D'un temps à l'autre, sans perte de vitesse!
- bohleremmanuel
- 28 nov. 2020
- 3 min de lecture
Article publié dans la revue "Dimanche en paroisse" dans son édition de janvier 2015. Commentaire de l'évangile du 2ème Dimanche du Temps Ordinaire B (Jn 1, 35-42) relatant l'appel des premiers disciples, replacé dans son contexte liturgique.
Jésus demeurant au bord du Jourdain, l'appel de André et de Simon
Le mystère de l’élection
Le 2ème dimanche du temps ordinaire nous invite à prolonger le mystère du baptême du Seigneur qui a clôturé le temps de Noël. L’évangile de ce jour met en lumière la dimension de l’élection : être choisi et appelé par Dieu.
La narration johannique de l’appel d’André et de Pierre nous permet de faire un lien profond entre le mystère de la Nativité et le mystère de notre vocation baptismale.
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Toute la poésie du temps de Noël s’achevant, la reprise du temps ordinaire nous entraine dans la dynamique du baptême. Il est un fait biblique commun qu’après avoir été baptisé, le Seigneur Jésus-Christ appela ses premiers disciples.
Si le temps de Noël s’achève par la fête du Baptême du Seigneur, le dimanche suivant, nous fait entrer dans le mystère de l’élection, cœur de toute vocation.
Du mémorial de la naissance humaine du Sauveur par le souvenir de sa généalogie (24 décembre au soir), par l’annonce de sa naissance par le chant des anges (au milieu de la nuit), par l’annonce de sa naissance aux bergers (25 décembre à l’aurore) ; nous apprenons pas à pas, à y entrevoir le mystère de la présence cachée de Dieu et de ses « Epiphanies » par le témoignage de Jean-Baptiste contemplant le « Verbe fait chair » (25 décembre dans la journée), par sa manifestation aux mages (Epiphanie), par sa manifestation universelle lors de son baptême grâce à la voix de Dieu.
Dans l’Evangile de ce dimanche, le génie johannique exprime ce lien entre baptême et Nativité. Car peu de temps après le baptême de Jésus, la question centrale des premiers disciples est de savoir où il demeure. Où Dieu a-t-il établi sa demeure parmi nous ? Or, tout le mystère de la Nativité se concentre dans cette question. C’est André qui le premier va « suivre » le Seigneur Jésus jusqu’en ce lieu, qui pour le lecteur reste encore à trouver. Puis il va appeler son frère Pierre, qui en s’approchant de Jésus, reçoit la première manifestation de son élection. Dès le baptême, Pierre est choisi par la voix de Jésus pour devenir la pierre qui servira à l’édification de l’Eglise. Mais cette élection est encore un mystère qui commence à s’entrevoir. Bref, tout se dévoilera discrètement au fur et à mesure que Pierre consentira à suivre Jésus. C’est à la fin de l’Evangile que Pierre recevra du Ressuscité la pleine connaissance de son élection pastorale, fondée sur un amour renouvelé trois fois.
A la suite d’André ou de Pierre, se replonger dans le mystère de sa vocation en souvenir de son baptême, c’est prolonger en nous le mystère de la Nativité.
Par notre baptême, nous avons été intégrés dans l’arbre généalogique du Seigneur. Notre corps est devenu « Temple du Très-Haut », car Dieu a choisi d’y établir sa Demeure en faisant de nous un « autre Christ » par l’onction. Notre baptême a été une épiphanie : nous avons été choisis ! Mais comme pour Pierre, tout se dévoilera en fur et à mesure que nous marcherons dans notre quotidien, là où Jésus nous guidera.
Alors avançons !
Plongeons dans notre temps ordinaire ! Car non seulement nous verrons, mais nous comprendrons mieux la volonté du Seigneur pour nous.
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