Choix de mots et mots de choix!

Cet article a été rédigé pour le journal hebdomadaire « L’Ami-Hebdo », édition du 16 janvier 2015. Libre commentaire pour le 2ème Dimanche du Temps Ordinaire (B): 18 janvier 2015 (Jn 1 35-42).

"Saint Mathieu l'évangéliste" de REMBRANDT Van RIJN(1606-1669)

Tel est le challenge biblique pour aider ceux qui reçoivent les mots de l’Evangile, à prendre une décision.

La liturgie de l’Eglise est bien faite, car après avoir célébrée la fête du Baptême du Seigneur, elle nous propose un détour johannique. Il s’agit d’une pause dans la lecture continue de l’évangile selon saint Marc. La liturgie choisit des mots de l’évangile, afin de nous faire poser un choix : celui de vivre les engagements de notre baptême !

Cette pause johannique peut nous mettre en mouvement car sous la plume de l’évangéliste, face à la question d’André et des compagnons de Jean-Baptiste qui voulaient savoir où il demeurait, Jésus choisit des mots simples, une expression dépouillée: « Venez et voyez » ! Des mots sobres qui au lieu d’endormir, suscitent un choix chez les premiers disciples : celui de suivre le Maître et de voir où il demeure…

On ne sait où André et les compagnons sont allés, ni même ce qu’ils ont vu… Par contre, il y a une conséquence : André ne va pas garder cela pour lui, mais va annoncer à son frère Pierre la bonne nouvelle : Il a trouvé le Christ ! Il y a un subtil passage entre la demande initiale et la conséquence, car André cherche et voit où demeure Jésus. En retour il annonce et reconnait que ce dernier est le Christ.

L’expérience d’André est assez similaire à celle des Mages dans l’évangile selon saint Matthieu…

Les mages cherchaient où étaient le Roi qui venait de naitre, ils cherchaient sa demeure. Il a fallu le choix des mots du prophète Michée (Mi 5, 1) pour qu’Hérode leur communique le nom de la ville de Bethléem. Les mots de ce « petit » prophète ont suscité la marche vers la ville, où l’étoile a continué de servir de guide… Pour André, il cherchait aussi sa demeure, et c’est Jésus lui-même, à la fois Verbe et Lumière de Dieu qui lui a servi de guide.

Une fois entrés dans la maison, les mages par leur geste d’adoration, ont reconnu dans l’enfant nouveau-né, le Roi, le Fils de Dieu, le Sauveur. Puis, ils sont repartis… Quant à André, en revenant de l’endroit où demeure le Maître, il annonce par ses lèvres ce qu’il a reconnu par la foi : Jésus est le Christ.

A son tour, André choisit des mots qui auront sur son frère Pierre la même dynamique : ce dernier eu confiance en la foi de son frère, et en s’approchant du Seigneur Jésus, reçoit de lui la révélation de sa vocation. Quel baptême, car les mots que Jésus prononça à Pierre au début de leur rencontre sont devenus comparable à une étoile. Ils guideront toute son action apostolique et sa vie au service de l’annonce de l’évangile, jusqu’au martyr.

Que ce soit pour les Mages, pour André ou pour Pierre à travers leur expérience de foi, nous avons en condensé toute la dynamique d’une vie baptismale : chercher inlassablement à suivre le Maître, et à demeurer continuellement avec lui ! Mais aussi chercher les mots pour que notre imparfaite annonce, suscite un mouvement vers Lui.

Ainsi notre vie baptismale a besoin d’une étoile… Et si comme jadis, nous la cherchions? Car il y a un moment dans l’Ecriture où Jésus lève le voile sur l’endroit où il a établi sa demeure…

Il dévoile une partie de ce mystère à ceux qui lui posent cette question : « Quel signe vas-tu nous faire voir pour que nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ? Nos Pères ont mangé la manne au désert…. »

Venez scruter l’Evangile… Et vous verrez !