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Mystagogie de la liturgie de la Parole, à partir de l'hymne-poème "Voix des prophètes"

Dernière mise à jour : 16 févr. 2024



Cote : X741-U7


Supplément publié par l’Union Sainte Cécile pour la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.


N°03, édition de juillet 2023.






 

 

PROLOGUE

 

 

Puisque la messe dresse la Table aussi bien de la Parole de Dieu que du Corps de son Seigneur

Si l’on parle communément des « deux Tables » …

C’est parce que nous y sommes à la fois instruits et restaurés[1] !

 

Pourquoi cette double dimension ?

Tout simplement si Dieu se révèle, c’est pour que nous puissions communier à sa vie !

En effet :

 

« …Il a plu à Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté[2] grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine[3]. Par cette révélation, le Dieu invisible[4] s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis[5], il s’entretient avec eux[6] pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie.[7] »

 

 

            Ô toi qui viens de participer à la liturgie de la Parole…

As-tu pris conscience que Dieu vient de s’adresser à toi comme à un ami ?

Qu’il vient de s’entretenir avec toi pour t’inviter ensuite à participer à la liturgie eucharistique

et t’admettre à communier ?

 

Oui, toi qui viens de participer à la liturgie de la Parole, Dieu est venu se révéler à toi !

Mais comment ?

 

Ensemble cherchons Dieu, et laissons-nous trouver par Lui[8] !

 

 

   

*

 


MYSTAGOGIE DU VERS 01

 

Ô toi qui viens d’ouvrir tes lèvres, quel mystère ta langue vient-elle de chanter[9] ?

 

Souviens-toi !

Tu as chanté « Voix des prophètes » auxquelles tu as adjoint « souffle de Dieu ». Sont-ils séparés ? Au contraire ils ne forment qu’un mystère de communion, puisque tu as ensuite chanté « fais-nous connaître le Père ». Nous sommes déjà plongés au cœur du mystère ! Celui de la Révélation !

L’emploi de ce singulier montre l’union entre la voix et le souffle, entre ce qui est humain et divin. En expirant le souffle pour émettre les sons et former les mots, n’est-ce pas en même temps l’image du souffle de Dieu qui vient jusqu’à nous ? Comme jadis en la Visitation[10], quelle admirable vocation que celle de la voix, puisque Dieu l’a choisi pour nous donner mystérieusement son souffle : un souffle pour nous révéler le mystère caché depuis les origines, un souffle pour apprendre à le connaître. Lorsque le son de la voix de Marie frappa l’oreille d’Elisabeth, l’Esprit la combla ! Alors Jean-Baptiste pu reconnaître le Seigneur, caché dans le sein de Marie, qui venait les visiter !

Quel admirable échange ! Le souffle de Dieu donné à Adam en la Genèse pour lui donner vie[11], première inspiration initiale comme jadis pour la mise au monde de chaque enfant, devient maintenant expiration pour nous révéler qui est Dieu !

Tel est le mystère de la vocation prophétique, où selon l’Ecriture, l’Esprit de Dieu parle aux hommes par la voix de ses prophètes dont il ne s’est pas levé de plus grand que Moïse[12].

Or aujourd’hui, n’as-tu pas vécu ce même mystère ? Dieu ne t’a-t-il parlé en t’envoyant son souffle par le mystère d’une voix humaine ?

 

Souviens-toi !

Comme jadis le prêtre et scribe Esdras[13] fit, dans le livre, la lecture au peuple ; un membre de notre assemblée ne s’est-il pas levé ? N’est-il pas venu à l’ambon pour, grâce à sa voix, faire entendre la parole d’un prophète ? Et toi, après avoir entendu cette voix, n’as-tu pas été invité à y reconnaître la Parole de ton Seigneur et à rendre grâce pour ce don ?

Pourquoi rends-tu « grâce à Dieu », si ce n’est parce que tu as pu recevoir le don de sa Parole grâce à une voix humaine.

 

Ensuite n’as-tu pas vu un chantre venir à l’ambon pour y cantiller un psaume auquel tu as répondu par un répons, comme jadis le Roi David cantillait les psaumes[14] de sa lyre, à Saül, pour lui apporter la paix de l’Esprit ?

Parce qu’on leur a ouvert les lèvres[15] et qu’ils ont été marqués de sceau de l’Esprit[16] qui a fait d’eux des prophètes lors de leur baptême ; par cet Effata[17], la voix de ces deux membres de notre assemblée est devenue le porte-voix des prophètes qui est venu jusqu’à toi ! Lorsque les mots de l’Ecriture, par la lecture et le chant, sont venus frappés à tes oreilles, n’est-ce pas aussi le souffle de Dieu qui est venu jusqu’à toi et t’a permis d’y reconnaître la Parole de ton Dieu[18] ? Mystère d’une visitation en ta faveur !

 

Oui, le souffle de Dieu provient de l’Ecriture et parvient jusqu’à toi par le cheminement de la voix ! Mystère insondable que celui de la Révélation !

Souviens-toi : qu’as-tu découvert du mystère de Dieu à travers ce que tu as entendu ?

 

 

   

*

 

 

 

MYSTAGOGIE DU VERS 02

 

 

Mais alors que représente l’ambon ? Ce lieu où l’on vient y proclamer l’Ecriture ? Quel est ce souffle de Dieu qui provient de l’Ecriture ?

 

Souviens-toi que tu as chanté « Vent de tempête » à qui tu as adjoint « Bible de feu ». Allusion à ce vent[19] qui ouvrit la Mer Rouge pour que le peuple la traverse à pied sec. Mais aussi allusion à la Montagne Sainte où Moïse vécu l’épisode du Buisson ardent[20]… Mais aussi où il reçut, dans la Nuée de feu, écrite du Doigt de Dieu[21], les Tables de la Loi.

Ainsi s’avancer et monter à l’ambon pour faire mémoire de l’ancienne Alliance[22] n’est-ce pas revivre une Pâques ?

N’est-ce pas revivre cette expérience du Buisson ardent ? N’est-ce pas revivre ce pèlerinage-ascension depuis la Mer Rouge jusqu’à la Montagne du Seigneur ? N’est-ce pas revivre cette expérience de la Nuée ?

 

Ouvrir l’Ecriture, n’est-ce pas accueillir à nouveau ce don de Dieu dans le feu de l’Esprit ?

Lire l’Ecriture à l’assemblée n’est-ce pas revivre cet embrasement de Moïse, celui dont le visage devint rayonnant de la Lumière de Dieu[23], et qui redescendant de la montagne, partagea à ses frères cette Parole que Dieu lui-même avait donné et mise par écrit sur les Tables de la Loi ? L’Ecriture ne devient-elle pas un miroir où peut se refléter la Lumière de Dieu ?

Lire l’Ecriture à l’assemblée n’est-ce pas être enflammé par la Parole de Dieu ? D’ailleurs n’as-tu pas chanté « Parole et loi de Dieu » qui évoque l’expérience de la Nuée ?

Enfin, lire l’Ecriture à l’assemblée n’est-ce pas revivre une Visitation ?

Lorsque la voix d’un membre de l’assemblée vient frapper notre oreille, le souffle de Dieu nous ouvre-t-il pas l’intelligence des Ecritures pour nous révéler sa Présence et nous enflammer notre cœur ?

 

   

*

 


MYSTAGOGIE DU VERS 03

 

 

 

        Souviens-toi ensuite que tu as chanté « Voix des apôtres » auxquelles tu as adjoint « voix de l’Esprit ». Là aussi, comme pour le premier vers, ils ne sont pas séparés ! Au contraire ils forment ce mystère de communion entre la voix des hommes et la voix de Dieu, nous permettant de revivre cette fois-ci, non plus l’expérience du Buisson ardent ou le don de la Loi à Moïse depuis la Nuée sur la montagne, mais une nouveauté : celle du don d’une force ! Force du nouveau Moïse[24], force d’une Pentecôte comparable à la force d’Elie[25] signifiée par son manteau, tombant du ciel depuis son char de feu et laissé à Elisée !

 

        Aujourd’hui, cette force n’est-elle pas signifiée, portée par la voix humaine de membres de l’Eglise, du Corps mystique du Christ que nous formons ?

        Par la voix humaine de l’Eglise, à travers le temps, se prolonge vraiment cette promesse éternelle de notre Seigneur Jésus-Christ : « Je vous enverrai l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière[26] »

         Mais alors pourquoi avoir choisi la voix humaine pour une telle promesse ?

 

       Souviens-toi que tu as chanté : « Flamme, espérance et message ».

       Pourquoi une « Flamme » ? Si ce n’est pour nous souvenir de ce don du ciel au matin de la Pentecôte[27] et qui est venu se séparer et se déposer sur chacune des têtes des disciples rassemblés en prière ?

       Pourquoi une « espérance » ? Parce qu’avant ce matin de la Pentecôte, dans la force de la flamme de l’Esprit comme jadis celle du manteau du prophète Elie, Pierre a fait aux disciples un commentaire de l’Ecriture[28] pour les confirmer dans la foi, accomplissant ainsi sa mission reçue de notre Seigneur : « affermi la foi de tes frères[29] ».

       Pourquoi un « message » ? Parce qu’au matin de la Pentecôte, poussé par la force du feu de l’Esprit, Pierre a fait un discours[30] aux juifs que se rendaient au Temple, véritable confession de foi à Jésus-Christ issue de l’interprétation de l’Ecriture. C’est bien ce souffle de Dieu, ce souffle de connaissance et d’interprétation, qui inspira à Pierre son « message », c’est-à-dire l’annonce de la Bonne Nouvelle, son « évangile » !

 

       Oui le souffle de l’Esprit, passe par la voix !

       Tel est le mystère que se chante à travers les Actes des Apôtres où le commentaire de l’Ecriture nous conduit à un nouveau sommet : l’annonce de la Bonne Nouvelle, à l’Evangile du Christ[31] !

 

       Alors toi ? Où peux-tu revivre cette nouvelle Pentecôte ?

 

       Souviens-toi !

       Comme jadis des lévites expliquaient[32] ce que venait de lire le prêtre et scribe Esdras, n’as-tu pas vu une autre personne de l’assemblée, monter à nouveau à l’ambon, et y faire entendre, par sa voix, la voix des apôtres à travers la lecture des lettres apostoliques ?

       Pourquoi, chaque dimanche, lire les écrits apostoliques, si ce n’est pour faire mémoire, dans l’élan de la Pentecôte, de l’Esprit qui était à l’œuvre dans la vie des disciples, à travers leurs œuvres et leurs paroles.

       Lire les écrits apostoliques, c’est perpétuer l’acte d’explication et d’interprétation de l’Ecriture qui conduit à l’annonce de l’Evangile.

       Lire les écrits apostoliques, c’est se remettre dans la même dynamique de ce matin de Pentecôte pour qu’elle se perpétue encore aujourd’hui et demain à travers notre vie, nos propres œuvres, mais aussi nos propres paroles !

       D’ailleurs, ne vas-tu bientôt professer que l’Eglise est apostolique ?

       C’est parce que tu crois que l’Eglise est apostolique que chaque dimanche tu lis et médite ces écrits apostoliques, manifestant ainsi leur autorité :

 

« Ce qui fut fidèlement exécuté, soit par les Apôtres, qui, par la prédication orale, par leurs exemples et des institutions, transmirent, ce qu’ils avaient appris de la bouche du Christ en vivant avec lui et en le voyant agir, ou ce qu’ils tenaient des suggestions du Saint-Esprit, soit par ces Apôtres et par des hommes de leur entourage, qui, sous l’inspiration du même Esprit Saint[33], consignèrent par écrit le message du salut.[34] »

 

 

       Tu as ici la racine la plus profonde pour comprendre le mystère d’une inspiration, où par le souffle de l’Esprit, la voix des apôtres a pris corps par la rédaction de l’Ecriture ; afin que par la médiation de leurs écrits, ce même souffle vienne jusqu’à toi et te guide aujourd’hui pour demeurer fidèle à ce message de Salut qu’est l’Evangile !

       Aussi souviens-toi de ce qui a été dit de la vie de l’Eglise à travers la lettre apostolique entendue !

 

 

*

 

 

MYSTAGOGIE DU VERS 04

 

 

 

        Souviens-toi que tu as chanté « D’un siècle à l’autre ».

       Pourquoi ? Si ce n’est pour montrer que le mouvement initié le jour de la Pentecôte se perpétue aujourd’hui dans la vie de l’Eglise ! Oui, l’Esprit est toujours à l’œuvre dans l’Eglise, mais pour quoi faire ?

 

       Souviens-toi que tu as chanté « porte la vie » !

       Dans l’Eglise, l’œuvre de l’Esprit est de donner la vie, d’engendrer à la Grâce. Cela ne s’actualise-t-il pas à travers les sacrements ?

       N’est-ce pas l’Esprit qui sera invoqué tout à l’heure pour consacrer le pain et le vin présentés pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Christ ? N’est-ce pas l’Esprit qui sera invoqué tout à l’heure sur l’Eglise, sur chaque membre de notre assemblée, pour qu’elle devienne, comme le Fils, une éternelle offrande à la louange et à la gloire du Père[35] ?

 

       Alors souviens-toi qu’à chaque fois qu’un membre de notre assemblée monte à l’ambon pour y lire les écrits apostoliques, c’est une nouvelle Pentecôte qui s’invite à être vécu, pour que tu écoutes la voix de l’Esprit qui parle aujourd’hui à notre Eglise[36].

       Et puisque tu as chanté « parole de l’Esprit », es-tu prêt, comme depuis le jour de ton Baptême, à « ouvrir les oreilles » et à écouter ce que l’Esprit dit aujourd’hui à l’Eglise ?

 

      Alors ne soit pas sourd à son appel !

      L’écoute dans la foi d’une lettre apostolique, te préparera à écouter un autre texte, celui des évangiles où se manifeste une source d’eau vive[37] : l’Evangile du Christ !

 

 

 

   

*



MYSTAGOGIE DU VERS 05

 

 

 

        Souviens-toi que tu as chanté « Verbe admirable » à qui tu as adjoint « voix de Jésus ». Voilà le mystère des mystères : celui du « Verbe fait chair[38] » comme le chante si bien l’évangéliste Jean en son Prologue ! Mystère de l’Incarnation qui se perpétue, pour toi, à travers ce mystère de la voix !

 

       Mais où et quand ?

 

       Souviens-toi, n’as-tu pas vu le diacre (ou le prêtre) venir à l’autel pour y prendre l’évangéliaire qu’il avait apporté en procession et déposé depuis le début de la célébration ? Ne l’as-tu pas vu ensuite déposer cet évangéliaire sur l’ambon afin d’y faire la proclamation de l’évangile ?

       Souviens-toi, n’as-tu pas vu de part et d’autre de l’ambon des cierges et de l’encens ? Autant de signes qui rappellent la Nuée et le Buisson ardent ?

 

       Mais surtout qu’as-tu entendu, si ce n’est, par la voix du diacre (ou du prêtre), la voix de Jésus à travers le récit des évangiles ? Mystère d’une Transfiguration !

 

       Et pourtant, après l’évangile, au-delà de cette voix de Jésus venue frapper tes oreilles par la voix du diacre (ou du prêtre), n’étais-tu pas invité solennellement, non seulement à y reconnaitre la Parole de Dieu, mais en plus à louer le Seigneur Jésus ?   

       Mystère de communion entre le Verbe admirable et la voix de Jésus portée par la voix du ministre de son Eglise !

 

       Pourquoi louer le Seigneur Jésus à ce moment solennel, sinon pour rendre grâce parce que tu as pu recevoir le Verbe admirable et éternel en réécoutant la voix humaine de Jésus par la voix humaine d’un des ministres de son Eglise ?

       Mystère de transmission…

 

 

       L’as-tu entendu ? L’as-tu vu également ?

 

       Oui, comme jadis pour les contemporains de Jésus, tu es invité à y reconnaitre le Verbe admirable au-delà de la voix ! Que ce soit la Samaritaine[39], l’aveugle de naissance[40], Marthe et Marie avec leur frère Lazare[41], ou bien Marie-Madeleine[42] au matin de Pâques, chacun on reconnut une authentique visitation du Verbe éternel et admirable par la voix humaine et la présence de Jésus de Nazareth !

       A travers les récits évangéliques narrant ces rencontres avec le Maître, n’ont-ils pas également vécu une expérience d’amour et de vie ?

 

       Et toi ?

       En entendant proclamé les évangiles, es-tu prêt à vivre cette même expérience de foi puisque tu as chanté « source d’amour et vie » ?

       Es-tu prêt à entendre Celui qui, en frappant tes oreilles par la voix du diacre (ou du prêtre) va aussi ouvrir tes yeux pour que, comme jadis les disciples d’Emmaüs, tu puisses le reconnaitre au moment de la fraction du pain[43], signe d’amour partagé et de vie donnée ?

 

       Ton cœur n’est-il pas tout brûlant ?

       Alors souviens-toi de ce qu’il te parlait à l’instant, en chemin ! Et que te disait-il ?

 

 

   

*

 

 

MYSTAGOGIE DU VERS 06

 

 

 

        Souviens-toi, tu as chanté pour terminer « inépuisable est ta vertu ».

       Mais qui est le sujet de cette exclamation ? N’est-ce pas l’expression vocative « Parole de Jésus » ?

       Mais que désignent ces derniers mots ? Ne sont-ils pas une formule rassemblant en une même communion le mystère du Verbe admirable et la voix de Jésus de Nazareth ? Formule qui perpétue le mystère de l’Incarnation où Jésus est à la fois vrai Dieu et vrai homme ?

 

       Et pourtant, en chantant ce dernier vers, tu y reconnais la source pour grandir en vertu puisque tu reconnais en Jésus, vrai Dieu et vrai homme, le modèle de la vertu, la source de la sainteté ! 

       « …C’est pourquoi le Christ Seigneur, en qui s’achève toute la Révélation du Dieu très haut[44], ayant accompli lui-même et proclamé de sa propre bouche l’Évangile d’abord promis par les prophètes, ordonna à ses Apôtres de le prêcher à tous comme la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale, en leur communiquant les dons divins.[45] »

 

 

       Alors, où peux-tu puiser à l’abondance d’une telle source si ce n’est dans l’écoute attentive de l’Ecriture, en particulier les évangiles ?

 

       A chaque fois que les évangiles sont proclamés, c’est le mystère de l’Incarnation qui se prolonge jusqu’à toi. Mystère d’une Visitation

       Au-delà des mots des évangiles, c’est là que tu apprends tout du Verbe admirable pour grandir, en taille et en sagesse[46], devant Dieu et devant les hommes[47]

 

 

       Les évangiles sont bien une boussole qui te guidera ta route sur le chemin de la sainteté.

 

       Si les évangiles proclamés nous révèlent Jésus comme le seul Saint, à travers ses œuvres et ses paroles ; alors en l’écoutant fidèlement, enflammé par la force de l’Esprit de connaissance, tu pourras apprendre à devenir saint, comme lui-même est saint[48]

 

       Mais si tu reconnais en Jésus ta sainteté, n’oublie pas que Lui seul te nourrira de sa sainteté à travers le Pain eucharistique. Il sera, pour toi, le Pain des anges qui se fera nourriture pour ton voyage[49] jusqu’au Banquet céleste, véritable Saint des Saints où Dieu sera tout en tous[50] et le serviteur de tous[51].

 

 


*

 

  

POSTLUDE

 

 

       Alors, toi qui as chanté cette hymne-poème

 

       Peut-être comprends-tu mieux maintenant pourquoi « …L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles.[52] »

 

 

       Et toi ?

       Chaque dimanche, aimes-tu, vénèreras-tu les Saintes Ecritures par ta participation à la liturgie de la Parole ?

       A travers elle, l’Eglise manifeste surtout « qu’elle a pour règle suprême de sa foi les Écritures, conjointement avec la sainte Tradition, puisque, inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes par écrit, elles communiquent immuablement la Parole de Dieu lui-même et font résonner dans les paroles des prophètes et des Apôtres la voix de l’Esprit Saint[53]. » 

 

        Et toi ?

       Au sein de cette Liturgie de la Parole, à travers la voix des prophètes, la voix des apôtres, la voix de Jésus que tu as entendues avec attention, as-tu laissé résonner en toi la voix de l’Esprit-Saint ?

 

       Que ce même Esprit-Saint te prépare maintenant à professer à nouveau la Foi de ton Baptême avec l’ardeur des mots brûlants qui nous viennent de l’âge apostolique !

 

 

  

_______________________________________________________________


[1] Présentation Générale du Missel Romain, n°8.

[2] Ep 1,9

[3] Ep 2, 18 ; 2 P 1, 4

[4] Col 1, 15 ; 1 Tm 1, 17

[5] Ex 33, 11 ; Jn 15, 14-15

[6] Ba 3, 28

[7] Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, n°02, 18 novembre 1965.

[8] Thème du discours de Benoît XVI au monde de la culture, Paris, septembre 2008.

[9] Reformulation de la première strophe de l’hymne Pange Linga (Office du Saint-Sacrement)

[10] Lc 1, 26-38

[11] Gn 2,7

[12] Dt 34

[13] Ne 8,3-4

[14] 1 Sm 16,23

[15] Ps 50,15

[16] Jn 6,27

[17] Mc 7,34

[18] Libre adaptation d’une expression de la prière « Ô mon Dieu Trinité que j’adore » (1904) d’Elisabeth de la Trinité (1880-1906) 

[19] Ex 14, 15-31

[20] Ex 3, 1-7

[21] Ex 20, 1-17

[22] Repas pascal : Ex 12, 1-14

[23] Ex 34,35

[24] Mt 5, 17-48

[25] 2 R 2, 1-15

[26] Jn 15,16

[27] Ac 2, 1-4

[28] Ac 1, 15-26

[29] Lc 2,32

[30] Ac 2, 14-39

[31] 1 Co 15, 1-6

[32] Ne 8,8

[33] Concile de Trente, l. c. ; Concile Vatican I, session 3, Constitution dogmatique De Fide Catholica. chap. 2, Sur la Révélation : Denzinger 1787 (3006).

[34] Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, n°07, 18 novembre 1965.

[35] Libre adaptation de la prière eucharistique III « Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire » et de la prière sur les offrandes : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise ».

[36] Ap 2,7

[37] Jn 4,14 et Jn 7, 38-39

[38] Jn 1, 14

[39] Jn 4, 5-26

[40] Jn 9

[41] Jn 11, 1-44

[42] Jn 20, 1-18

[43] Lc 24, 13-35

[44] 1 Co 1, 30 ; 3, 16-4, 6

[45] Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, n°07, 18 novembre 1965.

[46] Lc 2,52

[47] Lc 2,52

[48] 1 P 1, 15-23

[49] Adaptation de la séquence Lauda Sion

[50] 1 Co 15,28

[51] Lc 12,37

[52] Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, n°21, 18 novembre 1965.

[53] Ibid.

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