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De l'eau, de l'huile et de la farine...

Commentaire d’évangile pour le 2ème dimanche de Pâques  (Jn 20,19-31 ; année liturgique C), célébré le dimanche 27 avril 2025.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 27 avril 2025.



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Magnifiés lors de la Semaine Sainte, ces éléments constituent la pâte qui nous fera mieux comprendre quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître, et quel sang nous a rachetés. Goûtons inlassablement de ce pain-là !

 

 

Le pain que nous mangeons n’est-il pas mélange d’eau, d’huile et de farine ?

L’eau est magnifiée par la veillée pascale, l’huile par la messe chrismale, la farine (pain) par le Jeudi Saint.

L’eau permet fertilité et vie, mais peut être violence et destruction. L’huile comme la farine s’obtiennent par destruction violente : on broie avec force un fruit ou une céréale. De cette mort pourront surgir odeurs et parfums, et ce qui fera advenir une nouvelle création.

L’eau est liée au baptême, l’huile à l’onction de l’Esprit, la farine au mystère de la Croix.

 

 

Ces trois éléments semblent subtilement présents face à l’incrédulité de Thomas.

Le soir du dimanche de Pâques, Jésus apparait au milieu de ses disciples et leur fait un double don : l’Esprit-Saint afin de continuer son œuvre de Salut à travers la rémission des péchés. A sa suite, l’Eglise choisira deux signes visibles pour perpétuer l’œuvre de Salut : l’huile pour le don de l’Esprit, l’eau pour la purification des péchés.

Cependant, avant ce double don, Jésus en montre la source : le côté ouvert et la marque des clous. Autrement dit les vestiges historiques de son martyr. De la violence de la Croix où Jésus est broyé, si défiguré qu’il ne ressemble plus à un homme, jaillissent le parfum du Salut et la nouvelle création ! Sur la Croix a lieu la première Pentecôte où nous sommes lavés de nos péchés.

 

Mais il y a un absent… L’apôtre Thomas.

Thomas veut davantage toucher que voir les stigmates de la crucifixion. Pour croire, il veut mettre son doigt dans la marque des clous et sa main dans le coté ouvert. Par cette morbide démesure, autant dire qu’il ne porte aucun crédit à la parole des autres disciples ! Mais en quoi a-t-il du mal à croire ? 

Ce geste n’est-il pas celui du désespéré, qui voudrait toucher un cadavre comme s’il n’arrivait pas encore à croire que son Seigneur soit mort. Comme s’il voulait pétrir de sa main, en y faisant tomber l’eau de ses larmes, un Pain de douleurs avec une farine qui n’est autre que le Corps son Seigneur, broyé sur la Croix !  Par traumatisme, il semble ne pas encore croire en la mort de son Seigneur, alors imaginez croire en sa Résurrection… On ne peut croire en la Résurrection sans accepter la mort en face, sans la franchir.

 

Lors de l’octave du dimanche de Pâques, Jésus revient au milieu des disciples et l’appelle : « sois croyant » ! 

A ce moment-là l’apôtre se convertit, ni par le toucher ou la vue qu’il exigeait, mais par l’ouïe !

Par ses mains et ses yeux, Thomas est face au mémorial de la mort, mais par ses oreilles il s’ouvre à la Présence du Ressuscité et il croit. Comme pour Marie-Madeleine, seule l’expérience de la voix du Ressuscité permet de reconnaître ce que les yeux ne peuvent voir ! Thomas franchit la mort de son Seigneur par la porte étroite des stigmates qu’il peut maintenant reconnaître comme la source jaillissante du Salut.

 

Pour nous, la Résurrection est une Présence à écouter. Celle qui nous parle cachée dans le secret, au travers des signes qui demeurent au milieu de nous : l’eau, l’huile et la farine.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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