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Lettres à Théophile, "Nativité ? La vie chrétienne entre immersion et vêture ! " (6)


Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Lc 10, 1-9 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.

Samedi 26 janvier 2013.




LETTRE DE THEOPHILE:


Salut mon frère,


J'aimerais avant de te poser mes questionnements, te remercier de toujours correspondre avec moi, toujours avec cette même envie et ténacité. Alors merci.*

Sinon nous avons en ce jour d'après saint Luc un magnifique appel du Seigneur à approfondir notre amour et à partir, comme l'évangéliste le dit : « comme des agneaux au milieu des loups ».

Alors là! … Grande stupéfaction de ma part …

Suis-je et sommes-nous à notre époque encore des apôtres sans argent, ni sac et ni sandales?

Qui mettons toute notre vie à prêcher et à l'annonce du Règne de Dieu ? Sommes-nous encore digne d'être baptisés si notre mission première est un échec quand on voit nos églises se vider ?

Que sont devenus les amis de la paix ?

Après tant de Conciles et de remaniements, sommes-nous encore des descendants des premiers missionnaires ?


Peut-être ai-je une vision assez pessimiste de notre génération mais cela est une vraie rupture je trouve.


Alors encore merci et à bientôt.


Ton ami, Théophile.


* *

*



REPONSE A THEOPHILE:



Mon cher Théophile,


En voilà un bel Evangile ! Qui condense et qui envoie !

Après tout, face à cette considération haute que tu te fais de la grandeur de l’Evangile, et par là même de la beauté de son message dont tu es porteur, tu as peur !

Mais de quoi as-tu peur ?

De ne pas en être digne ?

De ne pas être à la hauteur ?

De te sous-estimer ?


Si nous prenons au-delà des mots, les conseils évangéliques que Jésus propose à tous ceux qui veulent être ses disciples, ils conduisent tous à découvrir la vertu de pauvreté.

Mais attention, la pauvreté semble ici perçue comme cette attitude intérieure de toujours se sentir redevable des autres, de recevoir des autres !

La pauvreté est cette qualité de savoir recevoir ce que les autres nous donnent, sans les comparer ni les juger à ce que nous aurions peut-être aimé recevoir.

N’est-ce pas cette vertu morale de la pauvreté ainsi décrite qui permettrait de « vivre ensemble », dans une meilleure communion relationnelle avec les personnes qui nous entourent?


Nous n’aimons guère la frustration, car elle est un frein à nous désir exclusivement narcissique !

Mais la frustration n’a de sens que lorsque nous sommes la mesure centraliste de ce que l’on attend des autres.

Or l’Evangile ne fait pas de nous la mesure de toutes choses puisque tout est centré sur la « réception ».

Nous avons des attentes personnelles et si nous apprenons à ne pas les imposer, alors même la frustration n’a plus de sens !


En fait cet Evangile nous coupe un mauvais sentiment à la racine, parce qu’il nous convertit au plus profond !

L’Evangile nous ouvre à un altruisme fondé sur la réception de ce que l’autre me partage de ce qu’il est !

Quelle ouverture !

Et crois-moi que cette sagesse biblique aurait de quoi apporter une nouveauté dans la vie relationnelle à tous les niveaux, familiales, amicaux, professionnels.



Ne te sens pas indigne !

Ne te sous-estime pas Théophile. Mais devant la grandeur de la vie évangélique, sache RECEVOIR, ACCUEILLIR, et après tu pourras donner ce que tu as de plus précieux !


D’ailleurs, le sens même de la vision chrétienne du mariage dit ceci : les époux se reçoivent d’abord ! Et seulement après, ils se donnent l’un à l’autre…



A bientôt pour d’autres e.mails et d’autres nouvelles…

Bonne journée à toi et à bientôt j'espère!



Ton ami.

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