Apprends-nous à aimer...
- bohleremmanuel
- 24 mai
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile pour le 6ème dimanche de Pâques (Jn 14,23-29 ; année liturgique C), célébré le dimanche 25 mai 2025.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 25 mai 2025.

« Céanothe bleu », de son vrai nom Ceanothus thyrsiflorus 'Skylark'
Apprends-nous à aimer : telle pourrait être la question posée au Seigneur si nous avions été témoins oculaires de cet enseignement prononcé à l’issue du lavement des pieds. A l’approche de l’Ascension et de la fin du temps pascal, revenons à la source.
D’après l’évangile de ce dimanche, l’écoute serait le propre de celui qui aime !
En effet Jésus atteste par deux fois que l’écoute de ses paroles est le signe de l’amour que nous lui portons. Se présentant à la fois comme le Fils de Dieu et comme notre prochain, aimer Jésus en écoutant sa parole serait la compilation des trois premiers commandements du Deutéronome : écouter Dieu, l’aimer et aimer son prochain (Dt 6,4).
Qu’est-ce qui est à écouter ? La parole de Jésus de Nazareth prononcée jadis dans le temps !
Qu’est-ce qui est à aimer ? Le Verbe éternel du Père !
Comme l’expérience pascale de Marie-Madeleine au tombeau, l’écoute devient un passage, une pâque entre ce qui est dans le temps et la mémoire vers ce qui est hors du temps ! Le mystère de l’Amour se donne au cœur du mystère de l’Incarnation, par lequel Jésus se révèle à la fois vrai homme et vrai Dieu !
Mais alors quelles seraient les paroles qu’il faudrait écouter et garder dans notre cœur pour montrer que nous aimons Jésus ? Souvenons-nous que ces enseignements font suite au récit du lavement des pieds où Jésus a demandé explicitement ceci : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13,14) C’est là que Jésus nous apprend à aimer ! Or n’est-ce pas dans le commandement nouveau du lavement des pieds que nous pouvons découvrir qui est le Fils de Dieu ?
N’oublions pas que l’évangéliste ne décrit pas tant le fait de laver les pieds que l’attitude avant et après. L’abondance de détails provient de l’abaissement de Jésus, depuis la table jusqu’aux pieds, et de son relèvement. Si Jésus s’abaisse, n’est-ce pas l’image du Père et du Fils qui viennent vers nous, comme jadis lors de la Nativité ? Si Jésus lave les pieds, n’est-ce pas l’image du Père et du Fils qui font leur demeure en nous ? Cette maison ne serait-elle pas la maison de l’Amour qui pardonne ? Le lieu où nous sommes lavés des péchés ?
Depuis le soir du Jeudi Saint, l’Esprit-Saint ne planait-il pas déjà sur l’eau du lavement des pieds (Gn 1,2) ? Celui dans lequel les disciples seront comblés au soir de Pâques pour être consacrés dans l’Amour Miséricordieux (Jn 20,19-31) ? N’est-ce pas le don de l’Esprit qui nous fera entrer dans le mystère de l’Amour de Dieu ? Le souffle de Pentecôte nous permettra de comprendre qu’à chaque fois que nous aimons notre prochain, en prenant inlassablement la tenue de service (Lc 12,35-38), nous entrons dans le mystère de Jésus, à la fois Dieu et homme, et que la Trinité entière viendra à nous pour transformer notre pauvre amour humain en son Amour divin !
Quel admirable échange si l’eau du lavement des pieds allume en nous le Feu consumant et dévorant (He 12,29) du Buisson ardent (Ex 3,1-7), celui de l’Amour !
Telle est cette transformation inouïe par laquelle l’eau de la miséricorde nous embrase à ce point dans la charité !
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