« Une source d'eau vive », Philippe ROBERT
- bohleremmanuel
- 9 déc. 2020
- 2 min de lecture
Commentaire musical du cantique « Une source d’eau vive »
Cote : I 24-01
Texte des moines de l'abbaye D’EN CALCAT
Musique de Philippe ROBERT.
Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.
N°01, édition de janvier 2019.

Passage de la Mer Rouge, céramique de Marc CHAGALL (1887-1985)
Avec Une source d’eau vive il nous est possible de proposer quelques esquisses de réflexion pour entrevoir la beauté du chant qui accompagne le rite d’aspersion.
Si le chant d’entrée est là pour permettre d’entrevoir le mystère célébré autant le chant d’aspersion nous associe directement au mystère pascal, et en particulier au memento de la liturgie baptismale de la veillée pascale.
Il nous rappelle avec force que le Jour du Seigneur est la Pâque hebdomadaire.
C’est d’ailleurs elle qui rythme l’année liturgique.
Soigner le chant d’aspersion c’est permettre à l’assemblée de mieux prendre conscience que chaque dimanche est la Pâque hebdomadaire qui nous plonge dans le mystère de notre Salut.
Les moines d’En Calcat propose un texte d’une extraordinaire densité, déployant les harmoniques de l’antique antienne Vidi Aquam qui accompagne le rite d’aspersion après le renouvellement des promesses baptismales lors de la veillée pascale.
A nouveau, plongeons dans cette antienne pour mieux apprécier cette composition.
L’antienne pascale Vidi aquam est une compilation de 3 versets bibliques : Ez 47, 1. Ez 47,9 et Ps 118, 1 (ou 29).
Le rapport texte-musique de cette antienne dont la trace la lus ancienne remonte au Xème siècle, semble insister sur la dynamique de l’eau jaillissante, qui touche et qui sauve.
Par le texte nous comprenons que l’accomplissement des 3 versets bibliques se trouve dans l’eau baptismale dont catéchumènes et fidèles en sont aspergés.
Les moines d’En Calcat ont gardé cette structure fondamentale mais ont ajouté d’autres versets bibliques pour en déployer la perspective.
Ce chant est composé de 4 strophes qui commencent systématiquement par l’invocation «Une source d’eau vive, un ruisseau a jailli ! » ce qui est une parfaite réécriture d’Ez 47,1.
La strophe N°01 compile Ps 41,8 et Ps 118, 1. L’allusion au Ps 41 rappelle la masse des eaux qui passent sur le peuple. Il s’agit d’une réécriture du passage de la Mer Rouge où l’eau devient une Pâque vers le Salut. Ce passage est la source du chant et de la louange. Il beau de se souvenir que la louange chrétienne jaillit de l’eau baptismale, c’est-à-dire de la Pâque du Christ.
La strophe N°02 compile Ez 8,16, Ex 33, 3 et 19. Le Christ est présenté comme la source, mais en même temps comme la Terre Promise elle-même. L’eau baptismale est alors signe d’un don à venir.
La strophe N°03 condense Ez 47,9. L’eau va toucher en abondance.
La strophe N°04 condense Jn 3, 1-8. On montre que l’entretien avec Nicodème trouve son accomplissement dans le mystère baptismal.
La richesse du texte est servie par une musique litanique où alternent de manière dynamique soliste et assemblée.
Philippe ROBERT propose une ligne mélodique simple s’inscrivant dans la gamme pentatonique, ce qui confère à l’ensemble une richesse modale.
Un refrain composé de 2 périodes chante alléluia.
Au sein de chaque strophe il y a 2 coupures permettant de reprendre la 1ère période du refrain ce qui renforce l’aspect litanique.
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