Dieu comme une fête, de Jean SCARCELIA et Sr Victoria CAIANA
- bohleremmanuel
- 23 nov. 2020
- 3 min de lecture
Article publié dans la rubrique « chantez au Seigneur », de la revue trimestrielle de musique liturgique et d’art sacré « CAECILIA ». Edition de juillet 2014.

Commenter un chant d’entrée, nous permet de redécouvrir ce qui est dit de lui dans la Présentation Générale du Missel Romain (P.G.M.R.). Il y a deux numéros qui lui sont consacrés. Tout d’abord le 47: «Lorsque le peuple est rassemblé, tandis que le prêtre entre avec le diacre et les ministres, on commence le chant d´entrée (introït). Le but de ce chant est d´ouvrir la célébration, de favoriser l´union des fidèles rassemblés, d´introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête, et d´accompagner la procession du prêtre et des ministres. »
La vocation du chant d’entrée est loin d’être une simple musique d’agrément pour mettre dans l’ambiance, ou pour accompagner un mouvement de procession. C’est lui qui permet à la communauté rassemblée de s’unir. La voix et la louange deviennent le premier moyen de communion « visible ».
Ils permettent également une communion « invisible », c’est-à-dire faire entrer l’assemblée dans l’intelligence du temps liturgique ou de la fête. Le chant d’entrée ne doit alors pas être choisi systématiquement en fonction des lectures qui seront entendues, mais en fonction de la connaissance approfondie de chaque temps liturgique dont les lectures, dans leur progression continue dans le temps, nous en donnent des aspects particuliers.
Le refrain de « Dieu comme une fête », nous permet d’entrevoir le temps ordinaire dans son lien avec la fête de la Pentecôte dont il est le prolongement. Les allusions du refrain à la « force », la « joie », la « vie », sont d’autant de qualificatifs concernant Jésus-Christ, que le don de l’Esprit Saint. L’abondance de l’article « toi » renforce la centralité du mystère de Dieu. L’Eglise ne se chante pas elle-même, mais elle se rassemble pour adresser louanges et supplications au Seigneur. Cependant, on peut reprocher au texte, en plus de la faiblesse de ses rimes, une hésitation quant à savoir vers qui le chant s’adresse. Est-ce à la Trinité ? Au Père ? Au Fils ? Au Saint-Esprit ? Même si le deuxième couplet fait entendre explicitement la personne de Jésus-Christ, on ne peut dire que tout ce chant s’adresse au Fils.
Ensuite vient le n°48 pour mettre en œuvre le chant d’entrée : «…Il est exécuté alternativement par la chorale et le peuple ou, de la même manière, par le chantre et le peuple, ou bien entièrement par le peuple ou par la chorale seule…».
La P.G.M.R. met en lumière la dimension dialogale du chant d’entrée. Contrairement aux idées reçues, ce dernier n’est pas nécessairement celui qui est exécuté uniquement par l’assemblée. Au contraire, il convient de favoriser une mise en œuvre faisant entendre une « diversité », a l’image de la pluralité des ministères qui constituent une assemblée liturgique. La mise en œuvre du chant d’entrée donne le ton de ce qui constitue la liturgie: un dialogue permanent.
Pour « Dieu comme une fête », le refrain ne peut qu’être chanté par l’assemblée seule. Par contre malgré, une faiblesse d’écriture mélodique, les couplets de « Dieu comme une fête », peuvent permettre cette alternance entre un soliste (ou une chorale) et l’assemblée. Les trois couplets se divisent chacun en deux parties. Chacune de ces parties sont constituées d’un texte se concluant systématiquement de la manière : par une expression entendue trois fois de suite (Alliance, présence, louange). Cette conclusion pourrait être mise en œuvre entre le soliste (ou la chorale) pouvant chanter la première fois, et l’assemblée chantant les deux autres répétitions.
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