« Humble servante du Seigneur », Jacques BERTHIER
- bohleremmanuel
- 5 déc. 2020
- 3 min de lecture
Libre commentaire musical du cantique « Humble servante du Seigneur»
Cote : V 248-1.
Texte : CFC-CNPL.
Musique : Jacques BERTHIER (1923-1994)
Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.
N°05, édition de décembre 2017.

« La Vierge, l’Enfant Jésus, Jean-Baptiste » (1881)
Fidèle à la tradition cistercienne qui est passée maîtresse dans l’art marial, tant au niveau de la sculpture que la littérature, la Commission Francophone Cistercienne (www.cfc-liturgie.fr) a toujours su proposer des textes de grandes valeurs poétiques et spirituelles pour le répertoire marial.
Le texte de cette hymne entre en résonance avec l’enseignement conciliaire concernant la place de la Vierge Marie dans le mystère de l’Eglise.
Commenter ce texte c’est replonger dans l’enseignement de Vatican II, en particulier la constitution Lumen Gentium, en même temps permettre de retrouver des critères de discernement pour le choix des cantiques pour un répertoire marial de qualité.
La finalité est clairement exprimée au n°54 : « Le saint Concile se propose de mettre avec soin en lumière, d’une part le rôle de la bienheureuse Vierge dans le mystère du Verbe incarné et du Corps mystique, et d’autre part les devoirs des hommes rachetés envers la Mère de Dieu, Mère du Christ et Mère des hommes, des croyants en premier lieu. ». D’où l’importance du discernement dans le choix des chants mariaux.
L’hymne se compose de 3 strophes.
Chacune se divise en 3 périodes (A-B-C).
A et C évoquent les figures bibliques de la Vierge Marie, B évoque l’action de Dieu.
L’action de Dieu est toujours au centre de chaque strophe, à l’image de l’humanité de Marie qui porte en elle les empreintes de l’œuvre de Dieu.
Les 3 caractéristiques de l’œuvre de Dieu (Dieu te choisit, Dieu te bénit, Christ est vivant) correspondent aux mystères de l’Annonciation, de la Visitation, mais aussi de la Résurrection.
Le contenu théologique et poétique est en écho avec ce qui est dit au n°56 de Lumen Gentium : « Marie, fille d’Adam, donnant à la Parole de Dieu son consentement, devint Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut, se livra elle-même intégralement, comme la servante du Seigneur, à la personne et à l’œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant, au mystère de la Rédemption. ».
Si le Concile affirme que Marie, à l’Annonciation, s’associe déjà au mystère pascal : l’hymne le chante ! Lex credendi, lex orandi!
Le lien entre chacune des strophes et l’Ecriture nous permet de découvrir une tapisserie biblique cachée.
La strophe 1 est en lien avec le mystère de l’Annonciation (Lc 1,26-38).
La strophe 2 est une subtile association du mystère de la Visitation (Lc 1,39-56) et de la figure d’Eve (Gn 2).
La strophe 3 est un approfondissement de l’image de l’humble servante en tant que celle qui espère et attend (Is 7,14 et Mi 5, 2-3). Appliquée au mystère de l’Eglise après la Pentecôte, Marie devient l’icône qui initie les croyants à espérer et à attendre le retour du Christ.
La musique de type choral est facilement mémorisable.
Elle suit la progression des périodes et elle met en lumière l’action de Dieu.
Cette hymne peut s’utiliser à toutes les fêtes mariales et surtout pendant le temps liturgique de l'avent.
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