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Sujet de thèse


Dans le cadre de la revue de l'amicale du CAEPR "Théologiens en herbe", cet article a été publié en janvier 2016 en vue de faire une recension mon travail de thèse soutenu le 28 août 2015.


"Théologiens en herbe" permet de faire la promotion de l'activité et de la recherche au sein du CAEPR (Centre Autonome de Pédagogie et d'Enseignement Religieux).


Elisabeth CATEZ (1880-1906)

Premier prix de piano du Conservatoire de Dijon en 1894 (année de la photographie)

Carmélite sous le nom d'Elisabeth de la Trinité (1901-1906)




Sujet de thèse : EXPERIENCE DE LA BEAUTE TRINITAIRE ET EXPERIENCE MUSICALE : Relecture de la prière "O mon Dieu Trinité que j'adore" d'Elisabeth de la Trinité (1880-1906) à la lumière de la théologie mystique de la "Louange de gloire"


Thèse de théologie catholique soutenue au CAEPR le 28 août 2015.



Directrice de thèse : Mme le professeur Marie-Anne VANNIER Jury : Jean-Frédéric CHEVALIER, Professeur à l’Université de Lorraine Roland MINNERATH, Professeur émérite à L’Université de Strasbourg. Rapporteur Nathalie NABERT, Professeur à l’Institut Catholique de Paris. Rapporteur Jean-Pierre WAGNER, Professeur à l’Université de Strasbourg


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Le but de ce travail de thèse commencé en 2006 portait sur une carmélite dijonnaise : Elisabeth de la Trinité. Après avoir étudié la notion d’Eglise « Corps mystique du Christ » dans l’ensemble de ses écrits pour la validation de ma Maitrise, puis le mystère trinitaire dans sa correspondance pour mon Master 2, je voulais continuer l’approfondissement de son œuvre, en particulier la prière « Ô mon Dieu Trinité que j’adore ». Après une lente évolution de la problématique, mon travail de recherche a tenté de montrer comment Elisabeth de Trinité rend compte de son expérience trinitaire, mise en récit à travers la prière "Ô mon Dieu Trinité que j'adore", à la lumière de sa prise de conscience progressive de sa vocation, quelle nommera plus tard sous le concept d’être "Louange de gloire". La mise en récit de cette prière pause la question théologique du rapport entre Trinité et histoire, entre Trinité économique et contingences historiques.


Elisabeth de la Trinité, de son vrai nom Elisabeth Catez (1880-1906) fût une musicienne confirmée. Premier au conservatoire de Dijon à l'âge de 14 ans, interprétant avec une extraordinaire maturité, le répertoire romantique et post-romantique le plus virtuose de son temps. On lui annonçait une carrière musicale brillante. Cependant, elle préféra la solitude du Carmel. Même si elle entre dans cet ordre, son âme de musicienne demeure permanente au sein de son œuvre. Son souvenir de la pratique musicale n’est pas sur le registre de la nostalgie ou d’un jadis : elle ne parle presque jamais de musique au sens strict. Mais son identité de musicienne demeure présente à travers son style narratif et son langage écrit.


Si l’objet de la recherche fût la prière « Ô mon Dieu Trinité que j’adore », cette dernière est considérée comme un moment charnière dans la vie de la carmélite, ouvrant à la systématisation et la formulation progressive de l’expression « Louange de gloire ». Ce concept est exposé dans le récit « Le Ciel dans la foi ». Appuyé sur les études du père Philippon et surtout un essai de Hans Urs Von Balthasar sur cette question, le choix a été fait de proposer une étude complète pour tenter une synthèse et un approfondissement de la doctrine de la « Louange de gloire ».

Cette doctrine, condensée sous le concept de "Louange de gloire", prend l'analogie et la métaphore musicale comme champ lexical et comme clef herméneutique. Après une clarification terminologique et grâce à l’étude critique du recueil « Le Ciel dans la foi », il a été remarqué que cette doctrine manifeste à la fois une authentique théologie mystique, apophatique et nuptiale, enracinée dans l'épectase de saint Grégoire de Nysse grâce à la médiation des écrits de Jean Ruysbroec et de saint Jean de la Croix, mais en même temps une véritable herméneutique, insoupçonnée et originale, des sacrements de l'initiation chrétienne. Tout en assumant l'héritage du Carmel elle s'inscrit résolument dans la troisième voie de la théologie mystique de saint Grégoire de Nysse appelée la "Ténèbre lumineuse".


Portant en elle les vestiges de la théologie mystique de saint Grégoire de Nysse, Elisabeth de la Trinité propose une expérience de la Beauté trinitaire.

Elle propose en outre, une expérience mystique de type « musical », dans la lignée de l'héritage augustinien à travers le De Musica, les Confessions et le De Trinitate, où la narration utilise l’analogie et la métaphore musicale. Mais également à travers des écrits d'Hildegarde de Bingen et de saint François de Sales. Cette clarification terminologique et théologique de la doctrine de la "Louange de gloire" a permis une relecture, à la fois mystique et théologique, de la prière "Ô mon Dieu Trinité que j'adore comme "chant d'amour" du mystère trinitaire. Une interprétation a pu être faite sous le prisme théologique du rapport Trinité/histoire. L'analogie musicale pour entrer dans l'intelligence d'une expérience mystique devient alors l'originalité de cette œuvre.

L’analyse narrative de cette prière a permis de mettre en lumière les incursions bibliques et liturgiques de cette prière, sous-jacentes à une expérience trinitaire en corrélation directe avec une expérience anthropologique précise : le mystère de son élection et des dates importantes dans la détermination progressive de sa vocation.


De manière très originale, Elisabeth de la Trinité semble mettre en lien une expérience mystique de révélation de la Trinité avec son expérience anthropologique propre, se concrétisant à travers le cheminement historique de sa vocation. Il y a un lien entre Trinité et histoire sous le prisme d’une expérience de Transfiguration : au-delà de son histoire personnelle et du cheminement de sa vocation, la Trinité se manifeste et se donne à comprendre.

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