Louez le Seigneur
- bohleremmanuel
- 20 oct. 2024
- 3 min de lecture
Commentaire du cantique "Louez le Seigneur"
Cote : ZL 148-2 / CNA 711
Ancienne Cote : ZL 15-29-2
Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.
N°04, édition d'octobre 2024.

La tradition musicale du psaume-choral, consistant à adapter le texte d’un psaume avec une mélodie de type choral, remonte à la Réforme (XVIème siècle). Attardons-nous au Psaume 148 et son adaptation par Philippe ROBERT.
Comment est-il utilisé durant l'année liturgique ?
Considéré comme une des plus belles hymnes de louange de la Bible, la tradition liturgique utilise le psaume 148 pour l’office des Laudes du Dimanche (IIIème semaine)
Pour la messe, il n’est jamais utilisé pour celle du dimanche. Il est utilisé pour la messe de mercredi de la 6ème semaine de Pâques (avant l’Ascension), de même pour celle du lundi de la 19ème semaine du Temps Ordinaire (année paire).
Pour le sanctoral, il est proposé exclusivement pour la mémoire des Vierges : sainte Geneviève (03 janvier), sainte Angèle Mérici (27 janvier), sainte Scholastique (10 février).
Pour les autres sacrements et sacramentaux, il est proposé pour le sacrement du mariage. Mais aussi pour la messe des funérailles des petits enfants baptisés.
Ainsi, deux pôles semblent se dégager : la louange des Laudes. Une double dimension nuptiale à travers le mariage et l’aspect spirituel de l’engagement à la vie religieuse.
Comment le texte du psaume structure la forme musicale proposée ?
Relativement bref (14 versets), le psaume 148 possèdent plusieurs caractéristiques :
Il commence et se termine par le mot Alléluia qui semble autonome par rapport au reste du verset. Comme un refrain litanique, il est un appel à la louange. Le reste des versets 1 et 14 déploie le contenu du mot Alléluia. A travers une subtile mise en abîme, c’est lui qui donne sens au déploiement narratif du psaume et le justifie !
Puis les versets 1-2-3-4-7-8-9-10-11-12 et 14-2 constituent donc les couplets décrivant les raisons de cet appel à la louange : toute la création selon la Genèse loue son Créateur parce qu’il se manifeste devant elle et la rend vigoureuse.
Enfin il y a deux refrains explicites. Les versets 5/6 et 13/14-1 sont aussi un appel à la louange mais de la part de témoins qui paraissent extérieurs à une théophanie. Ils semblent décrire le don de la Loi à l’Horeb lorsque le peuple fut témoin de cette rencontre entre Dieu et Moïse. On y exprime ces théophanies liées à la montagne et à la Tente du Rendez-vous.
Ainsi il y a un double appel à la louange qui confère une dimension nuptiale et dialogale au psaume : une pour la Création (couplets) qui concrétise une alliance avec le Dieu-Créateur. Une autre proposée par des témoins oculaires de cette alliance (refrains) qui rappellent la vocation à la louange.
En composant le psaume-choral, Philippe ROBERT semble s’être inspiré de la structure narrative de ce psaume 148, puisqu’au sein des 6 strophes composés d’une sélection de versets, il y a un bref refrain litanique composé du mot Alléluia avec une invitation à la louange. Ensuite il y a un refrain composé uniquement du mot Alléluia.
Quels sont les versets du psaume sélectionnés par strophe ?
1 : verset 1 2 : verset 11 3 : verset 13
4 : verset 2 5 : verset 12 6 : versets 13-14
Les versets sélectionnés semblent privilégier la louange humaine au détriment de la louange de la création. Ce qui est justifié pour l’utilisation, dans le cadre d’un mariage, de ce psaume-choral comme un appel à la louange à l’issue du rite échange des consentements/bénédiction et remise des alliances/bénédiction nuptiale.
Ce psaume-choral incarne l’action de grâce de ceux qui se sont placés sous le regard du Créateur pour sceller une alliance.
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