Lettres à Théophile, "Entre foi et raison, il est libre l'arbitre ! " (3)
- bohleremmanuel
- 2 déc. 2020
- 3 min de lecture
Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mc 4, 1-20 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.
Mercredi 29 janvier 2014.

"Socrate enseignant " (1811) de José APARICIO (1770-1838)
LETTRE DE THEOPHILE:
Salut mon ami,
Tu n'es pas sans ignorer que je suis un jeune croyant, remplie d'idées qui auraient envie de changer le monde en un monde meilleur.
Mais quand je lis cette parabole de Jésus raconté par Saint Marc je me sens … comment donc … comme le grain sur la pierre.
Je ne sais te dire pourquoi si ce n'est que l'expression « homme d'un moment » et l'image de la joie éphémère du reçu de la parole qui m'interpelle.
J'espère pourtant vivement que je tends à être une bonne terre, mais cette espérance personnelle ne cesse de se détruire quand je compare le cœur rempli que j'ai en sortant de la messe et celui de tous les autres jours.
J'ai la conviction forte d'être chrétien et de croire mais comment en être sûr, si mes actes n'en sont pas toujours fidèles?
On dit souvent qu'on se sur-estime ou qu'on se sous-estime, jamais qu'on s'estime correctement.
Jésus rajoute même que nos autres désirs empoisonnent de même notre réception de la parole, or nous vivons dans un monde de désirs, de plaisirs et où tant de choses nous poussent à nous éloigner du Christ!
Être à l'image du Christ par sa Parole n'est il pas, dans notre société actuelle et moderne, si dur que les fruits en deviennent rare?
Sur ce, je te souhaite une bonne journée,
Ton ami
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REPONSE A THEOPHILE:
Mon cher Théophile,
Il est vrai que c’est une utopie de croire que nous sommes capable de nous juger correctement. Dans la vie chrétienne, c’est se placer sous le regard de Dieu, le Miséricordieux et le seul Juge, qui nous permet de discerner les progrès que nous avons à faire sur le chemin de la perfection.
Tu présentes le chemin entre le Christ et le monde, là aussi dans une conception dualiste. Pour suivre l’un, il faut rejeter l’autre.
Le jour de ton baptême, avant de proclamer la foi, tes parents se sont engagés pour toi, et toi après au moment de ta confirmation à faire ce choix, c'est à dire un rejet.
Mais en aucune manière il est demandé de rejeter le monde et ce qui le compose. Il est nous demander de renoncer au mal qui peut parfois si caché.
C’est l’évangéliste Matthieu qui nous parle le plus du Royaume comme « mystérieusement » présent dans notre monde.
A la suite de cet évangéliste, le Concile Vatican II réaffirma que notre vie possède les «semences du Royaume »... Que c’est en vivant complètement dans le monde que nous pouvons nous sanctifier.
Mais pour cela, il nous est demandé de discerner.
VIVRE complètement dans notre monde, avec ses joies et ses multiples sollicitations, mais surtout y trouver Celui qui s’y cache.
Le danger serait des s’arrêter aux sollicitations et de ne pas chercher à les traverser pour voir ce qui s’y cache.
S’il y a le Mal, alors on s’en sépare.
S’il y a le Christ, on y adhère.
Mais ce discernement, c’est DANS le monde que nous le faisons.
Alors vie dans le monde et discerne dans ton coeur coeur.
C’est là que tu y trouveras déjà le Royaume, c’est là que tu y entendras ta vocation, qui peut-être te surprendra ! Mais elle te conduira au service.
A très bientôt.
Ton ami.
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