top of page

Les titres christologiques dans les 7 antiennes « O »De l’avent.


Cet article a été publié au sein de la revue internationale de Théologie Communio.

Référence: Communio, 2013, 38/6 , n°230, p. 85-92.


Vitrail représentant "La racine de Jessé" (Cathédrale de Chartres - 1145)



« Qui est Jésus ? »

C’est cette question fondamentale qu’a posée le pape émérite Benoît XVI, lorsque le 21 novembre 2012, il signa son dernier ouvrage consacré à Jésus de Nazareth, selon les Evangiles de l’enfance des évangélistes Luc et Mathieu.

La christologie par sa réflexion, s’efforce à travers l’histoire de répondre à cette question, et le dernier ouvrage d’Alberto ESPEZEL[1] en propose une fascinante synthèse. Lorsqu’il conclut son chapitre sur le Royaume, l’auteur espagnol propose un excursus intitulé : « Préexistence et titres de Jésus-Christ »[2]. A la suite de la pensée juive de la période hellénistique, et avec la personnification progressive de la Sagesse, il montre comment les titres christologiques que l’on retrouve ensuite dans les écrits pauliniens, y ont leur racine et leur préexistence. Derrière la personnification de la Sagesse se « cache » Jésus-Christ lui-même, et cette anticipation fonde les titres que l’on pourra conférer à Jésus.

A cette remarque d’ordre scripturaire, il convient d’ajouter une remarque liturgique provenant du monde juif. Mgr SARNELLI évoque l’existence de 18 antiennes[3] qui furent introduites lors du retour de l’exil à Babylone, et que les juifs pieux récitaient chaque jour. Ces 18 antiennes primitives sont en rapport direct avec l’Histoire Sainte. Elles commençaient par l’exclamation « O » et conféraient un titre permettant de faire mémoire de l’action de Dieu en faveur de son peuple.

Il se trouve que la liturgie chrétienne semble avoir conservé ce procédé judaïque, mais également l’héritage de la pensée juive helléniste, consistant à faire « préexister » les titres avant l’énonciation même du Nom du Jésus. C’est ce que nous trouvons dans la liturgie de la « Semaine Préparatoire à Noël », et en particulier les sept antiennes que l’on chante au moment du Magnificat, à Vêpres. En s’enracinant sur des citations assez précises, issues soit des grandes prophéties vétérotestamentaires, soit des livres sapientiaux, on y dévoile les « titres » de Jésus-Christ, sans nommer une seule fois son nom. Il faudra attendra le jour de Noël pour le voir apparaitre.

Ces titres qui dévoilent pas à pas le « Nom » de Jésus ont un double intérêt : non seulement de donner sens à la naissance historique de Jésus de Nazareth, mais déjà de donner sens à la mission eschatologique de Jésus le Christ. Les antiennes semblent nous aider à reconnaitre, à travers l’humanité de celui qui va naître, le Fils de Dieu et sa mission selon la Volonté du Père. L’étude que nous allons entreprendre à partir d’une double analyse littéraire et musicale, tentera de montrer que ces antiennes semblent avoir pour objectif la présentation synthétique des mystères du salut qui seront accomplis en Jésus-Christ, dévoilant par anticipation, une perspective eschatologique de la naissance de Jésus-Christ.



Attardons-nous à une brève approche historique de ces antiennes.


Il est assez évident que ce corpus unifié de sept antiennes fasse partie des traditions musicales et liturgiques les plus vénérables, de par les traces que nous pouvons en avoir.

Il est fait mention explicite d’un cycle d’antiennes lors du cinquième Concile de Tolède en 636. Ce dernier a été jusqu’à exiger le chant de ces antiennes pendant l’octave de l’Annonciation, qui à cette époque était célébrée huit jours avant Noël[4]. C’est de ce rythme hebdomadaire que proviendrait le septénaire d’antiennes. Ce cycle d’invocations semblerait donc dater du VI-VIIème siècle et on les attribue volontiers au pape saint Grégoire le Grand (540-604). Si l’attribution à saint Grégoire le Grand est contestable, on est sûr qu’elles ont trouvé naissance dans la proximité et la tradition romaine. Vers le VIIIème siècle, elles auraient été introduites à Milan, puis vers la Gaule, suivant ainsi les évolutions de l’histoire du chant grégorien. Vers 830, on trouve une description de ces antiennes dans l’ouvrage d’Amalaire de Metz « De Ordine Antiphonari », ce dernier leur consacre un chapitre. C’est à partir du XIème siècle que l’on mentionne ces antiennes comme devant se chanter au moment du Magnificat, au détriment d’une pratique qui les faisait chanter au moment de laudes, lors du Benedictus[5]. Ce cycle d’antiennes ne semble complètement répandu qu’à partir des XII et XIIIème siècle. Après cela, le nombre d’antiennes qui compose ce cycle n’est pas très stable, il peut varier de quelques antiennes en plus des sept. De ses recherches, le théologien Jean GRANCOLAS (1660-1732) évoque comment, à partir d’un manuscrit de Monza, des écrits de Guillaume DURAND et d’Honoré d’AUTUN, il y aurait des légères variantes quant au nombre, et aux dates d’exécutions suivant les lieux[6]. C’est la réforme liturgique du Concile de Trente, qui fixa définitivement le nombre, le texte, les dates et le moment d’exécutions des antiennes.

D’une manière synthétique, nous pouvons tirer quelques conclusions de cette brève évocation historique. D’une part que la tradition d’un « cycle d’antiennes » est attestée comme authentique dès l’origine de sa création. Qui dit « cycle d’antiennes » suggère par conséquent une volonté rédactionnelle d’ensemble, cohérente, progressive. Peut-on aller jusqu’à dire logique ? En effet, il ne s’agit pas d’une compilation d’antiennes disparates, provenant de sources différentes. D’autre part, ce cycle d’antiennes est également attesté dans une visée hebdomadaire conduisant à la fête de Noël. Malgré les légères variantes, le nombre de sept antiennes semble être le plus probable, et celles retenues par le Concile de Trente témoignent de la souche la plus ancienne. Enfin, si chaque antienne va présenter un titre christologique, la logique de la cohérence rédactionnelle de ce cycle culmine par « l’acrostiche en miroir », ou « acrostiche inversé » que forment les premières lettres de chaque titre.



Acrostiche en miroir, et organisation liturgique.


Les sept antiennes se chantent donc au moment de l’office des vêpres, encadrant le cantique évangélique du Magnificat. Elles commencent le 17 décembre et vont jusqu’au 23 décembre. Le 24 décembre étant un jour transitoire puisque dès le soir commence la solennité de la Nativité.

Le cycle d’antiennes propose donc l’acrostiche latin « ERO CRAS » qui peut se traduire par « Je serai demain ». L’exercice de la traduction suggère un mystère quant à l’utilisation ou non de l’adverbe « là ». Ce mystère donne alors à cet acrostiche une double signification possible. Soit on évoque la venue de la présence humaine et physique de Jésus de Nazareth, soit l’idée de l’engendrement éternel du Fils dans sa relation au Père. Il se trouve que la double thématique de cet acrostiche sera entendue dans la liturgie du 24 décembre à la fois lors de l’office des Laudes (Antienne invitatoire pour commencer l’office : « Aujourd’hui le Seigneur va venir, demain vous verrez sa gloire »), mais également lors de l’introït de la messe de la Nuit (Citation légèrement réécrite du psaume 2, verset 7 « Le seigneur m’a dit tu es mon fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré », interprété comme l’engendrement éternel du Fils).

L’acrostiche est en miroir, car les titres conférés à Jésus apparaissent en sens inverse de celui de la lecture. Voici les 7 titres christologiques en latin, et dans l’ordre du 17 au 23 décembre: Sapientia, Adonai, Radix, Clavis, Oriens, Rex, Emmanuel.



Intertextualité scripturaire dans la composition littéraire des antiennes.


La logique rédactionnelle du ou des auteurs inconnus, composant cet acrostiche en miroir, va jusqu’à nous proposer une fascinante synthèse des grands récits bibliques, permettant de donner du relief à la compréhension des sept titres que l’on confère à Jésus


Il convient d’abord de comprendre sommairement la structure narrative, en synergie avec la structure musicale des antiennes. Ce cycle est structuré par une forme tripartite récurrente. Tout d’abord une partie commençant par le vocable « O » suivi du titre christologique. Une deuxième partie va déployer, commenter le titre conféré. Enfin la troisième partie est toujours un appel qui commence par le verbe « veni » (viens). L’appel est systématiquement en lien avec la deuxième partie.

D’après les catégories d’analyse de l’édition critique de l’antiphonaire par l’abbaye de Solesmes[7], on peut se rendre compte que la structure musicale est complètement calquée sur la structure narrative. La mélodie de chaque antienne forme une « période » que l’on peut nettement diviser en trois « incises ». Chaque « incise » correspondant à chacune des trois parties narratives. Les deux premières incises formant un « membre » de la période, correspondant au « protasus ». La dernière incise formant le deuxième « membre » correspondant à « l’apodosis ». Le « protasus » permet de souligner la structure narrative de l’annonce du titre christologique et de son déploiement littéraire. « L’apodosis » permettant alors de souligner l’appel.

La grammaire musicale épousant parfaitement la grammaire littéraire, nous sommes en présence d’un chef d’œuvre du genre.



En s’appuyant sur un article[8] du père Jésuite Maurice GILBERT nous allons approfondir chacune des antiennes. (Les traductions seront libres par rapport au texte latin[9]).


Pour le 17 décembre: « "Ô Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d'un pôle à l'autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseigner le chemin de la prudence ». C’est un mixe de trois citations provenant du Livre de l’Ecclésiastique (Eccl 24,3), de la Sagesse (Sg8, 1), des Proverbes (Pr 9, 6). Jésus est présenté comme celui qui nous ouvrira la bouche pour nous donner la Parole même de Dieu. De sa bouche sortiront les mots même de Dieu, nourriture pour le croyant. On y expose la dimension prophétique du Messie. Mais l’allusion métaphorique de la Sagesse est également un renvoi à la création faite par le Père et le Fils, ainsi que le souffle de l’Esprit. La poétique de cette antienne nous place dans une perspective trinitaire, mais également de « Nouvelle Création », fruit du baptême de l’eau et de l’Esprit selon les traditions lucanienne et johannique.


Pour le 18 décembre: « Ô Adonaï, guide du peuple d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver ». Il s’agit d’une compilation de quatre extraits de Livre de l’Exode : Ex 6,2 ; Ex 3,2 ; Ex 20 ; Ex 15, 12-13. Toute cette antienne est une interprétation christologique de l’épisode du Buisson Ardent. L’humanité de Jésus est le nouveau Buisson Ardent où à travers ses mots on peut y entendre la Parole même de Père, grâce au don de l’Esprit. Cela souligne la dimension prophétique et pastorale du Messie.


Pour le 19 décembre: « Ô Racine de Jessé, signe dressé devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, venez nous délivrer, venez, ne tardez plus ! ». C’est une compilation de trois extraits : deux du livre d’Isaïe (Is 11, 10 et Is 52, 15) et du livre d’Habacuc (Hab 2, 3). Ce titre corrobore la position lucanienne et mathéenne de proposer une généalogie de Jésus-Christ. C’est la généalogie qui permet de montrer que Jésus assume tout l’histoire, qu’il est le Sauveur de toute l’humanité, et créateur avec le Père depuis l’origine.


Pour le 20 décembre: « Ô Clef de David, et sceptre de la Maison d'Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, et faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et l'ombre de la mort ». C’est une synthèse de trois citations : du livre d’Isaïe (Is 22, 22), une évocation du livre de la Genèse (Gn 49, 10), et une réécriture du Psaume 107 (Ps 107, 10-14). Cette allusion généalogique davidique fonde la dimension messianique de Jésus-Christ, prophétisé par Isaïe. Il est la clef de toute cette généalogie, car le Messie se devra d’être un libérateur. Il est intéressant de noter que la réécriture du psaume 107 provoque un glissement sémantique faisant du cachot des prisonniers une allusion directe aux Enfers. Ainsi la clef de David semble être comprise comme une métaphore de la Résurrection. Mais il y a également une allusion poétique à la « Tour de David », comparaison de la Bien-Aimée au sein du 4ème Chant du Cantique des Cantiques. Jésus-Christ est alors ce « Bien-Aimé » qui va venir à la rencontre de l’Eglise sa « Bien-Aimée ». Mais Il est en même temps celui qui lui a ouvert deux portes, celle des Enfers (Résurrection) et celle du Ciel (Ascension).


Avec ces quatre antiennes nous avons déjà le premier mot « CRAS » de notre acrostiche, c’est-à-dire « demain ». Le père Gilbert MAURICE a constaté un fait remarquable d’un point de vue rédactionnel. Les compilations scripturaires des trois antiennes pour le mot « ERO » (je serai) ne peuvent se comprendre vraiment qu’à la lumière du Nouveau Testament. Alors que les quatre premières antiennes opèrent comme une synthèse des attentes messianiques uniquement à partir de citations de l’Ancien Testament, ces trois antiennes proposent une herméneutique exclusivement christo-centrée à partir d’incursions du Nouveau Testament aux références vétérotestamentaires.


Pour le 21 décembre: « Ô Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort ». La compilation se fait à partir de 6 citations extraites des livres de Zacharie (Zach 3, 8), de Jérémie (Jr 23, 5), de la Sagesse (Sag 7, 26), de Malachie (Mal 3, 20), d’Isaïe (Is 9, 1). Mais également à partir de l’évangile selon saint Luc (Lc 1, 79). La composition de cette antienne est une allusion directe au Cantique de Zacharie, présentant Jésus-Christ comme la lumière qui va venir visiter et dissiper les ténèbres non seulement de l’ignorance par l’annonce de Royaume, mais de la mort par la Résurrection. La vision métaphorique de cette antienne nous invite à considérer la perspective du Jugement Dernier, où dans la lumière de la résurrection, les morts reprendront corps et seront jugés par le seul Juste. Célébrer la Nativité est alors se placer dans cette perspective eschatologique du retour du Christ.


Pour le 22 décembre: « Ô Roi des nations, et de leur désir, pierre angulaire, qui en fait un seul, viens, et sauves l'homme que tu as formé du limon ». Il s’agit d’un mixe du livre de Jérémie (Jr 10, 7), du livre d’Aggée (Ag 2, 7), du livre d’Isaïe (Is 28, 16), mais également de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens (Eph 2, 14). Cette antienne présente l’ouverture du Salut pour tous, et non uniquement à un peuple élu. Nous retrouvons déjà la nouveauté singulière de Jésus-Christ concernant l’interprétation du messianisme : un salut pour les juifs et pour les païens dont le récit de la Pentecôte en est un vecteur principal.


Le cycle se termine par l’antienne du 23 décembre qui pour la première fois donne un prénom en disant : « "Ô Emmanuel, notre roi et législateur, attente des nations, et leur Sauveur, viens pour nous sauver, Seigneur notre Dieu ! ». La synthèse rédactionnelle est faite à partir du Livre d’Isaïe (Is 7, 14 ; 33, 22 ; 37,20), du Livre de laGenèse (Gn 49, 10), ainsi que l’incursion de l’Evangile selon saint Jean (Jn 4, 42). C’est avec cette antienne que l’on retrouve l’interprétation chrétienne des prophéties de l’Ancien Testament. Il n’y a que les chrétiens pour reconnaitre à la fois un Seigneur et un Dieu dans la personne de Jésus-Christ, à l’image de la confession de foi de saint Thomas le huitième jour après la Résurrection : « Mon seigneur et mon Dieu » (Jn 20, 19-31).


Antiennes de l’avent et eschatologie lucanienne.


Dom Prosper GUERANGER (1805-1875) développera dans « l’Année Liturgique[10] » une interprétation spirituelle de l’ensemble de ces antiennes. Il justifiera le chant de ces mélodies au moment du Magnificat, non seulement parce que Jésus va nous venir par Marie, mais avant tout parce que selon l’Evangile de Luc, Jésus serait venu « le soir du monde ».

Le théologien Jean GRANGOLAS et à sa suite François-Louis GAUTHIER (1696-1780) analysent dans ces sept antiennes, et en particulier avec la formule litanique du « veni », un appel aux sept dons de l’Esprit Saint[11]. Se préparer à la venue du Seigneur s’accompagne d’une préparation à la venue de l’Esprit. Il faut reconnaitre à ces deux théologiens français une intuition que nous pouvons approfondir, non pas tant au niveau d’une pneumatologie à caractère spirituel, qu’un lien avec un procédé narratif issu de l’école lucanienne. Si nous partons des Actes de Apôtres, les récits de l’Ascension et de la Pentecôte placent les disciples dans une double attente. Celle de l’Esprit Saint et du retour du Christ. L’attente de la Pentecôte a un caractère eschatologique.

Il faut bien reconnaitre que la liturgie est la perpétuation de cette double attente au sein de son caractère anamnétique, car en faisant mémoire d’un mystère passé qui s’actualise dans le présent, on attend sa pleine réalisation dans les temps à venir. Le cycle d’antiennes par sa richesse biblique, offre résolument une visée eschatologique à l’avènement de Jésus-Christ parmi-nous. Par le « veni », nous appelons et nous attendons la venue du Christ eschatologique, Glorieux, à travers l’enfant qui va naître à Bethléem.

Cependant, le génie de l’école lucanienne a été de fonder une sorte de matrice rédactionnelle que l’on retrouve de manière quasi systématique et dans les Actes et dans l’Evangile. Avant chaque avènement de Jésus-Christ : il y a « attente des disciples », « effusion de l’Esprit », « ouverture de l’intelligence », « ouverture de lèvres pour rendre grâce et annoncer ». Cela fonctionne en premier lieu pour le mystère de la Pentecôte. Mais également pour la quasi-totalité des grandes figures dans l’Evangile de l’Enfance. Que ce soit pour Zacharie, Marie, Elisabeth, les bergers, Syméon : ils vivent tous une première Pentecôte lors de l’avènement de Jésus de Nazareth dans l’histoire.

Nous avons pu remarquer la place qu’occupe le Saint-Esprit au sein de ces antiennes, c’est pourquoi il nous serait permis de les mettre « en harmonie » avec cette matrice rédactionnelle lucanienne.. Car c’est dans l’Esprit que nous attendons l’avènement du Christ. C’est par l’Esprit que nous pouvons comprendre le sens des titres que l’on confère à celui qui va venir, et ainsi comprendre les Ecritures. C’est par l’Esprit que nous pouvons chanter et invoquer ce « veni ». C’est par l’Esprit que s’accompliront pour nous, toutes les promesses eschatologiques contenues dans les titres christologiques de ce cycle.


Par le contenu herméneutique de leurs titres elles synthétisent l’avènement de Jésus de Nazareth dans l’histoire tout autant que l’avènement du Christ Glorieux à la fin du Temps.

[1] Alberto ESPEZEL, Le Christ et sa mission, Langres, Parole et silence/Communio, 2012 [2] Alberto ESPEZEL, Le Christ et sa mission, Langres, Parole et silence/Communio, 2012, p.71-78. [3] SARNELLI, Correspondance de Rome, les Antiennes de Noël, Vol 1, Rome, 1848, p.50. [4]Eugène DECORDE,Dictionnaire du culte catholique, Neufchâtel, 1859. [5]Jacques-Marie GUILMARD OSB, Nécessité et limites du recours aux mélodies pour établir l’histoire de la création du chant grégorien, In Ecclesia orans 94/95. [6] Jean GRANCOLAS, Traité de la messe et de l'office divin, Paris, 1713 ; Commentaire historique sur le bréviaire romain, Paris, 1700. [7] Abbaye de Solesmes, Antiphonale monasticum, Desclée, Tournai 1934, réed. La Froidfontaine 1995, p. 19. [8] Gilbert MAURICE s.j., Les antiennes majeures de l’avent, Quaderno N°3802 du 15/11/2008, Civ. Catt. IV 319-424. [9] Abbaye de Solesmes, Antiphonale monasticum, Desclée, Tournai 1934, réed. La Froidfontaine 1995, p. 208-211. [10] Dom GUERANGER, L’année liturgique, l’avent, Oudin, 1900, chap. XVII p. 534-558. [11] François GAUTHIER, Réflexions sur les O de l'Avent, en forme d'homélies, Éditeur Lottin, 1780.

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page