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« Prière de François », Robert LEBEL


Commentaire musical du cantique « Prière de François»

Cote : BP 109

Texte faussement attribué à saint François d’Assise (1182-1226).


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.

N°05, édition de novembre 2019.


« Saint François d'Assise » (1224-1228), fresque au Sacro Speco à Subiaco


Composé par le canadien Robert LEBEL, prêtre Assomptionniste et membre de l’Institut Voluntas Dei, ce cantique propose à travers ses couplets un joyau de la spiritualité chrétienne dont les accents sont en parfaite harmonie avec le temps liturgique de Noël.


Revenons sur la riche histoire des couplets.


Extrait d’une prière chrétienne pour la paix, cette dernière est publiée pour la 1ère fois par un prêtre en décembre 1912 au sein de la revue appelée « La clochette ».

Au départ l’auteur y est anonyme. Mais en 1927 et pour la première fois dans la publication, le nom de saint François d’Assise y est associé par un mouvement de pacifistes protestants français.

Christian RENOUX a montré dans son ouvrage: La prière pour la paix attribuée à saint François : une énigme à résoudre (Paris, Éditions franciscaines, 2001) que l’on pense qu’entre 1925 et 1927 on est passé d’une prière anonyme à une fausse attribution à saint François d’Assise.

Même si la thématique du texte est en harmonie avec un grand nombre de points de la mystique et des écrits du célèbre saint, on est certain qu’il n’est pas de lui.


Cependant cette prière aura une expansion mondiale, surtout durant la seconde guerre mondiale grâce entres autres aux Américains dont le cardinal Francis SPELLMAN (1889-1967), archevêque de New York, en diffusera des millions d’exemplaires.


Bien que n’étant pas de saint François d’Assise ce texte a une haute valeur spirituelle.

Il a su insuffler une dynamique assez impressionnante chez beaucoup de personnes ainsi qu’un élan humaniste et pacifiste.

Après la 2ème guerre mondiale l’engouement pour les écrits de saint François d’Assise était devenu tel que les frères mineurs du scholasticat de Champfleury (près de Poissy) en avaient sélectionné plusieurs extraits significatifs pour demander à Francis POULENC de les mettre en musique en 1948.

Par ce dynamisme les frères décidèrent de fonder une Centre de théologie qui deviendra le couvent novateur de la Clarté-Dieu d’Orsay.


Robert LEBEL adapta légèrement le texte ancien pour lui adjoindre un refrain qui le situe d’emblée avec l’accomplissement des prophéties d’Isaïe.


Ce dernier parle du Règne de Dieu de 3 manières.

Associé aux couplets on peut le comprendre comme un Règne de Justice et de Paix (Ps 72 et Is 32, 1-8).

Ensuite la reformulation poétique d’un Règne qui se lève comme l’aube sur la nuit n’est pas sans évoquer la prophétie de l’Emmanuel (Is 9, 1-6) que l’on entend durant la nuit de la Nativité.

Enfin faire chanter « que ton Règne vienne » est un lien direct avec la 3ème demande du Notre Père.


Ce refrain permet de mettre en perspective l’antique prière faussement attribuée à saint François d'Assise avec l’Ecriture et le Notre Père.


La mélodie de type choral est écrite dans le style des christmas carols correspondant parfaitement au temps de Noël.

Elle est assez facilement mémorisable.


Chaque couplet comportant 2 demandes, la mélodie permet de faire des divisions de chœur en 2 parties et d’alterner en outre entre unisson et polyphonie, avant que l’assemblée ne chante le refrain.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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