Supplément au commentaire du chant "Tout vient de toi"
- bohleremmanuel
- 6 nov. 2022
- 14 min de lecture
Supplément numérique à l'article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg. N°05, édition de septembre 2022.

Préparation des dons, consécration du nouvel autel de la Basilique Saint-Denis,
14 janvier 2018 (Photograhie de Guillaume POLVCIRIC)
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Une théologie du chant liturgique
selon Dominique OMBRIE
Un lien connexe entre Liturgie et Doctrine Sociale de l'Eglise
En 1967 la revue « Lumière et vie » consacra tout un numéro à la mise en œuvre de la réforme liturgique. Mais de quelle « réforme liturgique » s’agissait-il. Nous sommes avant la promulgation du nouveau Missale Romanum en 1969 par le pape Paul VI. A la date de rédaction de la revue, le terme « réforme liturgique » désigne la mise en œuvre du nouvel Ordo Missae promulgué en 1965.
En effet, le 27 janvier 1965 est une date incontournable dans l’histoire de la réforme liturgique du Concile Vatican II, avant même sa clôture le 8 décembre. Comme l’expliquait le Père Jounel dans une étude[1] sur la question, ce nouvel Ordo Missae est un véritable rituel de transition avant la promulgation du Missel Romain en 1969. Parmi les nouveautés les plus significatives nous pouvons remarquer la rénovation de la liturgie de la parole en langue vernaculaire, en dehors de l’autel, avec l’utilisation systématique de l’ambon. Bien qu’il y ait encore une partie des prières au bas de l’autel au lieu de la salutation liturgique sous forme dialogale entre le célébrant et l’assemblée, le siège de présidence devient le lieu emblématique des prières pendant la liturgie de la parole. Il y a également la rénovation de la prière universelle avant l’offertoire. Les prières récitées ou chantées par l’assemblée ne sont plus récitées à voix basse par le célébrant seul. En revanche, pour ce qui est de la liturgie eucharistique, bien que l’on célèbre maintenant face à l’assemblée, le canon est toujours récité à voix basse, et le texte comme les gestes sont encore ceux de l’Ordo Missae de saint Pie V (1570) avec quelques modifications concernant la messe solennelle.
Il est donc important de noter, et de prendre en considération à sa juste valeur que l’ensemble des articles de réflexion proposés en 1967 dans la revue « Lumière et vie » ont été faits par des personnes qui ne pouvaient pas connaître, et par conséquent ne pratiquaient pas les rites de la messe tels que nous les connaissons aujourd’hui puisque le Missel Romain sera promulgué en 1969. Leurs expériences et leur vécu liturgique sont ceux de l’Ordo Missae de 1965 qu’ils mettent en œuvre depuis près de deux années et que l’on considère comme un rituel de transition.
Les exigences du renouveau liturgique selon le N°81 de la revue « Lumière et vie»
Ce numéro est en fait le troisième d’une série consacrée à « l’après Concile ». Un premier numéro était consacré à l’Eglise et un autre à l’œcuménisme.
Si nous regardons en revue l’ensemble des articles nous pouvons y discerner ce cheminement dont la trame de fond tente de mettre en lumière et de présenter le renouveau liturgique, non pas comme un simple changement de rubriques, mais bien une œuvre exigeante, vitale autant que nécessaire.
Il y a tout d’abord un article[2] proprement théologique sur la constitution dogmatique sur la liturgie « Sacrosanctum Concilium ». Un autre article[3] proprement théologique expose la place centrale du mystère liturgique dans la vie des fidèles à partir d’un commentaire de textes liturgiques anciens. Ces deux articles mettent en lumière des points forts du texte conciliaire, qui justifient l’exigence de sa réception et de sa mise en œuvre.
Les autres articles sont davantage en lien avec des questions de pastorale liturgique qui sont justement contenues ou sous-entendues au sein du texte conciliaire. Il y a tout d’abord une réflexion[4] sur la complexe question de l’entrée dans le mystère de la liturgie à travers ses signes et ses symboles dans un monde scientifique de plus en plus technologisé. Puisque la réforme majeure de l’Ordo Missae de 1965 est la rénovation de la liturgie de la Parole en langue vernaculaire, se pose alors la question[5] de la culture biblique pour recevoir et comprendre ces textes, et surtout la question délicate de la traduction. Puis il y un article[6] sur la mise en œuvre liturgique qui demeure un art, un « art de célébrer ». Pour terminer il y a trois articles plus brefs qui sont comme des « témoignages » d’expériences de pastorale liturgique : le lien catéchèse/renouveau liturgique[7], la composition de cantiques[8], les commissions diocésaines d’art sacré[9].
Au sein de cette pertinente réflexion, Dominique OMBRIE propose une réflexion-témoignage sur son rôle de compositrice de cantiques. En commentant[10] son célèbre cantique « Tout vient de toi » (C66), nous avions pu mettre en lumière ce lien profond entre rassemblement eucharistique et travail des hommes à travers une interprétation polysémique du « pain ».
Nous allons prendre le temps de l’analyse plus en détail pour mettre en perspective une théologie du chant liturgique, telle que la compositrice la perçoit à travers son expérience de compositrice.
Recension de l’article de Dominique OMBRIE. Une théologie du chant liturgique : un lien connexe entre Liturgie et Doctrine Sociale de l’Eglise
Nous vous proposons un guide de lecture de l’article de Dominique OMBRIE. Nous présenterons uniquement son contenu en nous efforçant de le synthétiser au mieux pour mettre en lumière la pensée de l’auteur.
Pour elle, le chant liturgique est totalement « missionnaire » en tant que compris dans son lien avec le travail. Mais aussi en tant que lieu « invitatoire eucharistique ».
Au sein de cet article, nous pouvons remarquer une introduction et trois parties : Qu’est-ce que le chant « missionnaire ». Chant liturgique et action de l’homme dans le monde. Chant liturgique et expression linguistique et musicale (elle y développe la sacramentalité de la musique).
Dominique OMBRIE introduit son propos par son témoignage[11] qui s’enracine à partir de l’expérience de composition de ce qui est devenu, par la suite, un best-seller grâce à l’interprétation et à la voix de John LITTLETON (1922-1998) : Dieu est amour (D116).
Dominique OMBRIE décrit le contexte par lequel elle est venue à la composition, et surtout ce qui motive cette démarche : son travail. On peut être surpris en lisant sa présentation du sens de l’existence qui est le sien. Pour elle la vie est un don permanent pour les autres faisant passer en tout dernier lieu la vie privée. On peut également être surpris de l’importance central du travail, et surtout du travail en tant que femme. C’est parce qu’elle travaille dans un lycée au milieu de jeunes filles qui semblent très éloignées de la foi que la composition est motivée.
Mais il y a une solide communion entre l’annonce de la foi et la question du travail. Son attitude de missionnaire semble être orienté par ce cheminement : par la question du travail on advient dans le monde (ce qui est d’autant plus vrai pour la complexe question de l’émancipation de la femme en ces années), et en advenant dans le monde on s’ouvre à un chemin de foi. Ainsi discerner et vivre une formation en vue d’un travail (ce qui se passe dans une école) va s’ouvrir à un chemin de foi, pour que l’on puisse vivre en retour les contingences du travail avec foi et ainsi devenir témoin « au cœur du monde » et le transformer. Il est évident que cette conception est aux antipodes d’une foi cantonnée dans la sphère du privée. Au contraire, elle se donne en partage à travers les contingences de la vie active.
C’est pour cela qu’elle confère le titre de « cantiques » à ses compositions, et non des « chants liturgiques » au sens fort du terme. Tout simplement parce que la vocation de ses compositions est d’être « missionnaire », mais « missionnaire » associé aux questions du travail (sous-entendu à la question sociale). Pour Dominique OMBRIE se dessine un lien connexe fort entre « mission » et « doctrine sociale de l’Eglise ».
Au sein de la première partie de son article elle expose ce qu’elle entend par « chant missionnaire[12] ».
Elle part du constat qu’il y a deux types de chant « missionnaire ». Tout d’abord le chant militant où, selon ses mots, on brandit les bannières de la foi. Il s’agit pour elle d’une forme de « confort » qui rassure. Puis il y a le chant qui évoque l’action de Dieu.
Cela amène notre compositrice à proposer une définition du chant « missionnaire » selon plusieurs axes :
· Tout d’abord c’est un chant contemplatif de l’action de Dieu dans l’aujourd’hui, c’est-à-dire là où l’on voit, comme des pauvres, le mystère pascal à l’œuvre.
· Ensuite le chant liturgique a pour vocation d’aider les hommes à comprendre qu’ils vivent, dans leur présent, le mystère pascal à travers plusieurs modalités :
o Révéler l’appel à la communion fraternelle.
o Révéler l’appel à former un seul geste liturgique, une seule voix liturgique. A travers cette modalité nous voyons combien Dominique Ombrie est imprégnée de cette révolution de l’acte liturgique à travers sa dimension non seulement communautaire mais aussi « simultanée ». C’est ensemble et au même moment que nous faisons la même chose. Or il faut reconnaitre qu’avant 1965, l’acte liturgique était comme sectorisé entre ce qui se passe « au chœur » entre le prêtre et les enfants de chœur, et l’assemblée de fidèles. Par exemple les fidèles pouvaient chanter quelque chose pendant que le prêtre faisait tout autre chose. Elle a bien saisie que le chant concourt à favoriser l’acte liturgique comme communautaire et simultané.
o Montrer que l’on chante « au nom » d’une communauté et non pour soi.
Puis elle vient à proposer un « cahier des charges » où elle définit ce que devrait contenir ce chant « missionnaire » pour la liturgie. C’est-à-dire :
· L’histoire des hommes d’aujourd’hui.
· La transfiguration des gestes banales du quotidien où se révèle l’œuvre du mystère pascal.
· L’histoire des hommes dans sa dimension politique à travers les questions de société et de justice sociale.
· Le travail des hommes. La compositrice propose une allusion eucharistique où le fruit du travail des hommes va devenir le Corps du Christ. Le travail des hommes devient alors ce lieu où se perpétue le mystère eucharistique, où va se manifester le « déjà là » et le « pas encore », cet entre-deux.
Dominique Ombrie met ici en lumière ce lien connexe avec la Doctrine Sociale de l’Eglise, non pas pour faire du militantisme politique, mais pour rappeler ce lien essentiel entre le travail des hommes et l’Eucharistie. Si l’Eucharistie actualise le mystère pascal, en retour au sein du travail des hommes le mystère se prolonge.
Dans sa narration, elle se refuse à tout épanchement bucolique, où une poésie trop naturaliste amoindrirait le drame vécu aujourd’hui, mais surtout là où se vit le processus de libération du mystère pascal. Pour elle, le chant liturgique doit exprimer, pour aujourd’hui, cette tragédie humaine où le mystère pascal est à l’œuvre. La poésie doit révéler le réel et le réel s’est l’homme vivant.
Enfin elle propose une vision anthropocentrique du chant liturgique.
Elle ne rejette pas la dimension naturaliste des psaumes, mais ces derniers ne cachant pas la tragédie humaine, bien au contraire. Son principal argument est qu’il faut « sentir » dans le chant liturgique cette tension entre la beauté du monde et le drame du malheur des hommes marqué par le péché. Il faut vivre cette contradiction pour avoir le droit ensuite d’évoquer la nature et sa dimension bucolique. Le chant liturgique doit alors faire « mémoire » de la beauté du monde autant que de son malheur. De l’action et du travail des hommes dans le monde où se révèle l’œuvre du mystère pascal. Enfin cette gratuité de l’Amour de Dieu.
Pour cela elle prend l’exemple de saint François d’Assise qui écrivit son célèbre Cantique des créatures lorsqu’il est pauvre, malade et accablé. Avec les stigmates il porte dans sa chair cette contradiction, cette tension par laquelle va jaillir l’action de grâce. Elle prend en outre l’exemple de saint Jean de la Croix qui composa son cantique spirituel alors qu’il est martyrisé par ses frères et enfermé dans son cachot. Pour l’un comme l’autre, l’action de grâce jaillit au cœur même de la contradiction, et non dans le « confort ». Le chant liturgique doit aussi portée cette dramaturgie.
Dans la deuxième partie[13] de son article, Dominique OMBRIE développe ce lien connexe entre chant liturgique et action de l’homme dans le monde.
Ce lien est nécessaire puisque l’action de l’homme dans le monde relève l’œuvre du mystère pascale où l’on passe de la mort (le malheur de l’existence) à la vie (la libération). Cette importance capitale et centrale du mystère pascal dans cet article montre que Dominique OMBRIE a parfaitement intégré un des points majeurs de la théologie de la liturgie du Concile Vatican II à travers la Constitution dogmatique Sacrosanctum Concilium[14]. Pour elle le chant liturgique ne doit pas être une évasion bucolique car l’histoire des hommes prime sur le naturalisme.
A partir du passage mort-résurrection qui caractérise le mystère pascal, Dominique Ombrie va argument en deux temps la nécessité de ce lien connexe entre chant liturgique et action de l’homme dans le monde.
Premièrement le chant liturgique n’a pas le droit de gommer le malheur de l’existence des hommes et des femmes de ce temps. Déjà parce que l’histoire de l’homme intéresse Dieu puisque, par l’Incarnation de Jésus-Christ, il y est entré. Lui-même y a connu ses beautés et ses malheurs. Ensuite, parce que l’Eucharistie consacre le travail des hommes et de son histoire. A travers le centralisme du signe du pain c’est la vie des hommes qui est consacré. C’est donc la vie et le travail des hommes qui invitent, qui ouvrent à l’éternité puisque par l’Incarnation le mystère pascal y est associé. Elle prend comme contre-exemple le folklore de Noël qui, pour elle, nous installe dans une quiétude bourgeoise et tranquille et gomme la réalité du drame qui se joue : la pauvreté, le manque et le rejet : en un mot la dureté de l’existence. Or c’est elle qui nous ouvre à l’Amour et au cœur de Dieu.
Deuxièmement le chant liturgique ne peut évoquer la vie sans une libération. Or cette dernière se vit dans la vie et le travail des hommes. Pour elle on ne peut faire comprendre la Résurrection sans faire mémoire des expériences de libération que font les hommes à travers leurs histoires. Elle prend l’exemple du mariage où la vie modeste, pauvre et toute fragile du couple est désormais glorifiée, transfigurée, consacrée au Corps du Christ.
A travers cette deuxième partie, nous pouvons notre permettre deux remarques. Déjà que le cantique « Tout vient de toi » (C66) incarne à travers son texte, toute la vision du chant liturgique de Dominique OMBRIE et sa compréhension de l’Eucharistie en lien avec le travail des hommes. De plus cette compréhension eucharistique se trouve également dans d’autres textes du Concile, comme la Constitution Gaudium et spes[15]par exemple. De même son témoignage de travail en lycée montre qu’elle vit cette âme de l’apostolat comme l’expose le décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem[16].
Dans la troisième et dernière partie[17] de son article, Dominique OMBRIE va développer le lien chant liturgique expression linguistique et musicale à partir de son expérience de compositrice. Cela l’amènera à considérer la dimension sacramentelle du chant liturgique.
Il est impressionnant de voir, déjà en 1967, une réflexion aussi poussée sur cette dimension sacramentelle qui pourrait aujourd’hui encore être reprise et déployée.
Tout d’abord, pour la compositrice, le texte du chant liturgique doit être compréhensible et communicable. Il ne doit pas être trop noyé par un souci d’exactitude littérale ou bien de fidélité servile aux images bibliques. Il convient d’avoir des mots qui soient en lien avec la signification de tous les jours. Il convient de trouver des mots du quotidien pour précisément révéler la réalité profonde du quotidien. A cause de l’Incarnation, Dieu a choisi les mots des hommes pour se révéler : il a appris le langage des hommes tout en partageant leur vie. Le langage des hommes est devenu le langage pour s’adresser à Dieu. Dominique OMBRIE prend appui pour son propose d’un livre[18] de Serge de Beaurecueil, où il commente quelques versets de l’évangile de Jean[19].
Puis, pour elle, le texte du chant liturgique doit être compréhensible, sans au préalable avoir une culture biblique.
En outre elle développe une caractéristique spécifique du chant liturgique : le texte et la musique vont être exécutée dans un acte liturgique. Déjà, un nom de la mission universelle de l’Eglise d’annoncer, elle se refuse à une célébration où langage, geste, signe liturgique soient réservés aux initiés. Refusant une certaine conception du culte à « mystère ». De même, elle considère que l’acte liturgique ne doit pas être pour autant servile de la vie ordinaire.
Enfin, à partir de ce double constat, elle va évoquer plusieurs conséquences pratiques pour le travail du compositeur et qui lui permettent de cerner des caractéristiques de la dimension sacramentelle du chant liturgique. Ces considérations peuvent être considérées comme une sorte de synthèse et d’ouverture.
· L’expression liturgique est une « médiation ». Elle passe par la sensibilité et l’intelligence pour nous ouvrir à quelque chose de plus austère, de plus vrai, de plus réel. L’expression liturgique nous ouvre au Tout-Autre. Ce n’est pas de la sensibilité de complaisance et de confort.
· Il faut nécessairement styliser le quotidien pour nous permettre cette « ouverture », cette transfiguration. Il ne faut pas caricaturer le quotidien mais le rendre plus « authentique » : ce qui nécessite une ascèse, un travail.
· Pour elle, le problème du compositeur est de nous rendre attentif au message et non à l’adapter à notre sensibilité. Il ne faut pas une efficacité mondaine qui nous divertisse plutôt que de nous y plonger.
· La musique liturgique doit être en phase avec la sensibilité musicale commune d’aujourd’hui. Cependant, la musique d’aujourd’hui ne peut entrer comme cela en liturgie, sinon elle ne nous bouleversera plus et nous fera entrer dans une routine. La musique d’aujourd’hui doit être « styliser » pour « entrer en liturgie ».
· C’est la liturgique qui doit modifier notre manière d’habiter le monde.
· Il y a nécessité d’une double soumission : de la musique au texte, du texte/musique à la réalité essentielle.
· La musique est nécessaire pour la mémorisation, et surtout la « mémoire involontaire », c’est-à-dire la mémoire du « pauvre » qui ne sait pourquoi une musique ou un texte se gravent dans la mémoire plus qu’un autre jusqu’à devenir « marquant » pour notre évolution précisément. C’est précisément ce travail mémoriel, répétitif, qui nous conduit à l’illumination de l’intelligence de la réalité essentielle qui lui était sous-jacente. Le travail mémoriel permet un dévoilement.
· Pour que ce travail d’illumination se fasse, le chant liturgique ne doit pas uniquement satisfaire notre sensibilité esthétique, affective ou religieuse, mais il doit être assez « pauvre » pour que l’on ne s’arrête pas à sa beauté afin qu’il nous transforme, que l’on puisse écouter à travers lui, voir à travers lui, saisir à travers lui. La qualité du chant liturgique est d’être « transparent ».
· Il devient « signe » dans la mesure où il nous permet d’aller vers la réalité profonde qu’il tente de nous dévoiler. La qualité du chant liturgique n’est d’être « qu’invitatoire ».
On ne peut qu’être étonné de la densité de la réflexion à même pas deux années de la fin du Concile Vatican II, par une personne qui ne se revendique aucunement théologienne mais une femme travaillant auprès de jeunes filles dans un lycée.
Nous formulons ce souhait que la présentation de cet article si riche de Dominique OMBRIE donnera envie de découvrir les autres articles de ce numéro de la revue « Lumière et Vie » concernant le renouveau liturgique.
Voici le lien pour télécharger ce numéro de la revue : http://lumiere-et-vie.fr/n81-exigences-du-renouveau-liturgique/
------------------------------------------------------------------------------------------------------------- [1] JOUNEL Pierre, Les rites de la messe en 1965, Paris, Desclée, 1965. [2] REVEL Jean-Philippe, La constitution conciliaire sur la liturgie : son esprit et ses grands axes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 3-30. [3] ARGENTI Cyrille, Les anaphores des liturgies orthodoxes, leur sens et leur structure, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 31-40. [4] DURAND Gilbert, Le statut du symbole et de l’imaginaire aujourd’hui, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 41-74. [5] ORRIEUX Louis-Marie, Dieu parle-t-il français ? in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 75-96. [6] BOURGIN Claude, Célébration et poésie, la liturgie est un art, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 97-131. [7] TOURNEFIER Guy, une expérience paroissiale, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 132-142. [8] OMBRIE Dominique, Chants d’Eglise-Chants des hommes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 143-158. [9] CAPPELADES Jean, Les commissions diocésaines d’art sacré à l’Arbresle, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 159-164. [10] BOHLER Emmanuel, commentaire musical « Tout vient de toi », in, Caecilia n°05-2022. [11] OMBRIE Dominique, Chants d’Eglise-Chants des hommes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 143-146. [12] Ibid. p. 146-148. [13] OMBRIE Dominique, Chants d’Eglise-Chants des hommes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 149-151. [14] Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium n°5-6, 47-48, 61, 102-106, 4 décembre 1963. [15] Concile Vatican II, Gaudium et spes n°22,32,38-39, 45, du 7 décembre 1965. [16] Concile Vatican II, Apostolicam actuositatem n°2-3-4, du 18 novembre 1965. [17] OMBRIE Dominique, Chants d’Eglise-Chants des hommes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 151-158. [18] DE BEAURECUEIL Serge, Nous avons partagé le pain et le sel, Paris, Cerf, 1965. [19] Jn 11,42 ; Jn 14,13 ; Jn 15,16
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