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Lettres à Théophile, "Lettre d'amour et dialogues intérieurs ! " (2)


Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mt 19, 23-30 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.

Mardi 20 août 2013.




LETTRE DE THEOPHILE:

Salut,


Je vais finir par croire que le thème de l'argent est redondant dans les évangiles de saint Matthieu, peut être un anticapitaliste avant l'heure.


Pour être un peu plus sérieux, en le lisant, je me suis aujourd'hui arrêté et me suis répété plusieurs fois la réponse du Christ aux disciples, qui demandaient qui donc peut être sauvé.


Jésus rétorque que pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible.

C'est étrange, enfin je trouve ça étrange car il mettait en garde les riches mais en même temps il nous confie que Dieu de toute façon miséricordieux. Que l'homme peut en ayant la foi être sauvé par Dieu car tout est possible pour lui. Jésus voulait-il nous dire que même si Dieu n'a pas de limite, il ne sauvera pas tout le monde ou alors que même les plus riches ou les plus pêcheurs pourront rentrer au royaume de son Père ? C'est faire la morale et en même temps dire que de toute façon ce n'est pas grave de pêché, enfin je le saisi comme cela.

Je vais devoir te laisser sur l’ambiguïté à saisir ces propos,



Ton ami

* *

*

REPONSE A THEOPHILE:

Bonjour Théophile,

Ambiguité, paradoxe….

Voilà les deux maîtres-mots pour comprendre les Evangiles. C’est dans l’ambiguité apparente que se cache bien souvent la nouveauté du message du Christ.


La logique voudrait que puisque l’on a tout donné pour suivre le Christ, on reçoive de la part de Dieu une récompense maximum. C’est la logique de l’apôtre Pierre : puisqu’il fait parti de ceux qui ont tout donné, qui ont renoncé pour suive le Christ. Alors forcément, il croit, sans doute comme les autres, que cette renonciation peut donner le Salut, la récompense divine.


Or Jésus, montre que si le renoncement, la « mise en vente » de ce qui peut nous retenir de suivre le Christ, est la condition sine quanum pour se revendiquer chrétien, ce n’est pas pour autant que cela nous donne le salut. Sinon, on pourrait croire que le Salut divin n’est que le fruit de notre volonté, de notre libre, arbitre, de notre agir.


Jésus fait un pas de plus, pour aider ceux qui l’ont suivi, à comprendre que le Salut ne dépend pas de nos mérites, mais de Dieu seul !


Nous sommes inexorablement dans la logique du mérite, c’est bien humain. Mais au-delà de ce paradoxe apparent que tu signales Théophile, c’est l’idée de la gratuité de Dieu. Un salut gratuit qui ne dépend pas de notre ressort, mais qui présuppose un engagement à vivre selon Jésus-Christ ! Ce n’est parce que le salut n’est pas de notre ressort que pour autant on doit se reposer sur nos lauriers : On contraire, on s’engage à le suivre, en se dépouillant de ce qui nous retient loin de lui, mais tout en accueillant sa Grâce commun un unique bon vouloir de Dieu, comme un geste gratuit.


Tu sauras bien assez tôt où peut nous conduire ce geste gratuit divin…

Si tu persistes demain dans la lecture des Ecritures.


Bonne journée, ton ami.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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