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Lettres à Théophile, "Souvenirs d'une rencontre en écho avec l'Evangile" (5)


Chronique diffusée sur les ondes de Radio Jérico pour la rubrique "Commentaire d'Evangile". Libre commentaire de Mc 12, 28-34, sous forme de dialogue entre Théophile et le narrateur.

Vendredi 1er avril 2011.


"Jésus dans la synagogue de Nazareth", Auteur inconnu


NARRATEUR : Mon cher Théophile,

Je me souviens, lors de notre dernière rencontre que tu me posais cette question :



THEOPHILE : « … Mais qu’est-ce qu’il y a d’essentiel ? Sur quoi pouvons-nous construire solidement quelque chose ? »



NARRATEUR : Face à cela, un extrait de l’Evangile selon saint Marc me vient à l’esprit où un scribe demande à Jésus quel est le plus grand commandement, autrement dit ce qu’il y a d’essentiel.

Jésus y cite le Livre du Deutéronome. D’abord une confession de foi : Dieu est unique et il est Seigneur. Puis comme conséquence pratique de cette confession de foi, il convient de l’aimer avec son âme, son corps, son esprit, sa force : autrement dit avec l’intégralité de la personne. Ici, Théophile, l’essentiel est de vivre intégralement en communion avec Dieu. Une communion de foi et de pratique cultuelle!


Je me souviens que tu allais plus loin en me demandant au cours de cette conversation :



THEOPHILE: « L’essentiel n’est-il qu’invisible ? Divin ? Et dans le visible n’y aurait-il pas une fondation solide ? »


NARRATEUR : La suite de l’Evangile, est curieux, parce que Jésus va plus loin que la question du scribe : ce dernier lui posait la question du « premier » commandement, or Jésus ne répond pas au singulier, mais au pluriel !

Il fait acte d’interprète en adjoignant au commandement précédent un autre commandement : celui de la charité en acte. Voilà non pas le premier commandement comme demandé par le scribe, mais LES plus grands sachant qu’ils sont à égalité.

Jésus met sur le même plan : confession de foi, pratique cultuelle, charité en acte. Trois éléments bien distincts mais dont l’un ne va pas sans l’autre! Voilà une « Trinité », un beau trépied pour fonder ton existence chrétienne Théophile!


A la fin de notre discussion sur les choses essentielles, tu me demandais en parlant de Jésus :



THEOPHILE : « Jésus est-il l’égal de l’homme, et concrètement, comment devons nous aimer Dieu ? »



NARRATEUR : Tu vois Théophile, avec la réponse de Jésus en mettant sur un même trépied, la confession de foi, la pratique cultuelle, la charité en acte; Dieu ne devient pas légale de l’homme, au contraire, c’est l’homme qui devient légal de Dieu !

C’est l’homme qui est élevé ! Par sa réponse, Jésus procède à une sorte d’ascension de l’humanité.

Mais alors pour concrètement aimer Dieu, il suffit d’être attentif à la réponse du scribe qui par déformation professionnelle va se mettre à interpréter la réponse de Jésus…

Il va reformuler sa réponse interprétative, tout en disant que ce trépied vaut mieux que tous les sacrifices et les offrandes.

Jésus soulignant cette remarque comme « judicieuse », nous montre que curieusement pour s’élever vers Dieu, pour être divinisé, il fallait passer par la charité en acte. On devient légal de Dieu en s’humanisant ! Il y a donc un lien indissoluble entre pratique cultuelle (pour devenir l'égal de Dieu) et charité en acte (pour s’humaniser) !


A toi que me demandait avec résignation :



THEOPHILE : « Mais finalement, à quoi peut bien ressembler le Paradis ? »



NARRATEUR : Jésus te donne ici une réponse Théophile.

En confirmant l’interprétation de sa réponse par le scribe, Jésus atteste que ce chemin permet d’accéder au Royaume de Dieu…

Il n’est pas loin...

Alors si tu cherches le Royaume de Dieu, le Paradis, sache que tu peux en avoir un avant goût à travers l’union du culte et de la charité en acte : Toutes les œuvres, expressions humaines de prière témoignant de notre filiation divine, mais également toutes les œuvres en faveur d’une meilleure humanisation sont un avant goût du Paradis : Là où il y a l’homme dans toute sa beauté, sa grandeur, sa dignité, sa capacité créative, son savoir faire, en faveur d’autrui, là tu peux y trouver un avant goût du Paradis…


Comme quoi Théophile, Jésus ne nous demande pas de nous désincarner, de nous débarrasser des carcans de notre corps et de notre monde « pourri », pour accéder à je ne sais quelle fusion avec le grand Tour…

Au contraire, c’est par notre humanité que nous accédons à ce qui est caché, à ce qui est essentiel…

Passer au-delà de ce qui se voit, pour trouver ce qui ne se voit pas encore…


Bonne journée à toi.

A bientôt.


Ton ami.

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