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4 regards liturgiques sur la crèche...


Il s'agit de 4 méditations que j'ai écrites et qui ont été imprimées par la paroisse sainte Thérèse de Metz à l'occasion du Noël 2012.

Ces 4 méditations s'enracinent sur les 4 messes qui composent le Mystère de la Nativité. Elles se déploient à partir des textes bibliques qui y sont proposés et elles tentent de mettre en perspective les personnages traditionnels de la crèche.


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Devant la crèche...

...immobile...

Si la liturgie nous mettait en marche?

...Venez découvrir la richesse poétique et biblique des 4 célébrations

qui composent le mystère de la Nativité...


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... Le 24 décembre AU SOIR …

D’où vient Jésus ?


Alors que la nuit vient à peine de tomber…

Au tout début de la soirée…

Une première station nous invite à nous souvenir des origines de Celui qui va venir… Il s’agit de prendre le temps de reconsidérer l’histoire au sein de laquelle Jésus va naître… Il ne vient ni au hasard, ni par nécessité, mais uniquement par amour et par gratuité !


La liturgie de la messe dite « de la veille au soir » commence par le Livre d’Isaïe (62, 1-5) qui rappelle que l’humanité entière a pour vocation d’être « l’épousée » : c’est d’elle que viendra le Sauveur.

Le psaume 88 (89) évoque la surprenante vocation de David où le plus jeune et le plus fragile, oublié par son père, a été choisi pour être consacré Roi.

Le Livre des Actes des Apôtres (13, 16-25) en reprenant l’exemple de David, amplifie cette volonté de Dieu de choisir notre humanité pour en faire son « épouse ».

La généalogie de Jésus selon saint Matthieu (1, 1-25) et le songe de Joseph couronnent l’ensemble, manifestant que Jésus « prend racine » totalement dans l’histoire claire et obscure de l’humanité.


Le SOIR...

Allons à la crèche pour y placer Marie et Joseph et contemplons-les…

En eux, sachons y voir nos propres racines familiales et notre histoire personnelle.


Trouvons les mots pour prier Dieu…

Père de toute éternité,

tu as choisi l’histoire blessée de nos familles humaines pour y établir ta Demeure

et y reconnaitre ton « épouse » dans sa fragilité.

C’est au cœur de nos familles, dans la succession des générations,

dans leurs forces et leurs faiblesses,

que nous pourrons y trouver Ta Présence.

Dieu va se manifester parmi nous !


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Le 24 décembre au cœur de LA NUIT…

L’Annonce angélique aux bergers…

Alors que nous sommes au milieu de la nuit….

Comme dit l’Evangile de la parabole des vierges sages, « un cri se fait entendre »…

La messe dite "de la nuit" ou "de minuit" est comparable à une deuxième station qui nous invite à venir entendre, comme les bergers dans leur propre nuit, la voix des anges, et en particulier leur chant ! Que nous disent-ils ?

La liturgie commence par le Livre d’Isaïe (9, 1-6) qui annonce la naissance d’un enfant, dont les noms sont déjà porteurs de sa vocation, et de l’espérance en l’avenir.

Le psaume 95 (96) quant à lui évoque l’action de grâce et le chant non seulement des hommes, mais de toute la création.

La Lettre de saint Paul à Tite (2, 11-14) complète la compréhension de la vocation et de l’avenir de Jésus, à savoir le don total de lui-même pour nous sauver et nous encourager à faire le bien.

L’Evangile selon saint Luc (2, 1-14) fait un « arrêt sur image » sur l’annonce de la Naissance par les anges ! C’est le cantique d’action de grâce pour la naissance du Fils de l’Homme. On annonce un mystère, un SIGNE. A ce moment-là, il ne faut pas comprendre, mais croire… Bien que l’annonce angélique reste discrète sur le lieu où Jésus est né, comme les bergers il nous faudra le chercher pour aller à sa rencontre…


Dans la NUIT...

Allons à la crèche pour y placer l’ange et contemplons-le…

En lui, sachons y entendre l’annonce d’une naissance, d’une action de grâce, d’une promesse…


Trouvons les mots pour prier Dieu…

Père de toute éternité,

dans l’annonce de la naissance humaine de ton divin Fils,

tu nous as révélé que les enfants appelés à naitre,

sont des personnes ayant une vocation divine.

Tu nous as révélé leur grandeur et leur dignité.

Au cœur de la nuit,

entends notre prière et accorde la vie ainsi que le bonheur à tous ceux qui doivent naître. Que l’annonce de leur venue soit toujours source d’action de grâce et de promesses.

Nous te confions leur protection, leurs droits, leur avenir et leur vocation.


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Le 25 décembre à L’AURORE…

La venue et l’annonce des bergers…

Alors que nous sommes dans « l’entre deux » de la nuit et du jour….

A l’instant précis où l’on peut apercevoir la lumière sans encore y découvrir le soleil….

Voici qu’une troisième station nous invite à venir contempler, et à nous laisser enseigner par ceux qui ont trouvé l’Enfant Nouveau- Né. Ils sont les premiers à l’avoir annoncé !


La liturgie de la messe dite "de l'aurore" fait entendre d’abord le Livre d’Isaïe (62, 11-12) : il nous révèle que Celui qui vient de naître, le Sauveur, va se constituer le nouveau « Peuple des sauvés ».

Le psaume 96 (97) rappelle l’action de grâce de la terre, pour le Salut que lui apporte son Dieu. On poursuit par la Lettre de saint Paul à Tite (3, 4-7) qui condense la manifestation du Salut de Dieu au travers des « 3 sacrements de l’initiation chrétienne » (baptême, abondance du Don de l’Esprit, communion à la vie éternelle).

Ce chemin biblique se parachève par l’Evangile selon saint Luc (2, 15-20) qui est la suite de «l’arrêt sur image » de la NUIT. Nous voyons alors ces bergers venir voir celui qui vient de naître, et qui à leur tour racontent et annoncent ce que les anges eux-mêmes leur ont annoncé. Après avoir annoncé, ils louent Dieu. L’humanité de Jésus devient alors un SIGNE qui nous conduit vers un autre mystère…


A l’aurore...

Allons à la crèche pour y placer les bergers et contemplons-les…

En eux sachons y reconnaître les « germes de l’Eglise » ce « Peuple des sauvés », qui a pour vocation « d’annoncer » l’Evangile et « d’offrir le Sacrifice d’action de Grâce ».


Trouvons les mots pour prier Dieu…

Père de toute éternité,

dans les gestes et paroles des bergers

tu nous as révélé les prémices et la vocation de l’Eglise à venir de ton Fils.

Au cœur de la famille humaine, notre famille,

nous nous ouvrons à la catholicité de notre foi, à l’universalité du genre humain.

C’est à l’AURORE que l’Humanité concrète de Jésus devient le « SIGNE »,

le lieu où se révèle un autre mystère : la vocation de l’Eglise à venir.

Avec les bergers,

en regardant l’humanité du Fils de l’Homme,

trouvons les mots pour prier pour notre Eglise,

pour ses ministres ordonnés, pour ses fidèles laïcs, pour ses religieux et religieuses.

Prions pour que « l’Eglise dans le monde de ce temps »

se renouvelle dans sa mission première d’évangélisation des peuples.


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Le 25 décembre durant LE JOUR…

Bonne Nouvelle ! Nous sommes fils avec le FILS…

Alors que l’aurore est passée et que brille complètement la lumière de ce jour nouveau…

Une quatrième station nous invite, en imitation des bergers, à venir VOIR et contempler Celui qui pour nous est né…

Dans cette Humanité nouvelle, que pouvons-nous y voir ?

Déjà que nous ne sommes pas seuls !

L’aurore de ce jour a fait discrètement apparaitre le mystère de l’Eglise… Alors, dans l’intimité même de nos foyers où la crèche est déposée, c’est « en Eglise » que nous regardons cet Enfant emmailloté et couché dans une mangeoire !


La liturgie de cette messe dite "du jour" fait entendre le Livre d’Isaïe (52, 7-10) qui met en scène l’annonce de la Bonne Nouvelle. Comme avec les bergers, elle se propage par la marche de ses messagers, car le Salut s’est rendu visible, et on peut le voir de nos yeux humains !

Le psaume 97 (98) fait chanter l’action de Grâce envers Dieu qui a manifesté son Salut en faveur de l’humanité : quelle Epiphanie !

La Lettre aux Hébreux (1, 1-6) nous invite à contempler le Fils éternel de Dieu, celui qui est « né du Père avant les siècles ». C’est en Lui que resplendit le reflet de son Père.

Enfin le prologue de saint Jean (1, 1-18) condense l’ensemble de ce parcours biblique : car la Lumière de Dieu, sa Parole faite chair, se propage pour éclairer le mystère de notre propre finitude humaine. Nous ne sommes pas une impasse, mais un passage vers la filiation divine.


En ce JOUR, avec Jésus, nous sommes engendrés !

Nous sommes « nés » avec Lui en Dieu.

En VOYANT l’enfant posé dans la crèche, sachons y voir notre propre mystère : nous sommes enfants de Dieu !

Dans la contemplation de l’humanité de Jésus se reflète le mystère de notre engendrement … Sur les lèvres, la parole baptismale nous confirmera ce que nos cœurs confessent déjà dans le silence !

Le JOUR...

Allons à la crèche pour y placer Jésus et contemplons-le…

En Lui, sachons nous y voir en pleine lumière, et dans le silence de l’Esprit, y entendre le Père nous dire: « Tu es mon enfant, moi aujourd’hui, je t’ai engendré ».


Trouvons les mots pour prier Dieu…

Père de toute éternité,

tu nous as révélé en ton Fils notre humanité,

non comme une impasse nous renvoyant nos angoissantes limites,

mais comme une « Pâque ».

De la « glaise » épaisse de notre humanité où Jésus a « pris racine »,

tu as manifesté que son Humanité, dans sa petitesse et sa fragilité,

est un « miroir » où se réfléchit notre vocation divine.

Ce « miroir » nous pouvons le « traverser comme de l’eau »,

pour avec Lui, plonger dans l’immensité de ces « eaux du ciel »,

où plane ton Esprit-Saint,

où nous devenons tes « enfants bien aimés ».

Rendons grâce pour le baptême,

«Epiphanie» de ton Amour paternel,

que tu portes à tous « les enfants de l’Eglise ».


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Devant la crèche...

...Demeurons immobiles…

...Et...

Continuons une marche intérieure…



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