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Du levant au couchant du soleil...

Commentaire d’évangile pour le dimanche de l'Epiphanie  (Mt 2, 1-12 ; année liturgique C), célébré le dimanche 5 janvier 2025.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 5 janvier 2025.





Si l’Epiphanie est une fête de la lumière qui brille dans les ténèbres, elle sert surtout à rendre grâce pour l’œuvre de Dieu qui s’accomplit malgré les embuches de l’ennemi. Retour sur la figure des Mages qui sont pour nous d’authentique témoins de l’Espérance !


Depuis la nuit de Noël, le pape François a ouvert les Portes Saintes à Rome pour inaugurer cette année jubilaire. Comme les Mages, des pèlerins viendront nombreux mais que vont-ils trouver sur leur route ? Où brillera cette « lumière de l’espérance » tant cherchée ?


Si Isaïe (Is 60,1-6) nous parle d’une manière positive de la lumière qui brille dans les ténèbres, l’évangile semble rythmé par la course du soleil.

Il y eut un matin : la lumière se lève d’abord pour les Mages afin d’annoncer la naissance.

Il y eut un soir : une fois arrivés à Jérusalem, les ténèbres vont couvrir la ville et le cœur d’Hérode.

Il y eut un nouveau matin : la lumière se lève à nouveau dans ces ténèbres pour trouver le lieu où s’accomplit cette naissance, et ces « ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,5) !


Comparable à ce « peuple qui marchait dans les ténèbres » dont parle Isaïe, les Mages sont de bien curieux pèlerins pour trois raisons :

Ils viennent chercher un nouveau Roi et non un Prince comme cela devrait être le cas puisqu’il y a toujours un roi qui gouverne. Est-ce à dire que les Mages ne reconnaissent déjà plus la légitimité de ce fameux Hérode Archélaos ?

Ils cherchent où est né ce nouveau Roi. Il aurait dû naître au Palais de Jérusalem comme un roi, or il n’en est rien ! Le lieu de sa naissance demeure encore caché… Est-ce aussi pour annoncer que la Royauté de ce Roi qui vient de naître n’est pas de ce monde (Jn 18,36) ? Est-ce à dire qu’il doit venir d’ailleurs pour entrer à Jérusalem, comme jadis l’annonçait Zacharie : « Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse » (Za 9,9) ?

Enfin, ils veulent se prosterner devant ce nouveau Roi. Indirectement, ils ne reconnaissent pas Hérode comme un roi légitime !

Ainsi les premiers versets de l’évangile de l’Epiphanie sont très irrévérencieux !


Mais pour être de bons pèlerins, il faut se méfier des étoiles brillantes mais déjà mortes !

Même si tous les grands-prêtres et les scribes concourent à la tâche, même si Hérode ne lésine pas à la dépense pour trouver la trace de ce nouveau Roi grâce à l’Ecriture ; fourbe et machiavélique, il révèle un visage double.

Celui d’un anti-prophète car tout en donnant aux Mages une indication vers Bethléem grâce à la prophétie de Michée (Mi 5,2), il cache son désir profond de le tuer en tentant de manipuler les Mages par un faux désir de révérence !

Puis en parfait Tartuffe et faux-dévot, celui du Tentateur comme jadis à la Genèse !


Mais la lumière de la claire-vision brille au cœur de ce chemin de compromission et de

tromperie meurtrière ! Dans le secret d’un lieu anonyme de Bethléem, les Mages se prosternent et apportent tous les attributs qui préfigurent déjà la Passion et la Résurrection.


La voilà cette lumière de l’espérance : celle du discernement qui permettra d’emprunter un autre chemin que celui du mal !

Là voilà la grâce d’un Jubilé !

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