« Heureux les pauvres de coeur », Abbaye d'Ermeton
- bohleremmanuel
- 5 déc. 2020
- 2 min de lecture
Libre commentaire du cantique « Heureux les pauvres de coeur« .
Cote : WHL 106 Texte : Abbaye d’ERMETON Musique : Populaire
Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.
N°04, édition de octobre 2017.

« Béatitudes », par Françoise BURTZ
Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, ERMETON n’est pas le nom d’un compositeur mais d’une abbaye de bénédictines belge, fondée en 1917 par Dom Eugène VANDEUR, moine de Maredsous alors prieur de l’abbaye du Mont-César à Louvain.
Evoquer la figure de Dom Eugène VANDEUR, c’est faire immerger les racines du «Mouvement liturgique » en Belgique dans la première moitié du XXème siècle.
En même temps, il est à l’heure actuelle la seule personne qui ait commenté la prière de sainte Elisabeth de la Trinité «Ô mon Dieu Trinité que j’adore » à la lumière de la théologie mystique nuptiale, donnant une magnifique méditation sur ce que peut-être le « Sacrifice spirituel » plus communément appelé « Sacrifice de louange » ou « Sacrifice des lèvres ».
Il a ouvert une voie pour saisir la musique et le chant comme un lieu théologique et spirituel.
Ainsi il voulait qu’existe un monastère de bénédictines ouvert à l’accueil afin de partager avec tous les richesses de la liturgie et de la spiritualité chrétienne.
Le texte de cette hymne strophique s’enracine dans cette tradition du « Mouvement liturgique ».
L’originalité est que l’on adapte la narration de l’Evangile des Béatitudes sans en changer le sens. Une manière simple de partager la richesse biblique de cet Evangile incontournable pour la vie chrétienne et l’appel universel à la sainteté.
D’après l’Evangile selon saint Matthieu, les Béatitudes (Mt 5, 3-12) apparaissent dans cet ordre : les pauvres de cœur, les affligés, les doux, les justes, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, les persécutés pour la foi. Dans l’hymne nous avons cet ordre suivant chaque couplet mais avec une expression différente :
Les pauvres pour le Seigneur, les humbles, les doux.
Ceux qui sont prêts au pardon, les justes, les purs.
Ceux qui apportent la paix, les hommes au cœur simple et droit,
Les persécutés qui sont témoins du Christ.
En outre, le rythme narratif de l’Evangile fait que les neuf Béatitudes se voient complétées de cette manière : HEUREUX (…..), CAR (…).
L’hymne ne fait pas entendre l’intégralité des 9 compléments.
Cependant les 7 compléments retenus évoquent dans leur réécriture toute la spiritualité propre à l’Ascension-Pentecôte : l’attente de la Vie éternelle pour voir la Face de Dieu, don de l’Esprit Saint qui fait de nous des miséricordieux, des Fils de Dieu, des témoins du Christ.
Ainsi composée, la narration de cette hymne nous invite à ressaisir les Béatitudes à la lumière du mystère de l’Ascension et de la Pentecôte.
Quant à la musique, elle est issue de répertoire traditionnelle.
Ecrite en mode de ré plagal transposé sur sol, elle se compose de 4 périodes pouvant se résumer ainsi : A-B-C-A.
La mélodie est à la fois dans le langage modal et tonal, pouvant être harmonisée dans ces 2 systèmes.
Cette hymne peut être utilisée pour la fête de la Toussaint, comme durant le temps liturgique entre l’Ascension et la Pentecôte, soit en processionnal d’entrée ou en action de grâce.
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