Recension du livre "Bréviaire poétique" de Paul CLAUDEL
- bohleremmanuel
- 27 nov. 2020
- 3 min de lecture
Diffusée sur les ondes de Radio Jérico. Direct pour la rubrique "Paroles d'Evangile" au sein la matinale de Thierry GEORGES.
Janvier 2013.
Edition sortie en librairie le 14 septembre 1999
En ce premier jour de l'an...
Je voudrais vous adresser mes voeux...
Mais avec des vers...
Il s'agit d'un poème de Paul CLAUDEL (1868-1955) contenu dans un recueil portant le titre de "Bréviaire poétique".
Ce poème a été écrit pour le 01er janvier 1938...
Un bréviaire est ce livre, dont la traduction du latin veut dire "abrégé", "condensé", qui rassemble l'ensemble des textes bibliques afin de prier Dieu en tous temps et en tous lieux.
Ce livre est souvent considéré comme étant uniquement conçu pour les prêtres.
Dans ce "Bréviaire poétique", Paul CLAUDEL y a inscrit ses proses poétiques, comme des moments de médiations par rapport aux fêtes liturgiques.
A sa manière le "Bréviaire poétique" est l'expression poétique de l'intuition du Mouvement Liturgique qui voulait que les fidèles puissent retrouver le sens profond des fêtes liturgiques.
A sa manière CLAUDEL propose une interprétation originale des différentes fêtes. Voici ce qu'il écrit pour la fête du 01er janvier 1938:
"C'est une année toute fraîche.
Jésus est encore dans sa crèche.
Mais c'est fini des bergers et de la musique.
Les Mages sont en train d'arriver du fond de la profondeur asiatique.
Il neige et puis il fait un peu de soleil. L'Enfant
Est tout seul du matin au soir avec son papa et sa maman.
On entend rien que cette espèce de fadat de temps en temps dans la neige qui joue de la flûte,
Les petits ânes qui trottent sec sur la route et les voisins qui se disputent.
Le paquet qu'on a apporté tout à l'heure, c'est une aumône.
Une chèvre a poussé d'un coup de tête la porte et regarde tout attentivement de son oeil jaune.
Mais il n'y a rien à voir que cette jeune femme qui fait du tricot,
Rien à voir que ce bel enfant qui dort tranquillement sur le dos.
Il n'y a rien que Joseph et Marie et ce beau petit enfant tout neuf.
Cela fait cinq en tout si l'on compte l'âne et le boeuf.
La vieille année est finie. Il y a une grande année toute fraîche devant nous.
Il neige, et puis voilà un rayon de soleil tout à coup.
Un de ces drôles de soleils de janvier sur ce beau petit Jésus en cire.
Il soupire, il va se réveiller, et puis il se remet à dormir.
Il dort, mais il va être temps de le réveiller tout à l'heure.
Huit jours! Et quelqu'un déjà est là qui réclame le sang de Notre Seigneur.
Le glaive, ce sera pour la mère, bientôt!
Mais aujourd'hui, pour l'enfant, c'est le couteau!"
Avec les mots de CLAUDEL: La vieille année (2012) est finie. Il y a une grande année (2013) toute fraîche devant nous. Qu'elle soit riche de promesses.
Au fait, pour la petite histoire...
Le 01er janvier est la clôture de l'octave de Noël.
Selon la Loi de Moïse, c'est 8 jours après la naissance qu'à lieu la circoncision de l'enfant Nouveau-Né avec l'imposition du nom par son père.
Selon Mathieu, c'est Joseph qui a été mandaté par l'ange pour lui donner le nom de Jésus à l'enfant.
Par cet acte, Joseph se présente donc comme le père légitime de l'enfant.
En donnant le nom à l'enfant, Joseph le reconnait alors comme son enfant.
C'est pourquoi dans l'ancien calendrier liturgique, 8 jours après le Jour de la Nativité (25 décembre) était fêtée la "Circoncision de Jésus", en souvenir de ce rite.
Cette date correspond au 01er janvier.
Cependant avec la réforme liturgique, cette fête est devenue la solennité de "Sainte Marie, Mère de Dieu" en souvenir du Concile d'Ephèse.
Cette réforme liturgique est un des fruits du Concile Vatican II.
D'une part parce que la solennité de "Marie, Mère de Dieu" existait déjà. Elle a été fixée par Pie XI le 11 octobre à l'occasion du XVème centenaire (1931) du Concile d'Ephèse (22 juin au 22 août 431) qui donna officiellement le titre "Mère de Dieu" à la Vierge Marie.
D'autre part, en souvenir de Jean XXIII qui choisit le 11 octobre 1962 pour inaugurer le Concile Vatican II, précisément en souvenir de cette solennité et du Concile.
Enfin par Paul VI lui-même, qui voulant retrouver une coutume romaine, demanda à replacer cette fête à la fin de l'octave de la Nativité, le 1er janvier. Cette coutume romaine voulait que l'octave de la Nativité se termine par une évocation envers la Vierge Marie.
C'est la solennité de la Nativité qui ouvre et fonde la réponse à cette question: "Qui est Jésus?". La christologie tente d'y répondre.
Ainsi dans la logique de la Nativité, il est normal de penser à la place de sa Mère en conséquence de la place de son Fils....
Alors encore BONNE ANNEE!
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