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Feu de sarments...

Commentaire d’évangile pour le 5ème dimanche de Pâques  (Jn 15, 1-8) ; année liturgique B), célébré le dimanche 28 avril 2024.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 26 avril 2024.





Lorsque l’image du pied de vigne et de ses sarments concours à nous révéler le mystère d’une filiation : sommet eucharistique où nous sommes fils, par le Fils, avec le Fils, dans le Fils !

 

Comme elle met en exergue le pied de vigne comme étant l’image du Jésus lui-même (Jn 15,1) et les sarments comme l’image des disciples (Jn 15,5), cette page d’évangile aux couleurs viticoles n’a pas fini de nous émerveiller. Elle met en lumière une singulière communion entre Jésus et ses disciples, entre Dieu et les hommes.

 

Cependant il y a un effet de loupe sur la jointure entre le pied de vigne et les sarments : pas moins de trois versets (Jn 15,4-6) où l’évangéliste la met en exergue sans pour autant en révéler encore toute la profondeur du mystère. Jn 15, 7 devient alors cette clef de voûte capitale qu’il convient d’interpréter : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous ». La construction narrative dévoile cette singulière communion entre Jésus et ses disciples comme un admirable échange !

Au sein de la vigne, les sarments ne sont-ils pas « dans » le pied de vigne en tant qu’excroissance, mais n’y a-t-il pas en outre quelque chose du pied de vigne qui demeure « dans » le sarment ? Si la sève est ce don du pied de vigne qui permet au sarment de grandir et de donner du fruit, ce don semble correspondre à la parole. Or dans l’évangile selon saint Jean, à quoi correspond la désignation « mes paroles » et que révèle-t-elle ? Contrairement aux apparences, elle ne désigne aucunement les paroles humaines mais le Verbe de Dieu ! Ce verset est en parfaite harmonie avec celui du prologue : « le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous" (Jn 1,14). Et que nous révèle le Verbe de Dieu si ce n’est que Jésus est bien le Fils de Dieu ? Le mystère du Verbe de Dieu révèle le mystère de la filiation divine : tel sera le nœud dramatique de cet évangile au cœur de la mission des disciples : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a fait en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom ! » (Jn 20,30-31).

Ainsi, par le don du Fils nous pouvons à notre tour devenir fils avec lui : telle est la volonté du Père ! (Jn 15, 7-8) A travers l’image du pied de vigne et des sarments, Jésus nous place au cœur du mystère du baptême où s’opère cet admirable échange : le premier, Jésus, nous a fait le don de sa filiation divine pour qu’en échange nous puissions demeurer en lui.

 

C’est pourquoi les fruits des sarments dont parlent l’évangile peuvent désigner les actes concrets de notre vie chrétienne.

En effet, comme l’on purifie les sarments en les taillant, si nous avons été lavés de nos péchés par le mystère de l’eau baptismale, notre vie chrétienne sera le prolongement de cette purification : c’est le gage d’une vie d’engagement à renoncer au mal, aux œuvres du mal, à toutes tentations qui peuvent nous conduire au mal.

N’avons-nous pas renouvelé ces engagements au cœur de la vigile pascale pour mieux les renouveler chaque jour ?

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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