N’est-ce pas provocateur d’oser croire que nous pouvons avoir une profonde joie de vivre ?
- bohleremmanuel
- 3 déc. 2020
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Texte publié pour la feuille des annonces paroissiales du dimanche 20 novembre 2011.
Dans le cadre des festivités de l'inauguration de la chapelle Louis et Zélie MARTIN, les 25-28 novembre 2011 en l'église sainte Thérèse de Metz.

« Isaac et Rebecca » (dit aussi « La fiancée juive »)
N’est-ce pas provocateur d’oser croire que nous pouvons avoir une profonde joie de vivre à notre époque ?
Une « joie de vivre » qui ne soit pas refuge, pour fuir la réalité de notre quotidien vers des îles paradisiaques, lointaines et vacancières…
Oser croire que la joie de vivre est possible, au cœur même de toutes nos activités humaines ! Telle est l’audace de ceux qui, comme l’affirme saint Paul, ont une espérance!
Dans une époque pas si lointaine…
En 1959 pour être plus précis, en plein développement économique certes, mais en pleine crise humaine par la « course aux armements », la paix était sérieusement menacée et la liberté des hommes encore trop bafouée.
Et pourtant le bienheureux Jean XXIII a eu l’audace « d’espérer » en demandant de préparer la convocation du Concile de Vatican II, le 25 janvier de cette même année, et qu’avec lui, l’Eglise entière puisse « espérer ».
Afin de renouveler cette espérance de l’Eglise, le bienheureux pape donnait une ligne de préparation et de renouvellement en ces termes : « …Une résolution décidée de revenir à certaines formes antiques d’affirmation doctrinale et de sages ordonnancements… qui dans une époque de rénovation donnèrent des fruits d’extraordinaire efficacité, pour clarifier la pensée, resserrer les liens de l’unité religieuse, raviver la ferveur chrétienne… ».
Les deux perspectives du bienheureux Jean XXIII sont claires : une occasion de renouvellement et d’affirmation de la doctrine pour clarifier la pensée.
En conséquence, de « sages ordonnancements », pour resserrer l’unité et raviver la ferveur. Et si nous utilisions ces 2 perspectives pour saisir ce temps de grâce qui va s’ouvrir pour notre communauté de paroisses afin de renouveler son espérance ?
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Temps de l’avent, accueil des reliques des bienheureux époux Martin…
Renouvellement de la doctrine du mariage pour clarifier nos pensées…
Il est absolument providentiel pour nous, que l’accueil des reliques coïncide avec le début du temps de l’avent !
Providentiel parce que ces 2 évènements se complètent de manière admirable, un peu à l’image de la complémentarité au sein d’un couple ! L’un permet d’éclairer l’autre…
C’est la deuxième fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un couple est béatifié !
Il ne s’agit pas de « canoniser » l’institution du mariage (étant un sacrement il n’en a pas besoin), mais de montrer que la vie concrète d’un couple peut être chemin de sanctification réciproque et complémentaire!
La béatification de Louis et Zélie Martin, l’accueil de leurs reliques parmi nous, sont deux occasions pour nous se réapproprier les fondements doctrinaux du sens chrétien du mariage.
Voilà la première grâce que nous pouvons accueillir dans cette démarche spirituelle !
Dans l’encyclique « Humanae vitae », Paul VI écrit sur le sens chrétien du mariage :
« L’amour conjugal révèle sa vraie nature et sa vraie noblesse quand on le considère dans sa source suprême, Dieu qui est Amour… Le mariage n’est donc pas l’effet du hasard ou un produit de l’évolution de forces naturelles inconscientes : c’est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l’humanité son dessein d’amour. Par le moyen de la donation personnelle réciproque, qui leur est propre et exclusive, les époux tendant à la communion de leurs êtres en vue d’un mutuel perfectionnement personnel pour collaborer avec Dieu à la génération et à l’éducation de nouvelles vies. De plus, pour les baptisés, le mariage revêt la dignité de signe sacramentel de la Grâce, en tant qu’il représente l’union du Christ et de l’Eglise. »
A travers ce texte, comment ne pas y voir, avant la lettre, l’exemple qu’ont laissé les bienheureux Louis et Zélie Martin ?
L’enseignement de l’Eglise atteste que le sens chrétien du mariage repose sur un « signe » : le mystère d’Alliance, à la fois entre les époux eux-mêmes, entre le Christ et l’Eglise, entre Dieu et les hommes.
Vivre le mariage, c’est témoigner d’un mystère, celui de l’Alliance.
En venant en pèlerinage auprès des reliques de Louis et Zélie Martin, nous sommes invités faire un pas de plus et à approfondir le sens du mystère d’Alliance.
Et c’est là que notre démarche est providentielle !
Parce que le temps liturgique de l’avent est précisément là pour nous aider à préparer et à renouveler en nous ce mystère d’Alliance, dont le mariage en est le « signe ».
Par son Incarnation, sa Nativité au cœur de l’histoire des hommes, Jésus-Christ nous révèle un mystère : Dieu fait une Alliance, nouvelle et éternelle avec les hommes.
En suivant durant le temps de l’avent, les prophètes, Jean-Baptiste, Joseph, la Vierge Marie, nous redécouvrons toute la beauté de l’histoire de l’humanité qui s’unit à celle de Dieu, parce qu’Il est venu nous visiter !
Profitons de ce temps liturgique pour approfondir ce mystère central de notre foi: Dieu s’est fait homme !
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Temps de l’avent, cycle de conférences sur le mariage et des questions de société…
A la recherche de « sages ordonnancements » pour vivre et espérer dans le mariage
Si la venue des reliques de bienheureux époux Martin, nous invite à renouveler la doctrine chrétienne du mariage, et nous enraciner davantage le mystère d’Alliance dont il est porteur : alors le temps de l’avent peut être propice afin qu’éclairer par la Parole de Dieu, le souffle de l’Esprit et la réflexion, nous puissions trouver les « sages ordonnancements» pour aider les couples à vivre aujourd’hui, avec les questions d’aujourd’hui, le « mystère d’Alliance» du mariage.
C’est pour cela que la paroisse sainte Thérèse propose un cycle de trois conférences, les vendredis 02, 09 et 16 décembre de 20H00 à 22H00 sous le titre « peut-on encore faire bon ménage ».
Ces trois conférences essayeront de mettre en lumière quelques questions bien actuelles, et de les mettre en synergie avec la proposition chrétienne.
Le vendredi 02 décembre, Martin STEFFENS, professeur de philosophie à Metz, nous aidera à réfléchir sur l’aventure amoureuse que représente le « oui » du mariage. Face à l’accentuation contemporaine de toutes les formes d’épanouissement personnel, comment consentir à « vivre à deux » peut-il se conjuguer à nouveau frais, et être signe de joie authentique. Aujourd’hui, comment appréhender la notion de « consentement mutuel » face à nos modes de vies.
Le vendredi 09 décembre, le père Philippe BORDEYNE, recteur de l’Institut Catholique de Paris et moraliste, fera état des multiples expressions contemporaines du « vivre à deux », ainsi que des différents modes de relation au sein du couple. Il tentera de montrer, à partir la célébration du mariage et du rituel de l’échange des consentements, comment l’originalité chrétienne est pertinente dans les relations intra conjugales d’aujourd’hui. Et qu’est-ce que l’on entend par « relation de couple », et comment la rituel du mariage peut aider fonder une relation au sein du couple.
Le vendredi 16 décembre, le père Fabien FAUL, moraliste et directeur du CAEPR à Metz, avec Thierry FORMET, philosophe messin, essayeront de nous faire réfléchir, sans aucune visée polémiste, sur la « théorie de gender » ou « théorie du genre » et son influence sur la conception du mariage. En effet, les jeunes lycéens aujourd’hui se voient enseigner cette théorie, et qu’est-ce que cela peut impliquer, dans le futur, sur le conception même du mariage. Ainsi que sur la différenciation homme/femme qui fonde notre perception du mariage, qu’il soir religieux ou pas.
Avec l’accueil des reliques des bienheureux Louis et Zélie Martin, nous voici «en avent » !
Avec ces bienheureux, soyons « en avent » pour nous réapproprier toute la pensée et le sens chrétien du mariage.
Avec ces bienheureux, soyons « en avent » pour nous enraciner dans le mystère d’Alliance entre Dieu et les hommes, que représente la fête de Noël, dont le mariage en est le signe privilégié.
Avec ces bienheureux, soyons « en avent » pour essayer de répondre aux questions que se posent les couples dans la vie contemporaine : Qu’est-ce «consentir » aujourd’hui ?
Comment définir la « relation » homme/femme au sein du couple ?
Qu’est-ce que la « théorie du genre » vient apporter comme bouleversement ?
Avec ces bienheureux, osons vivre « en espérance » ! Prions pour que les couples de demain aient l’audace d’avoir « la joie de vivre », d’avoir «l’espérance » que la vie à deux conduit au bonheur, et à la sainteté personnelle, réciproquement partagée !
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