Itinéraire pour une estivale pastorale
- bohleremmanuel
- 19 juil. 2024
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile pour le 16ème dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 30-34) ; année liturgique B), célébré le dimanche 21 juillet 2024.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 19 juillet 2024.

Par bien des aspects cette fresque évangélique donne une certaine saveur à cette période estivale, certes propice au repos mais certainement pas à une paresse consumériste. Retour sur l’itinéraire.
Tout d’abord cet évangile commence par l’annonce de vacances.
Les apôtres reviennent de mission où ils furent envoyés deux par deux, sans aucun objet d’aucune sorte (sac, pain, argent) hormis un bâton (Mc 6,8). Ils reviennent autour de Jésus et racontent leurs aventures. Face à une foule qui semble très agitée par ses va-et-vient, et parce qu’ils ont besoin de repos suite à leur périple missionnaire, Jésus leur demande explicitement de venir à l’écart pour prendre un peu de repos (Mc 6,31).
Face à cette agitation et le bruit généré par une foule en mouvement, il est tout à fait naturel d’aller dans un « désert » : c’est-à-dire un lieu de paix et de silence. D’ailleurs cette quiétude commence dès le début du voyage, puisque Jésus et ses apôtres s’y rendent en barque, en étant déjà à l’écart, en paix et en silence.
Jusque-là, tout semble normal. Mais face à l’attitude humaine et compréhensive de Jésus envers ses apôtres, l’attitude de la foule semble curieuse.
Déjà l’évangéliste nous dit qu’elle comprend les intentions en voyant Jésus s’éloigner dans la barque. Ensuite elle se met en route vers cet endroit désert et à l’écart pourtant inconnu. Enfin, elle marche tellement vite qu’elle arrive avant le Maître et ses apôtres ! On peut alors comprendre que les intentions de ces déplacements ne sont pas les mêmes : pour le Maître et ses apôtres c’est aller vers le lieu du repos (Jr 31,2-6) après avoir enseigné, pour la foule c’est aller comme jadis dans ce lieu symbolique où Dieu va parler à son peuple (Os 2,16-22).
Ensuite le point capital concerne la manière dont Jésus compare cette foule aux attitudes curieuses à des « brebis sans berger ». Le prophète Ezéchiel explique le contexte de cette expression (Ez 34,5). Elle désigne indirectement les bergers du troupeau qui derrière une apparente fidélité préfèrent s’occuper d’eux-mêmes plutôt que du troupeau que Dieu leur a confié. Véritable pamphlet, il s’agit d’une critique envers les autorités religieuses qui, bien que restées dans les Ordres, n’ont pas soigné la brebis malade, pansé celle qui est blessée, cherché celle qui est perdue (Ez 34,4). Ils sont désignés comme les responsables de la dispersion d’un peuple livré à lui-même, sans défense (Ez 34,8). Alors le prophète annonce que Dieu lui-même viendra l’enseigner, s’occuper de lui et le nourrir : pour cela, il lui enverra un seul bon berger en la personne du Roi David (Ez 34,23-24).
Ainsi Jésus, en désignant cette foule comme des « brebis sans berger » et en l’enseignant longuement (Mc 6,34), accomplit cette prophétie d’Ezéchiel ! Tel un nouveau David, Jésus se révèle à nous comme le Fils de Dieu. Par Lui, Dieu vient nous enseigner. Avec Lui, Dieu vient nous soigner (Ez 34,10-16). En Lui, Dieu nous béni (Ez 34,25-26)
Profitons de cette période estivale pour aller au désert et se faire tout enseignable afin de recevoir tout de Celui qui vient à nous pour refaire nos forces ! De Lui seul nous retrouverons l’énergie nécessaire pour repartir à nouveau !
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