top of page

« Heureux ceux que Dieu a choisis», Didier RIMAUD et Christian VILLENEUVE


Commentaire musical du chant « Heureux ceux que Dieu a choisis » .

Cote SECLI: N 23-3A. Texte de Didier RIMAUD s.j. (1922-2003)


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.

N°02, édition de mars 2017.


« Le Sermon sur la montagne » (1650-1680)




Didier RIMAUD propose une méditation eucharistique en parfaite cohérence avec l’intelligence de la narration de l’Evangile selon saint Matthieu.

Ce chant peut servir pour le processionnal des dons ou bien celui de la communion. Les strophes s’inspirent des chapitres 5-7 de saint Matthieu qui forment le discours sur la montagne.


Ce discours fait suite à l’appel des premiers disciples (Mt 4,17-25).

Il commence par les Béatitudes (Mt 5,1-12) puis des images du sel de la terre (Mt 5,13) et de la lumière du monde (Mt 5,14-16).

Ces 3 étapes forment le premier épisode du discours où s’inscrit un mouvement de passage : on commence par le mot « heureux » pour cheminer vers l’action de grâce au Père des Cieux.


Cette logique propre à la narration de l’Evangile est celle-là même qui organise le texte des couplets : ils commencent par le mot « Heureux » pour conduire au refrain centré sur l’action de grâce.

D’un point de vue de composition, tous les couplets sont formés de 2 périodes séparées par les rimes en « ance ».

La première période est composée de 3 sections dont les rimes forment cette succession : A-A-B (B étant la rime en « ance »).

La deuxième est divisée en 5 sections formant ce jeu de rime : C-C-B-D-D.

Quant au refrain, il se compose de 3 sections avec la même succession de rime que la première période : E-E-F.


L’ensemble couplet-refrain offre une structure parfaitement équilibrée.


Le premier couplet replace les Béatitudes dans le contexte d’un appel. Les disciples seront envoyés par le Maître dans un monde qui est dans l’attente d’un Sauveur. De l’attente d’un salut, on va passer vers les fruits du mystère pascal, à savoir la liberté et la paix.

Le deuxième couplet s’inspire de l’image du sel de la terre. Les disciples seront envoyés au cœur du monde où va germer le mystère de la Croix dont l’allusion à l’Arbre aux oiseaux évoque une mosaïque de l’église saint Clément à Rome. Du mystère de la Croix d’où jaillira le Règne de Dieu, la source de l’Amour, le monde retrouvera goût et saveur.

Le troisième couplet s’inspire de l’image de la lumière du monde. L’activité pastorale de l’Eglise devient l’image de la lumière du Christ qui éclaire la marche du peuple des croyants. Les allusions bibliques du baptême (Mt 3,11) conduisent au mystère eucharistique.


Dans le refrain, l’expression « Dieu fort » est une dénomination des Impropères du Vendredi Saint, au moment de la vénération de la Croix. L’action de grâce va jaillir du mystère de la Croix où l’offrande du monde s’enracine.


La musique de Christian VILLENEUVE dont le style s’apparente aux couleurs grégoriennes, tant sur l’apparition de neumes que du mode de Ré plagal sur Sol utilisé, est en parfaite harmonie avec la structure des rimes : elle est en arche.

La musique du refrain est identique à la première période puisqu’ils ont même succession de rimes.

Les neumes apparaissent justement sur les syllabes « ance » et sur le mot « grâce ». La musique évolue vers un jubilus sur le mot « amen » conclusif.

Komentarze


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page