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« Quand il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière... »


Proposition de commentaires d'Evangile concernant l'ensemble des dimanches entre la solennité de la Trinité et le 17ème Dimanche du Temps Ordinaire (année C).

Ces commentaires ont été publiés dans la Revue Nationale "Célébrer", émanant de la Conférences des évêques de France.

Il s'agit du numéro 397 édité durant le mois de mai 2013.


« La Gloire de l'Esprit » (1667- Le Bernin)

Basilique Saint Pierre de Rome



Panorama…


« Quand il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière... »

Cette parole pourrait servir d’inscription sur le linteau de la porte, qui après la Pentecôte, nous introduit à nouveau dans le Temps Ordinaire.


Elle pourrait nous servir de prière continuelle afin d’accompagner la pérégrination de l’Eglise, qui dans le monde de ce temps, cherche toujours à mieux comprendre les « signes des temps ». C’est bien l’Esprit Saint, qui dimanche après dimanche du Temps ordinaire, nous guide vers la vérité et la compréhension d’un si grand mystère : mystère de Dieu, mystère du Salut, mystère de l’Eglise, mystère de la prière.

Tout d’abord c’est l’accueil perpétuel de l’Esprit qui conduira à connaître le secret du Dieu en 3 personnes.

Puis l’Esprit nous conduira à saisir le mystère du salut, dont l’Eucharistie en est le signe le plus éloquent. Pour prolonger cet approfondissement du mystère du Salut les trois dimanches suivants nous y aideront, dont le lectionnaire proposera la progression lucanienne.

Ensuite Il nous conduira à saisir le mystère et la vocation de l’Eglise. Les quatre dimanches suivants seront là pour nous faire saisir sa vocation apostolique et missionnaire.

Et comme péroraison, Il nous conduira à saisir le mystère de la prière, où les mots du «Notre Père » deviennent la plus belle parabole de l’intimité divine à laquelle nous sommes invités à communier.


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Zoom liturgique…


Pour le dimanche de la Trinité, nous pourrions prendre l’hymne « O Père, O tout-Puissant » (P 22-26-1) dont le texte de Didier RIMAUD, magnifie les 3 personnes de la Trinité dans leurs relations, mais condense en même temps l’intégralité des mystères du Salut.

Pour le Temps Ordinaire, dont l’Esprit-Saint est une figure essentielle pour vivre sa dynamique, pourquoi ne pas prendre de temps en temps « L’Esprit des origines » (K 18-17-1) dont le texte, sous forme de litanie, synthétise la place de l’Esprit dans l’intégralité des mystères du Salut.

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Au fil du temps liturgique...


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Dimanche de la Trinité : Jean 16, 12-15.



L’Evangile pour l’année C met en lumière le rôle de l’Esprit Saint. Ce qui est un beau prolongement liturgique alors que la semaine passée était célébrée la Pentecôte. L’Esprit permet d’illuminer l’intelligence.

L’extrait nous propose de comprendre le mystère de Dieu dans un aspect dynamique et relationnel. Jésus, le Fils, nous donne ce que lui-même possède de son Père. L’Esprit Saint reçoit alors 3 missions : nous permettre de nous souvenir, de comprendre et de glorifier le Fils et ce que ce dernier nous a donné comme appartenant à son Père.


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Dimanche du Saint-Sacrement : Luc 9, 11-17.


Dans ce récit de la multiplication des pains, les disciples sont dans une logique pratique. Ils demandent à Jésus de renvoyer la foule pour que chacune des 5000 personnes puissent se procurer à manger.

Avec la demande de Jésus : « donnez-leur vous-mêmes à manger », on peut se demander qui va réellement nourrir ?

Ce sera Jésus lui-même, qui en prenant ce qu’il y avait comme modeste offrande, va leur donner à manger et les disciples auront pour mission de « distribuer » cette abondance.

Eléments essentiels du mystère Eucharistique car à l’image des Douze, l’Eglise a pour mission d’apporter les offrandes puis de distribuer.

En agissant « in personna christi », les ministres ordonnés rendent présent l’action de Jésus décrite dans cet Evangile.

Aujourd’hui encore, c’est bien Jésus et Jésus seul qui nourrit son peuple. L’Eglise, sans être propriétaire, veille, protège et distribue ce qu’Elle reçoit quotidiennement de la main de son Seigneur.


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10ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 7, 11-17.

Sur le seuil…

Voilà où se passe la rencontre de 2 cortèges !

L’un avec Jésus s’apprêtant à entrer dans une ville. L’autre avec un mort en train de sortir de la ville, vers le lieu de l’ensevelissement.

Voilà Jésus au seuil d’une ville, voilà un défunt au seuil d’une autre porte, celle de la mort.

Alors que les cortèges se croisent sans se rencontrer pour autant, Jésus suscite la rencontre.

Il va faire lever le mort, et surtout le rendre à sa mère…

Jésus, non seulement prépare l’évènement de sa Résurrection, mais anticipe le Jugement Dernier où à la fin des temps, à l’heure de la résurrection des morts, au seuil de la Jérusalem Céleste, nous verrons ce Christ glorieux face à face pour nous accueillir.

Voilà l’espérance chrétienne, que le rite du dernier adieu manifeste si bien.


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11ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 7, 36 – 8, 3.

La scène de la pécheresse en pleur ressemble à une photographie tant le mouvement semble arrêté, prisonnier de l’impression.

Comment Jésus peut-il être en même temps à table chez un pharisien avec ce que cela implique, tout en ayant une femme qui soit dans son dos, en train de pleurer sur ces pieds et les essuyer.

La représentation semble irréelle, par contre la construction littéraire est tripartite.

La description du « signe » est très détaillée, sobre, précise.

Puis vient la parabole. C’est la mise en lumière de l’action de grâce de ce débiteur qui ouvre à la compréhension. Le signe du lavement des pieds de Jésus par cette femme ne semble pas tant être une demande de remise des dettes qu’une action de grâce, une épiphanie de l’amour envers le créancier qui lui a déjà remis les dettes. Voilà une réponse à l’amour miséricordieux du Seigneur ! Sa parole n’en sera que confirmation.

Enfin, l’explication du « signe » reprend sa description mais en l’élargissant.

Cette scène ressemble au miroir du lavement des pieds des disciples par Jésus en saint Jean. Pour saint Luc, le lavement des pieds par la femme anticipe l’amour et le mystère de la Rédemption que Jésus opérera plus tard.


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12ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 9, 18-24.

Ce récit, assez connu de l’Evangile concernant l’identité de Jésus-Christ, n’en recèle pas moins une vérité fondamentale : la foi ne se démontre pas ! Elle grandit dans la relecture d’un évènement passé !

En période de nouvelle évangélisation, tenter par les techniques commerciales et le « sponsoring », on deviendrait presque des démonstrateurs pour inciter à croire. Or l’Evangile est on ne peut plus clair.

En freinant Pierre dans sa proclamation, on peut percevoir la pédagogie du Christ : c’est en relisant l’évènement vécu du mystère pascal que l’on peut confesser: "Jésus est le Messie" !

C’est dans la relecture d’un évènement que l’on peut grandir dans la foi et non dans la «joute verbale » tout aussi attractive qu'elle soit !


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13ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 9, 51-62.

Pas facile de complètement se mettre en marche vers Jérusalem !

Ce qui est intéressant ce sont les réactions des spectateurs : sont-ils prêts à suivre Jésus sur le chemin de la Passion ?

Tout d’abord, au travers des samaritains le refus de le suivre à Jérusalem : ils anticipent le refus du mystère de la Croix.

Puis viennent les obstacles sur la route : Il n’y a pas de lieu précis de repos, ni de destination. C’est une marche perpétuelle.

Enfin il y a les attaches affectives avec les ascendants et les propres racines, ainsi qu’avec les vivants.

Nous voyons que suivre le Seigneur sur le chemin du Salut est un chemin de liberté (il faut y consentir), et un chemin de détachement. A l’image du baptême, c’est un plongeon !


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14ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 10, 1-20.


Après avoir choisi de se mettre en route pour Jérusalem, lieu de la Rédemption ; voici que se prépare la vie missionnaire de l’Eglise, au travers de l’expérience des soixante douze disciples.

La constitution dogmatique « Lumen Gentium » a rappelé que l’Eglise est née lors de l’inauguration de la vie publique de Jésus et qu’elle commence sa mission lors du mystère de la Croix. La construction de l’Evangile souligne cela.

Ce sera la « pauvreté évangélique » que Jésus demande à ceux qui seront envoyés ; c’est-à-dire un dépouillement et une capacité à vivre comme un accueillis. Le missionnaire est comparable à un « mendiant de l’autre ».

Saint François d’Assise l’avait bien perçu en son temps, voilà la source de la joie parfaite.


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15ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 10, 25-37.

Après avoir posé les bases pour la vie missionnaire de ses disciples et l’esprit dans lequel il faille annoncer la Bonne Nouvelle, Jésus expose la visée essentielle de l’œuvre de l’Eglise : aimer son prochain comme soi-même, mais à sa manière

A travers la parabole de bon samaritain, Jésus expose l’universalité de l’œuvre de charité qui doit se faire par tous, et pour tous.

Ce n’est pas seulement un peuple particulier et privilégié qui doit accomplir l’Ancienne Loi mais l’ensemble de genre humain qui doit suivre la Loi Nouvelle.

Voilà la « clef de voûte » de la future Eglise : faire œuvre de bonté envers tous.

Finalité si grande que Jean XXIII l’a rappelé dans le discours d’ouverture du Concile Vatican II, le 11 octobre 1962.


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16ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 10, 38-42.


L’épisode de Marthe et Marie semble être l’allégorie de la relation que doit entretenir l’Eglise avec Jésus-Christ. Car l’une et l’autre de ces deux sœurs semblent représenter les directions vitales de l’Eglise.

A la suite de Jésus, elle se doit d’être « servante », mais aussi « être à l’écoute » de sa Parole. Servir et écouter, voilà les deux seuls verbes qui peuvent qualifier la pérégrination de l’Eglise à travers les siècles.

Ecouter sans cesse son Seigneur qui lui parle et servir à son image : voilà comment l’Eglise tire de Lui, sens et existence.


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17ème dimanche du Temps Ordinaire : Luc 11, 1-13.


L’Evangile est en 2 parties et propose un exposé conséquent sur la prière.

D’une part, les mots que le Fils de Dieu propose à ses disciples pour parler à Dieu, révélé comme « Père ». Cette prière est comme le reflet de l’intimité entre Jésus et son Père, et ainsi chaque croyant entre dans cette intimité trinitaire.

D’autre part, Luc déploie 3 autres caractéristiques de la prière : demande, recherche, accueil de Dieu. Pour participer à cette intimité entre Jésus et son Père, pour déployer ces trois caractéristiques de la prière, nous avons besoin de l’Esprit Saint.

C’est lui qui nous guide vers cette vérité !

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