Lettres à Théophile, "Entre foi et raison, il est libre l'arbitre ! " (5)
- bohleremmanuel
- 2 déc. 2020
- 3 min de lecture
Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mc 4, 26-34 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.
Vendredi 31 janvier 2014.

"Socrate enseignant " (1811) de José APARICIO (1770-1838)
LETTRE DE THEOPHILE:
Hey mon cher,
S'il y a un mot qui est redondant dans l'Evangile de Jésus c'est bien le mot semer.
Que ce soit une graine ou qu'il représente la parole du Christ, il signifie qu'il grandit au cours du temps.
Et si Jésus l'utilise pour faire référence au règne de Dieu?
Autrement dit son règne grandit avec les années qui coulent et avec les hommes qui y vivent.
Mais si nous devons faire grandir son Royaume on ne peut que le faire en grandissant nous mêmes. Conclusion simple, et c'est là que « grandir » pose la question du sens de la foi qui évolue.
Comment ne pas partir dans ce qu'on appelle le fanatisme? Ou dans une éducation fausse? Comment réussir à lier compréhension de sa parole et compréhension de la vie? Car si Dieu est universelle, les religions le sont moins.
Je vais paraître étrange sûrement en te demandant cela mais je ne peux résister car la question me trotte dans la tête depuis longtemps: comment sommes nous sûr nous catholiques que le catholicisme est la religion?
Ton cœur doit avoir fait un tour sur lui même mais si je ne suis pas certain du socle de ma construction, je ne pourrais jamais être sur de ce que je construit.
Je te demande cela non comme une remarque sur quelconque des reproches qu'on fait ou qu'on a pu faire sur le catholicisme mais uniquement comme un appel à comprendre.
Sur tant de questions je vais te souhaiter bonne journée,
Ton ami
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REPONSE A THEOPHILE:
Mon cher Théophile,
Je te propose de marcher à reculons par rapport à ton raisonnement.
Commençons par le socle.
Le socle de toute construction spirituelle ou ecclésiale c’est Jésus-Christ lui-même.
C’est le comprendre Lui, son histoire, sa vie, ses paroles, ses œuvres. Il est très important de toujours être quête de savoir qui est Jésus de Nazareth, ce que nous croyons être le Fils de Dieu.
Cependant, pour bâtir sur le socle qu’est le Christ, on ne peut se couper de la médiation des apôtres, et surtout des évangélistes. Mais également de ceux que l'on nomme les "Pères apostoliques", c'est à dire les Pères de l'Eglise qui ont été contemporains des apôtres ou alors de la proche génération suivante.
Jésus a choisi de ne pas laisser de trace personnellement, mais il a choisit les apôtres pour le faire connaitre et les a envoyé. C’est par la médiation apostolique que tu peux connaitre Jésus-Christ, et cette médiation se cristalise à travers tout le Nouveau Testament. Il y a aussi les écrits des Pères apostoliques.
C’est dans cette succession "apostolique", cette transmission que l’Eglise s’est constituée, elle qui tire de la personne de Jésus-Christ et sa source et son origine. C’est pourquoi, en christianisme on ne peut concevoir la foi sans la religion, précisément parce que Jésus-Christ lui-même a voulu passé par la médiation apostolique pour se faire connaitre.
A travers toutes les églises chrétiennes, l’Eglise Catholique bénéficie de cette pleine succession apostolique par l'imposition des mains, sans rupture, depuis l’origine.
C’est d’ailleurs à travers la métaphore biblique du Règne et du Royaume que le Concile Vatican II définit l’Eglise comme le « signe du Royaume ».
Dans le Christ, elle est en quelque sorte le « sacrement », c’est-à-dire le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu.
N’oublie jamais alors que c’est en Eglise que l’on apprend à connaitre et à aimer Jésus-Christ. C’est également en Eglise que l’on apprend à le suivre, à travers notre vocation.
A bientôt.
Ton ami.
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