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Curieuse Pâque au Temple... Le mystère pascal se dévoile


Ce commentaire d'évangile pour le 3ème Dimanche de Carême 2015 a été publié dans la revue "Dimanche en paroisse", pour son édition trimestrielle janvier-février-mars 2015.


L'annonce à Zacharie au Temple


Avec Jésus chassant les marchands du Temple, nous avons filigrane une préparation des disciples à comprendre le mystère de sa Passion.


Grâce aux disciples qui se remémorent une citation du psaume 68 (69), nous en avons la clef de lecture et la porte d'entrée.

Ce psaume est une synthèse de la vision du Serviteur Souffrant d’Isaïe, nous donnant d’entrevoir le futur changement entre l’ancien et le nouveau culte.

Avec cet épisode, Jésus nous prépare en entre dans la mystique du "Sacrifice des lèvres", de "La louange et de l'action de grâce" du peuple des sauvés.

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Après avoir évoqués les débuts de la mission de Jésus et le mystère de sa Transfiguration, voici que la troisième station de ce carême nous amène au Temple de Jérusalem.


L’Evangile selon saint Jean nous raconte la première Pâque que Jésus fait après l’inauguration de son ministère. Le passage est tellement célèbre que nous nous focalisons sur le côté sensationnel : Jésus reverse tous les comptoirs et chasse tous les marchands du Temple avec un fouet! Est-ce avec celui du Livre des Juges (Jg 7) où Gédéon triompha des deux chefs de Madiane? Est-ce le même avec lequel Dieu promet de punir l’injustice du roi Assour d’après le prophète Isaïe (Is 10) ? Pour le cas de l’évangile, à moins d’une force herculienne cela n’est guère possible ainsi racontée, car la foule semble étonnement sans réactions…

Nous sommes inconsciemment impressionnés comme devant une production hollywoodienne… Pourtant est-ce bien le cas de tout le monde ?

Il y a la réaction intérieure des disciples, et celle extérieure des juifs. Les disciples en voyant la scène l’interprète en fonction du psaume 68 (69) dont la citation « l’amour de ta maison fera mon tourment » en est extraite. Quant aux juifs, ils demandent un signe pour comprendre la portée de son acte. Comme quoi, nous devons dépasser le stade de l’émotion et du spectaculaire pour comprendre !

Lorsque nous le lisons le psaume 68 (69), on se croirait déjà dans le récit de la Passion. On y parle de celui qui sera rejeté par ses amis, méprisé, insulté, bafoué, déshonoré, à qui on donnera du vinaigre. Et pourtant, celui qui sera humilié et méprisé connaitra le salut de Dieu qui le redressera. Nous avons déjà tout le mystère pascal présent.

Ainsi, le signe que Jésus donnera aux juifs pour rendre compte de son acte, c’est le signe même de la Croix où il sera crucifié ! D’ailleurs le psaume 68 (69) résume en lui toute la thématique du Serviteur Souffrant du prophète Isaïe (Is 52-53) que l’évangéliste prendra soin de mentionner explicitement au dernier verset de la Passion (Jn 19, 37). A travers cette Pâque « sensationnelle » à Jérusalem, Jésus prépare déjà ses disciples à comprendre sa « Pâque éternelle » !


Il renverse les marchands car nous allons passer d’un ancien culte au nouveau. L’ancien se payait : brebis et bœufs pour les riches, colombes et tourterelles pour les pauvres. Le nouveau sera gratuit car Jésus, prenant la condition de serviteur en lavant les pieds de ses disciples, se donnera en offrande. L’ancien se célébrait dans le Temple, le nouveau sera célébré en Jésus lui-même, qui sur le bois de la Croix sera l’autel.

Cet évangile nous aide déjà à entrevoir cette formule liturgique du temps pascal: « Christ est à la fois l’autel, le prêtre et la victime ».

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