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« A l'ombre de ta main », Commission Francophone Cistercienne et G. MAYER


Libre commentaire de l’hymne « A l'ombre de ta main » (cote SECLI W 117) dont le texte est de la Commission Francophone Cistercienne (CFC) et la musique de G.MAYER.


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg, n°04, édition de juillet 2016.





Il s’agit d’une hymne hagiographique.

Son utilisation liturgique est liée à la fête d’un saint où l’on raconte des aspects singuliers de sa vie.

« A l‘ombre de ta main » est une hymne hagiographique en l’honneur de saint Nicolas de Fluë (1417-1487) dont la fête est célébrée le 21 mars dans le calendrier romain, mais le 25 septembre en Suisse puisqu’il est un des patrons de la confédération helvétique.

Cette hymne peut également être utilisée lorsque l’on fête un ermite.

La construction narrative de cette hymne respecte la structure traditionnelle, à savoir être strophique.

Quatre strophes la composent dont le thème le central est l’érémitisme.

Chacune d’elle va déployer les harmoniques spirituelles de cet état de vie, tout en mettant en relief la singularité de Nicolas de Fluë au sein de l’histoire de la Suisse.

Le premier couplet met en scène la vie érémitique comme cette vie secrète cachée en Dieu où l’ermite devient comme une graine enfouie que l’on croit inutile.

Saint Nicolas de Fluë fût d’abord un père de famille (10 enfants) ainsi qu’un soldat et un conseiller impliqué dans la naissance de confédération helvétique de langue germanique. Malgré son civisme il était attiré par la vie de solitude et de prière en solitaire.

A 50 ans il demanda l’autorisation à sa femme Dorothée et à ses enfants de devenir ermite dans leur canton d’Unterwald.

Le deuxième couplet raconte la fructuosité surprenante et inattendue de cette vie érémitique, qui de prime à abord ne devait conduire qu’à l’oubli.

Or sa vie intense de prière et son retrait font que de plus en plus de personnes viennent auprès de lui pour y trouver sagesse et discernement, surtout politique.

En 1471 il aida de sa retraite à lutter contre la tentative d’annexion de Charles le Téméraire et en 1481 il rédigea la constitution de son canton pour renforcer et stabiliser les liens de la confédération naissante.

Sa solitude extrême aida et féconda la paix et la concorde de la jeune confédération.

Le troisième couplet ne fait que redire cela : un ermite est devenu le prophète pour un engagement politique en faveur de la concorde et de la paix.

C’est pour cette raison qu’au moment de sa canonisation en 1947, il devint le patron principal de la confédération helvétique.

Le dernier couplet décrit la vie érémitique comme une vie de « veilleur ». L’ermite veille et prie.

La construction musicale peut surprendre car la ligne est faite de notes répétées.

Pour chaque strophe on peut distinguer nettement 3 périodes presque égales : 5-5-4 mesures. Elles sont séparées pour un soupir.

Chaque période peut se diviser en 2 parties, nettement repérable par la respiration demandée sur la partition. Chaque période fonctionnement alors sur le rythme arsis-thésis avec un rythme harmonique quasi similaire.

L’originalité de la construction harmonique repose sur le fait que, comme pour la psalmodie, la ligne mélodique tourne plus autour de la dominante qu’autour de la tonique.

L’arsis commence sur la tonique, en la mineur, et se termine par une demi-cadence en mi majeur.

La thésis commence sur la dominante, en mi majeur, mais se termine également sur la dominante, sauf pour la dernière période qui revient à la tonique (la mineur).

Chacune des 3 périodes semblent utiliser toutes les caractéristiques du mode mineur.

La première période utilisant le mode mineur harmonique.

Le deuxième, le mode mineur mélodique ascendant.

Quant au troisième, il pourrait utiliser le mode mineur mélodique descendant.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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