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« En ce temps-ci », Didier RIMAUD et Léon GUILLOU


Libre commentaire de l’hymne « En ce temps-ci »

Musique anonyme de la Renaissance (publiée en 1576 par Jehan CHARDAVOINE) librement adaptée par Léon GUILLOU (1929-2009)


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.

N°05, édition de 2020.



Le nom de Léon Guillou (1929-2009) est lié à la manécanterie de la cathédrale de saint Brieux, d’abord en tant que membre puis en tant que Maître de chapelle.

Il contribua au rayonnement du chant liturgique.


Pour cette hymne, il adapta librement une ancienne mélodie anonyme de la Renaissance «Une jeune fillette de noble cœur », publiée à Paris en 1576 par Jehan Chardavoine (1538-1580).

Elle adopte une forme binaire traditionnelle A-A / B-B et sera reprise par Jean-Sébastien Bach pour ses cantates ou Marc-Antoine Charpentier pour sa « Messe de minuit ».

Didier Rimaud composa le texte en suivant la forme binaire originelle.

Les strophes seront rythmées par 2 alexandrins, alternant entre l’antécédent A parlant du «temps-là » (c’est-à-dire le temps biblique) et le conséquent B parlant du « temps-ci » (le présent du lecteur).


Le jésuite propose une Ode poétique à la nuit, faisant vivre à ceux qui le chantent un parcours initiatique résumant la grande tradition spirituelle des vigiles (appelées nocturnes).

On veille la nuit en attendant l’aurore et on se concentre uniquement sur la voix.

On devient un cœur veillant et écoutant, attendant Celui qui vient nous visiter.


Les 6 strophes proposent ce pertinent parcours biblique :

  1. Gn 1, 1-5. Informe, tout se passe dans la nuit qui est signe des origines. Puis vient la création de la lumière. On perpétue alors le rythme soir (nuit) et matin (lumière). Les nocturnes anticipent le lever du soleil : on prie la veille, dans la nuit, pour anticiper un jour nouveau.

  2. Ex 12, 21-27. Mémoire de nuit pascal où l’on mange l’agneau et son sang est mis sur le linteau. En passant, Dieu protège et préserve la vie plutôt que donner la mort. C’est par le sang versé que la mort est vaincue.

  3. Lc 2, 1-20. Nuit de la naissance de Jésus où il n’y a pas de place pour l’accueillir Dieu. Il nait dans le secret d’une étable et seule l’Etoile permet de connaitre le lieu de cette Visitation.

  4. Mc 4, 35-41. Marc est le seul à dire que l’épisode de la tempête apaisée se passe le soir. On met en lumière la force créatrice de la Parole de Jésus : il dit et cela advient.

  5. Mc 15, 13 ou Mt 27, 45 ou Lc 23, 44-45. Nuit durant laquelle Jésus agonise sur la Croix et remet son esprit au Père dans une ultime prière, un « cri » (c’est-à-dire la racine même du mot psaume).

  6. Mc 15, 42-47 ou Mt 27, 57-60 ou Lc 23, 50-54. Nuit durant laquelle on place le corps de Jésus dans le sépulcre (le sabbat ayant déjà commencé). L’Aubépine est signe de pureté et de renouveau : dans un tombeau neuf est déposé l’Agneau pur et sans tâche (Mt et Jn). De là va jaillir une vie nouvelle.


Même si cette hymne est répertoriée pour le temps de l’avent, elle pourrait servir pour la vigile pascale et le temps pascal, ou alors la vigile de chaque dimanche.

Elle pourrait en outre servir pour la fête des saints du Carmel tant nous y retrouvons des points fondamentaux de cette spiritualité.

La forme binaire permet enfin de déployer une alternance entre plusieurs groupes et l’assemblée.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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