envers celui qui a peur d’une régression sur l’échelle sociale ? En agissant ainsi, non seulement le gérant s’assure une éventuelle future place mais il assure indirectement les intérêts de son ancien Maître !

Qui ne serait pas heureux de retourner voir un commerçant qui vous fait des prix et des remises si avantageuses?

La remise de la dette est ici gage d’une fidélité de clientèle où la falsification et les fallacieuses remises de l’un préservent les relations de l’autre !


Face à cette situation, il est un mot de Sacha Guitry à son éditeur, qui se vantait d’être un ami fidèle et désintéressé, qui nous vient à l’esprit: « si tu deviens mon héritier, à Dieu ne plaise, tu te rendras compte que tu t’es volé pendant plus de 20 ans ».

La suite de l’évangile est tout aussi étonnante car Jésus met non seulement en lumière cette habileté frauduleuse au service d’un bien encore plus grand : l’amitié ; mais il ajoute que cette habileté peut conduire au Ciel où nous précéderons les voleurs !


Est-ce un récit travestissant et parodiant les valeurs ?

Jésus serait-il devenu un clown proposant une allégorie carnavalesque pour nous aider à comprendre comment Dieu remet nos dettes dans sa Miséricorde?


L’Eglise qui a reçu en gérance la Grâce de son Maître a-t-elle conscience de sa valeur ?

Est-elle digne de confiance ?

N’est-elle pas parfois en train de dilapider son héritage pour conserver un semblant de superbe et d’influence, quitte à brader les signes que Dieu a choisis pour nous donner un Amour qui n’a pas de prix au profit de quelques discours universalistes bien à la mode?

Et le Maître fera-t-il l’éloge de son Eglise?


Remettre une dette n’est-ce pas reconnaitre indirectement que l’argent n’agit plus en maître?

Remettre une dette n’est-ce pas déjà manifester un amour, une confiance préparant à la réception d’un Amour plus grand encore ?


Que cette demande du Notre Père nous apprenne à aimer fidèlement sans mesure car telle est la mesure de l’amour ! (St Bernard de Clairvaux)

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