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« C'est toi Seigneur le Pain rompu», Jean-Paul LECOT et Georges KIRBYE


Libre commentaire du cantique « C’est toi Seigneur le pain rompu« ,

Cote: D 293


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.

N°03, édition de 2020.


Procession de la Fête-Dieu,


Le processionnal de communion « C’est toi Seigneur le pain rompu » est sans doute l’un des plus célèbres et des plus populaires parmi les compositions de Jean-Paul Lecot.


Alors que le texte est un rondeau (refrain-couplet), la musique laisserait penser que nous sommes face à une hymne strophique. Le fait que la mélodie du refrain soit la même que le couplet est un avantage pour la mémorisation, mais peut très vite devenir une rengaine lassante.


La mélodie s’apparente à un choral dont le cheminement harmonique laisse entrevoir une forme d’archaïsme. Le compositeur Georges Kirbye se situe entre 2 époques au sein de la musique d’Angleterre à la Renaissance. Il est membre de l’école anglaise de madrigaux qui est une période brève mais intense de créations nouvelles. Il compose de la musique sacrée et sa contribution la plus célèbre fut pour le psautier de Pâques (1592), recueil officiel qui accompagne la réforme anglicane sous le Règne d’Elisabeth Ière. Ses compositions sont caractéristiques du changement musical qui s’opère entre l’écriture ancienne et l’émergence de ce que l’on nommera plus tard le baroque. La mélodie-chorale choisie par Jean-Paul Lecot en est un vestige.

L’avantage de ce processionnal de communion est que son apparente sobriété permet de nombreuses mises en œuvre diversifiées.


D’un point de vue vocal, on pourrait varier la manière de chanter et de sélectionner les 11 couplets en fonction du temps liturgique. On peut alterner entre plusieurs solistes, mais aussi entre plusieurs groupes ou même entre les pupitres. On peut également varier ces couplets entre unisson et polyphonies d’ensemble ou de quatuor.

D’un point de vue musical, l’organiste ou un groupe d’instrumentistes, peuvent proposer une forme « thème et variations ». Hormis le premier refrain qui pourrait exposer le « thème », il n’y a pas moins de 22 variations que l’on pourrait composer ou bien improviser pour accompagner ce processionnal. On peut varier la mélodie, l’harmonisation et même la registration.


D’un point de vue textuel, le refrain est un acte de foi de la part de celui qui le chante : on reconnait la Présence du Christ sous les espèces du pain eucharistique.

Quant aux 11 couplets, la composition de Jean-Paul Lecot propose un solide métissage de références bibliques. Il compile des citations du Nouveau Testament qui eux-mêmes s’appuient sur des citations de l’Ancien Testament. On interprète le mystère eucharistique à la lumière de l’Ancien Testament (surtout chez les Lettres de saint Paul). Il montre comment l’Eucharistie est l’accomplissement de l’Ecriture. Il présente des harmoniques et bien des aspects de ce mystère qui touchent à la vie chrétienne.

Voici le cheminement biblique des couplets:

  • N° 1 et 2 : paroles de la consécration.

  • N° 3 : Ps 21 (22) 27-28.

  • N° 4 : Jn 6, 51

  • N° 5 : Jn 12, 44-50

  • N° 6 : 1 Co 10, 17

  • N° 7 : 2 Co 6,2 reprenant Is 49,8

  • N° 8 : Mt 5, 23-24 reprenant Is 1, 11-17

  • N° 9 : 2 Tm 2, 12-22

  • N° 10 : Is 61, 1

  • N° 11 : Is 43, 18 et Is 49, 18 ; Jn 15, 15 et Mt 28, 20.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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