top of page

A tout Seigneur, tout honneur

Commentaire d’évangile pour le 2ème dimanche de l'avent  (Lc 3, 1-6 ; année liturgique C), célébré le dimanche 8 décembre 2024.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 6 décembre 2024.





Cet illustre adage de la langue française datant du XIVème siècle nous permet de comprendre pourquoi la Vierge Marie, aussi illustre soit-elle, s’efface devant le mystère de son Fils, retardant ainsi la fête de son Immaculée Conception au lendemain. Mais qui est ce Seigneur qui va venir ?

 

 

Pour le deuxième Dimanche de l’avent, l’évangile selon saint Luc met en lumière le ministère de Jean-Baptiste, c’est-à-dire celui qui annonce « Celui qui vient ». Il est le dernier des prophètes, la figure biblique par excellence du Nouveau Testament, le prophète de l’avènement qui nous place dans cette attente de « Celui qui va venir ». Mais où ?

 

La progression narrative est à elle seule un enseignement. En lisant les premiers versets, il y a un phénomène décroissant, une diminution. On trouve déjà cela dans l’introduction du récit de l’Annonciation : Dieu vient à la rencontre d’une humble servante !

Les titres honorifiques des personnalités sont de plus en plus modestes… Les lieux sont de moins en moins prestigieux. On commence par un Empereur, un Gouverneur de Province, un roi déchu et des membres de sa famille maintenus par compromission avec l’envahisseur, les Grands-prêtres. On commence à Rome, pour venir en Judée, en Galilée, pour finir au Temple.

 

Pourtant ce n’est pas à ses autorités civiles et religieuses, ni même dans ces lieux que Dieu a voulu se faire entendre … Il préféra la solitude d’un désert pour s’adresser à un ascète et faire entendre sa parole …. 

 

L’avantage d’un désert est qu’il n’y a aucun bruit : seul le silence règne donnant ainsi à chaque son une présence et une densité peu commune… L’avantage d’un ascète est qu’il a volontairement tout abandonner des distractions terrestres pour ne se consacrer qu’à un essentiel.

Désert et ascétisme sont deux lieux pour favoriser l’unique nécessaire : l’écoute. N’écouter que la Parole, n’écouter que Dieu. Comme le suggère si bien l’idéal de vie des chartreux : être seul avec le Seul ! Voilà un idéal pour le temps liturgique de l’avent !

 

Mais dans cette solitude désertique, que révèle Dieu à Jean-Baptiste ?

Tout simplement la mémoire d’une autre parole prophétique : celle d’Isaïe qui annonce l’œuvre du Salut. Cependant la prophétie mentionnée trouve son accomplissement dans le baptême.

Le baptême de conversion pour le pardon des péchés permet : de « voir le Salut de Dieu » (œuvre de la Grâce), de « rendre droit chemins et passage tortueux » (conversion de la vie morale). Paradoxalement, l’avent nous reconduit à l’avènement et aux engagements de notre baptême : c’est là que Dieu s’est manifesté à nous ! C’est là qu’il est déjà venu à notre rencontre ! 

Si notre baptême appartient à nos souvenirs, aux vestiges de notre passé, ses fruits sont pour autant devant nous, des promesses pour un avenir ! Nous sommes invités à réentendre les échos lointains de cette eau qui a coulé sur notre front, et qui comme une aurore nous laisse entrevoir un jour nouveau qui vient, un avenir de promesses. Quel est-il si ce n’est ce que dit l’évangile : être vivant (c’est-à-dire ressuscité) pour voir le Salut de Dieu !


Comme pour la Vierge Marie, que tout advienne pour nous selon cette parole !





Comments


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page