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Venez, marchons à la lumière du Seigneur (Is 2,5)

Commentaire d’évangile pour le dimanche de la Présentation du Seigneur au Temple  (Lc 2,22-40 ; année liturgique C), célébré le dimanche 2 février 2025.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 2 février 2025.





L’occasion est donnée de vivre en ce dimanche la liturgie stationnale de la Présentation du Seigneur. Mais quels sens donner à cette marche lumineuse allant de la porte d’une église à l’Autel ?

 


 Commencer à la porte n’est pas anodin lorsque l’on fait mémoire des quarante jours après la naissance où Marie vint au Temple de Jérusalem pour y accomplir les rites de la purification (Lv 12,1-8). Avec Joseph c’était également l’occasion de consacrer à Dieu le premier-né d’une famille (Ex 13,2). On apporte Jésus comme offrande pour sa consécration à Dieu, puis Marie et Joseph amènent l’offrande des pauvres (Lv 12,8) pour la purification : deux tourterelles (ou deux pigeons) si l’on n’avait pas les moyens d’acheter un agneau pour l’holocauste et une tourterelle (ou un pigeon) pour le sacrifice pour la faute.

Dans cette offrande de pauvreté, Marie et Joseph savaient-ils qu’ils portaient déjà au Temple l’Agneau de Dieu ? Celui qui, pour enlever les péchés du peuple, souffrira jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion (He 2,18) ? En tous cas la prophétesse Anne révèlera cela à Marie.

 

A la porte du Temple l’inouïe surgit !

Tout commence avec Syméon, dont l’évangile dit qu’il reçut l’enfant ! 

Au lieu de donner l’enfant aux prêtres du Temple pour accomplir les rites prescrits, Marie et Joseph le donnent à ce vieillard dont on sait uniquement qu’il est juste et religieux. Un culte nouveau semble advenir car les prêtres de l’Ancienne Alliance sont mis dans l’ombre, hors de la scène !

Un admirable échange se révèle en pleine lumière. Comme pour les bergers et les Mages, Syméon reçoit et reconnait en Jésus son Salut : non seulement l’Agneau de Dieu mais déjà celui qui s’offre à son Père ! Il reçoit entre ses mains et reconnait celui qui déjà se présente comme le prêtre, l’autel et la victime !

Au lieu de présenter un enfant à Dieu, c’est Dieu qui se donne à ses enfants bien-aimés, en qui Il trouve sa joie (Lc 3,22) !


Dieu est déjà déposé au creux des mains du vieillard juste et religieux !

Syméon reçoit et communie déjà à ce don, véritable avant-goût de la Communion eucharistique !

Face à l'inouïe d'un tel don de Dieu, que peut-on faire, si ce n'est contempler et rendre grâce ! De ce mystère va jaillir sur les lèvres de Syméon un cantique d'action de grâce, un chant nouveau, véritable sacrifice de louange que l’Eglise place chaque soir sur les lèvres de ses fidèles.

Si la liturgie de ce dimanche commence à la porte d’une église, pour qu’une procession de lumière nous conduise jusqu’à l’Autel, n’est-ce pas revivre ce qui été vécu jadis au Temple de Jérusalem ?

 

Syméon voit dans ce don de Dieu la Lumière des nations, l’accomplissement du Livre d’Isaïe, en particulier ces deux versets qui accompagnent cette expression pour lui en donner une signification particulière.  

« Tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres » (Is 42,7) que l’Eglise a interprété comme l’espérance pascale : Jésus libère des péchés et libère les morts.

« De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Is 2,4) qui annonce l’avènement du Prince de la Paix, dont la tribu d’Asher, à laquelle appartient la prophétesse Anne, en portait l’espérance ; elle qui a connu la déportation par l’invasion Assyrienne (-722).


Recevoir au creux de ses mains et y reconnaître la Lumière des nations, c’est suivre ce chemin de paix en pèlerins de l’espérance, où l’on transforme les forces de puissance et de destruction, bref toutes violences, en un Amour qui se partage ! N'est-ce pas au fond faire de sa vie une vie eucharistique ?

Que cet évangile de la présentation du Seigneur au Temple nous donne d'entrer toujours d'avantage dans le mystère de l'Eucharistie !

 

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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