Lettres à Théophile, "Entre foi et raison, il est libre l'arbitre ! " (2)
- bohleremmanuel
- 2 déc. 2020
- 2 min de lecture
Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mc 3, 31-35 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.
Mardi 28 janvier 2014.

"Socrate enseignant " (1811) de José APARICIO (1770-1838)
LETTRE DE THEOPHILE:
Salut mon ami,
J'aime cet évangile!
Voila une belle affirmation me diras tu. Marc aujourd'hui fait vivre dans ce texte une moral qui simplement nous rappelle une chose, nous sommes tous frères et sœurs dans l'amour du Christ. Mais encore plus, nous le sommes en aimant nos frères et nos sœurs!
Bref en étant un témoin de son amour.
C'est pour ainsi dire en aimant le Christ et en aimant son prochain qu'on réalise sa volonté.
Sur cette idée je ne sais combien de fois j'ai entendu « de toute façon moi je donne à des associations, j'aide les autres et je ne fais pas de mal, alors la religion dans le fond ... ».
Arrêtons nous un instant sur cette façon de pensée, car tu m'en vois désolé mais quelqu'un qui aime sans être croyant n'est pas un pêcheur?
Mais quelqu'un qui est pratiquant mais où l'amour envers les autres est inexistant ne peut être moins pêcheur sous prétexte de croire.
Je n'essaye pas ici d'instaurer une hiérarchie entre les gens mais simplement de me demander si une personne d'amour n'a pas une dimension qui lui manque.
Et même si nous croyons, nous sommes encore des êtres qui réalisent la volonté du Christ d'aimer nos « frères et nos soeurs » comme on peut le lire dans cet évangile.
Tant de doutes se bousculent à l'instant dans ma tête, je te laisse,
Ton ami
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REPONSE A THEOPHILE:
Cher Théophile
Tu essayes de concevoir le lien entre la foi et les œuvres d’une manière un peu trop dualiste...
Cela te conduit à l’impasse de la hiérarchie des valeurs.
A mon avis tu poses le problème d’une manière trop centrée sur la personne : ce qu’elle croit, ce qu’elle fait.
Or je te propose de faire un pas de plus, dans une perspective « épiphanique ».
C’est-à-dire qu’est-ce que se « manifeste », se révèle, à travers notre acte de foi ou nos œuvres.
L’Evangile nous invite à croire que l’un est l’autre manifeste l’Amour de Dieu !
En effet, en Jésus-Christ et en ses œuvres c’est l’Epiphanie de l’Amour de Dieu !
Saint Jean l’évangéliste la très bien compris dans ses lettres.
C’est l’amour de Dieu qui se manifeste.
C’est dans cette perspective épiphanique que l’on peut sortir de l’idée de hiérarchie entre l’acte de foi et la charité concrète : car l’un et l’autre manifestent l’Amour de Dieu.
Ainsi la foi sans les œuvres, ou les œuvres sans la foi sont des dimensions bancales, non pas parce que l’un serait supérieur à l’autre, mais tout simplement parce que c’est l’un ET l’autre qui rendent témoignage de l’Amour de Dieu !
Alors enracine toi dans cet Amour de Dieu, alors tu pourras croire et aimer ton prochain !
A bientôt!
Ton ami
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