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Tout vient de toi

Commentaire musical du cantique "Tout vient de toi"



Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.


N°05, édition de septembre 2022.



14 janvier 2018 (Photograhie de Guillaume POLVCIRIC)



Au début de la réforme liturgique après le Concile Vatican II, Dominique OMBRIE fait figure de pionnière. Femme discrète, elle a marqué plusieurs générations par ses chants : Dieu est amour (D116), Seigneur Jésus tu es vivant (J16), Seigneur rassemble nous dans la paix de ton amour (D87), Viens pour notre attente.


Processional pour la préparation des dons, « Tout vient de toi » possède l’avantage d’avoir 12 couplets pour accompagner ce rite dans son déploiement solennel ! 11 commençants par une litanie avec l’invocation « Voici », puis une doxologie. Cet ensemble forme une unité organique qui mérite une analyse, surtout pour discerner les couplets à sélectionner au cas où l’on ne peut tous les chanter.

· N°1 met en exergue la dimension ecclésiale et communautaire. L’Eglise rassemblée est le sujet de la préparation des dons et pas seulement quelques-uns.

· N°2-3-4-5 mettent en lumière toutes les dimensions du travail (joie, effort, œuvrer, peine). Les dons sont le « fruit » de ce travail. Ce dernier a une mission de transformation du monde pour plus d’humanité, de justice, d’unité.

· N°6-7-8-9 proposent une compréhension polysémique du « pain ». Il est associé au travail, il sera transformé (mystère de la transsubstantiation), il sera partagé (rite de la fraction), il deviendra le Corps du Christ dans sa dimension sacramentelle et mystique. Cependant pour chacune de ces dimensions l’auteur montre que cela concerne le peuple assemblé, l’Eglise ainsi formée. Elle aussi sera transformée, y trouvera son unité, deviendra Corps du Christ.

· N°10 évoque la consécration par l’épiclèse.

· N°11 évoque le rite de la communion.

A noter que les couplets 7 à 11 parlent par anticipation de la liturgie eucharistique. La richesse symbolique du pain devient prétexte pour mettre en lumière une vision eucharistique du travail et une présentation de l’Eglise comme sujet intégral de l’action liturgique. On peut regretter qu’il n’y ait aucun couplet relatif au vin.


Sa réflexion[1] sur le chant liturgique écrite en 1967 pourrait résumer cette analyse :

« Le chant doit mettre en évidence la réalité profonde et secrète de la vie des hommes et de ces liens qui nous unissent si étroitement les uns aux autres que devant le Seigneur nous ne formons qu’un seul geste liturgique, qu’une seule voix liturgique. Nous ne sommes, nous chrétiens, dans l’assemblée eucharistique que le Symbole du rassemblement de tous les hommes dans un seul Corps, le Christ […] Il me semble qu’un chant liturgique devrait d’abord être la célébration de l’histoire des hommes […] la célébration des gestes quotidiens […] la célébration de l’histoire des hommes, de leur combat personnel, collectif, syndical, politique […] enfin la célébration du travail des hommes, ce travail qui est converti au Corps du Christ, et qui nous est révélé comme étant déjà et en attente le Corps du Christ. »


------------------------------------------------------------------------------------------------------------- [1] OMBRIE Dominique, Chants d’Eglise-Chants des hommes, in : Lumière et Vie n°81, 2 janvier 1967, p. 143-158.

Un supplément numérique vous proposera une recension détaillée de cet article.

Ce dernier est téléchargeable sur le site de la Revue Lumière et Vie : http://lumiere-et-vie.fr/n81-exigences-du-renouveau-liturgique

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