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Lettres à Théophile, "Lettre d'amour et dialogues intérieurs ! " (5)


Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mt 22, 34-40 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.

Vendredi 23 août 2013.




LETTRE DE THEOPHILE:

Hey mon cher,


Aujourd'hui je suis en forme et l'Evangile en est pour quelque chose !


Je trouve ces deux commandements prononcés par Jésus d'une grande beauté et très synthétique de ce que devrait être un homme et ce qu'il doit faire.

J'aime d'ailleurs bien le second commandement qui se rapproche un peu de la phrase de saint Augustin « aime et fais ce qu'il te plait » dont j'en ai fait une philosophie de vie.

Par contre dans cet Evangile je me suis demandé quelle différence conceptuelle existait-il, pour vous autres théologiens, entre l'âme et l'esprit ?


L'autre réflexion que je me suis faite fut celle de me dire mais pourquoi les chrétiens sont-ils partis en guerre au cours de l'histoire contre des peuples, des religions, des sorcières même... Alors qu’aimer son prochain ne passe absolument pas par ce genre d'action. Comment les justifier quand ils sont contre les lois fondamentales de notre religion ? Même si ce sont les hommes qui font la guerre et non plus des croyants à mes yeux...


C'est le cœur léger aujourd'hui que je te laisse,

Bien à toi, ton ami

* *

*


REPONSE A THEOPHILE:

Mon cher Théophile,

Que dire de plus : La célèbre trilogie progressive « cœur, âme, esprit » représente à elle seule tout un enseignement.

On pense que cette trilogie reflète la conception de l’homme propre à la pensée du judaïsme ancien.

Le cœur : lieu de l’amour et des sentiments humains.

L’âme lieu où Dieu réside, lieu de la rencontre avec l’homme.

L’esprit : lieu de la raison et de la volonté, du libre arbitre.


Cette trilogie progressive manifeste que l’amour a un chemin à l'intérieur de l’homme, mais surtout que la volonté humaine en est le dernier ressort.

Aujourd’hui, il faut bien admettre que l’utilisation de mot amour ou du verbe « aimer », met surtout en exergue la volonté et le libre arbitre de chacun.

« J’aime », « Je décide d’aimer » mais « regarde donc comme je t’aime », « regarde ce que j’ai pour te montrer que je t’aime » etc…


Or en appliquant ce commandement biblique, ce qui relève de la volonté vient en dernier : il passe d’abord par le sentiment humain. Mais un sentiment humain qui sera purifié par la rencontre avec Dieu. Ainsi notre volonté d’aimer sera alors guidée par le dialogue intérieur avec Dieu.

Avec la progression biblique, on peut se rendre compte que nous ne pouvons qu’aimer qu’avec Dieu : Un sentiment nait en nous, il sera purifié avec la rencontre intime avec Dieu, et nous y consentiront par la volonté.

Notre agir lorsque nous aimerons sera alors le reflet de la rencontre avec intime avec Dieu.


Cette progression, s’applique non seulement pour Dieu mais pour l’amour du prochain.


Décider d’aimer le prochain est donc le fruit de ce dialogue intérieur avec le Maître.

La philanthropie nait dans notre cœur, elle est purifiée et parachevée dans notre âme, et elle donne lieu à une action concrète volontaire !

Quelle progression : voilà la sagesse biblique !


Peut-être alors que le chemin des guerres et autres convoitises provient lorsque cette sagesse biblique est pervertie, c’est-à-dire inversée, ou dans le désordre…

Peut-être vient-il lorsque l’homme met en avant sa volonté et son libre arbitre en premier, plutôt que la rencontre intérieure avec Dieu.


Alors bonne conversation avec Celui qui est en toi, ne néglige pas un tel ôte !

Ecoute-le et après tu pourras aimer.


Bonne journée, ton ami.

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