Lettres à Théophile, "D'un monde à l'autre... " (2)
- bohleremmanuel
- 4 déc. 2020
- 3 min de lecture
Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Lc 21, 5-11 sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.
Mardi 25 novembre 2014.

"Christ devant le Grand-Prêtre " (1617)
ECHANGE AVEC THEOPHILE:
La mort ? Fin d’un monde ou fin du monde ?…
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THEOPHILE : Salut mon ami,
LE NARRATEUR : Salut Théophile
THEOPHILE : Ce qu'il y a de frappant dans l'évangile de ce jour c'est sûrement la question du jugement divin sur la vie éternelle qui nous attend, sur ce lien qui se créé entre la terre physique et le ciel céleste.
Comme si notre terre avait à être détruite pour que le règne de Dieu s'accomplisse entièrement.
Au même titre que le corps d'un homme doit mourir un jour pour que son âme s'élève vers la vie d'au delà.
Mais alors la question que je me pose est : Est ce la fin du monde ou la fin d'un monde que Jésus annonce avec tant d'horreur ?
LE NARRATEUR : Ah ahaha !
Théophile, ta perspicacité me pousse toujours à prendre le rôle d’un funambule, et tes raisonnements tentent de m’ôter le balancier qui me permet de garder l’équilibre sur la corde raide où tu m’envoies ! Petit malin !!!
Mais toute personne qui se respecte possède en lui un instinct de félin, qui lui permettra toujours de retomber sur ses pieds.
Alors fin du monde ou fin d’un monde ? Est bien ce sont les deux en même temps !
Pour t’expliquer cela, et vue que nous sommes proche du temps de l’avent, je vais te chanter ceci : « Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né ! »
La poésie de ce chant, montre bien la complexité : on constate la fin d’un monde déjà fini (il est vraiment dans le passé), tout en constatant qu’un autre est déjà là (il était déjà présent mais on ne le savait pas).
Celui qui est déjà là, c’est le Règne de Dieu, dont Jésus a affirmé qu’il est déjà au milieu de nous.
Ainsi, le monde terrestre n’est pas détruit pour faire place au Règne de Dieu comme tu l’as compris, mais c’est déjà dans notre monde terrestre que le Règne de Dieu se cache.
Tu évoques le statut de la mort, et il vrai qu’elle nous permet de vivre parfois bien douloureusement ce mystère.
Lorsqu’un être cher nous quitte, c’est « la fin d’un monde » ! Mais est-ce pour autant « la fin du monde » ?
THEOPHILE : Non, ce n’est pas la « fin du monde », mais je pense que la mort d'un homme n'est pas celle des autres, c'est au contraire de sa mort physique que naît ailleurs la vie (j'appelle ça avec un peu de légèreté le cercle de dame nature).
Alors celle du monde n'est-elle pas simplement la fin d'une sorte d'ère comme l'aurait vécu Noé ?
LE NARRATEUR : L’exemple de Noé est intéressant, car il a vu un cataclysme aussi impressionnant que les paroles de Jésus qui évoquent la destruction.
Mais c’était la fin d’un monde ! Ce n’était pas encore la fin du monde, puisqu’un nouveau monde a pu advenir après le déluge, avec des éléments de l’ancien monde.
La mort est bien la « fin d’un monde » pour le défunt car il quitte la vie terrestre et le temps…
La mort est bien la « fin d’un monde » pour nous, celui que nous avons tissé avec nos défunts dans nos relations…
Mais l’enseignement de Jésus nous invite à ceci.
Si la mort est « la fin d’un monde », nous attendons dans la foi la « fin du monde » pour que la résurrection promise soit pleinement accomplie.
Au moment de notre mort, la « fin d’un monde » fait entrer notre âme auprès de Dieu (c’est le Jugement particulier).
L’œuvre de la Résurrection commence, mais on attend la « fin du monde » pour que nos corps ne soient pas oubliés mais qu’ils soient ressuscités et transfigurés pour entrer eux aussi définitivement dans la Gloire éternelle (c’est le Jugement Dernier, le retour du Christ-Glorieux).
Ainsi, entre la « fin d’un monde » et « la fin du monde », il y a une attente…
C’est un « temps d’avent », c’est-à-dire un temps où nous veillons et nous attendons l’avènement de Notre Sauveur…
Si le mystère du déjà-là et du pas encore…. Alors retiens ce chant et chantons-le ensemble
THEOPHILE : « Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né » !
LE NARRATEUR : en attendant… Bonne journée
THEOPHILE : Bien à toi, Ton ami
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