Recension sur le début du pontificat du pape François

Diffusée sur les ondes de Radio Jérico. Direct pour la rubrique "Paroles d'Evangile" au sein la matinale de Thierry GEORGES.

Avril 2013.

Première messe du pape François, le 14 mars 2013

Un mois déjà après l’élection du Cardinal BERGOGLIO, archevêque émérite de BUENOS AIRES, la manière dont on interprète son entrée dans la charge papale, qui même si elle est enracine dans la charge épiscopale de Rome ne s’y réduit pas ; me fait penser à un texte de BOSSUET : « Méditation sur la brièveté de la vie ».

On imagine le jeune chanoine de METZ, qui pour clôturer sa formation rhétorique, écrivit ce discours sur la brièveté de la vie peut être à la manière des grands « pénitents », immortalisés par le peintre Rembrandt, c’est-à-dire avec un crane devant les yeux pour redire autrement « ainsi passe la gloire du monde » !

Le jeune BOSSUET disait en substance : il y a eu des milliards de siècles avant que je ne sois, il y aura des milliards de siècle après que je ne serai plus, alors pourquoi donner autant d’importance et me concentrer sur ma personne !

Oui, pourquoi se concentrer autant sur la personne du pape François ?

Pourquoi s’extasier avec autant d’emphase sur ses gestes comme si tout n'était que des «scoops» inédits !

Vous rendez-vous compte un pape qui parle simplement!

Vous rendez-vous compte, un pape qui embrasse les gens!

Vous rendez-vous compte, un pape qui est joyeux!

Vous rendez-vous compte, un pape qui va chez les prisonniers… etc…

Pourquoi surdéterminer cela ?

Pourquoi créer de l’évènementiel à outrance en affirmant d'emblée et systématiquement que c'est "sans précédent"... L'abus de cette ritournelle médiatique ne serait-elle pas déjà le signe d'un manque d'autorité, comme si l'on voulait "fabriquer" l'évènement plutôt que de le constater?

Pourquoi créer de l’évènementiel à outrance alors que comme le disait le Livre de l’Ecclésiaste, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ?

Car il est loin d’être le premier et ne sera certainement pas le dernier !

Sans doute la culture de l’immédiateté a ceci de commun avec les prémices de la maladie d’Alzheimer, parce que l’une et l’autre réduise la mémoire pour céder le pas à une amnésie générale.

Souvenez-vous que même le pape précédent était à sa manière, très simple, joviale, parlant très clairement avec une pensée tout aussi limpide à suivre que profondément spirituel. Qui lui aussi a été voir les malades. Personne ne s’est extasié lorsque lui aussi a embrassé des enfants handicapés et gravement malades ans un hôpital spécialisé au Brésil, et qu’il a même célébré la messe et le sacrement des malades avec les pèlerins malades de Lourdes lors du grand jubilé de 2008.

Sans parler de Jean-Paul II... Et des autres....

Bref l’essentiel n’est pas là et le pape François ne sera ni le premier n le dernier à mettre en œuvre les paroles du Christ selon l’évangéliste saint Matthieu : « … J’étais malade et vous m’avez soigné… J’étais prisonnier et vous êtes venus me visiter ».

Alors que l’on génère un scoop médiatique sur une illusion dévoilant l’ignorance, je remercie le pape François d’avoir dit quelque chose qui est passé complètement inaperçu. Dès le lendemain de son élection, il a remis le mystère de la Croix au milieu de l’Eglise, au milieu du monde, au milieu de la vie !

Oui MERCI, pape François d’avoir remis ce mystère en pleine lumière, car il est le meilleur remède contre le virtuel, l’illusoire, l’éphémère et le chimérique !

Le mystère de la Croix est l’ANTI-EVENEMENT par excellence, qui fait passer de l’illusion à la Vérité, de la mort à la vie.

C’est le mystère de la Croix qui permet d’assumer les contradictions du monde et leurs désespoirs, pour nous ouvrir la brèche vers la possibilité d’un Salut tant espéré qu’attendu !

Comme saint François d’Assise, c’est le monde qui est stigmatisé de bien des douleurs de toutes sortes.

Alors qu’à la suite et en continuité avec ses prédécesseurs, le pape François puisse nous aider à passer par cette « Porte étroite » pour entrer dans la Vie !

Que Dieu vous garde à cette unique Source du Salut, en communion avec le pape émérite Benoît XVI, qui a voulu faire de sa retraite une prière continuelle pour l’Eglise, au pied de la Croix du Seigneur.