top of page

Il me fait tourner la tête


Cet article a été rédigé pour le journal hebdomadaire « L’Ami-Hebdo », édition du 13 mars 2015. Libre commentaire pour le 4ème Dimanche de carême (B): 15 mars 2015 (Jn 3 14-21).


ree

"Jésus enseigne Nicodème" de C.H VOLMARIJN (1601-1645)



Ce manège que Jésus nous propose de vivre, à qui veut le suivre depuis le Mercredi des Cendres, nous élance et nous entraine dans cette folle farandole.

Depuis l’entrée en carême, inlassablement nous tournons autour de deux axes : «Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Quelle danse !

C’est autour d’eux que tourne l’Evangile pour ce 4ème dimanche de carême, littéralement nommé « la joie exultante ».


Cependant cette joie exultante est curieusement nommée, car tantôt elle est conjuguée aux accents du chant des exilés de Babylone magnifié par le psaume 136 (137), tantôt elle est aux accents du mystère de la Croix annoncé à Nicodème.

Pourquoi être déjà dans la joie exultante, alors qu’en faisant mémoire de ces évènements nous sommes encore dans le souvenir douloureux de l’Histoire Sainte ? Le carême serait-il alors une danse macabre ?


D’une part, il y a la pluralité d’interprétation de l’expression « Elévation de Fils de l’Homme ».

Métaphore de la Crucifixion, où Jésus sera suspendu comme jadis le serpent de bronze, pour devenir source de Salut et de guérison. Peut-être métaphore de la Résurrection puisque l’évangéliste johannique fera coïncider l’évènement de la Résurrection avec l’Ascension et la Pentecôte. Cet entretien avec Nicodème révèle déjà l’intégralité du mystère pascal, évènement de la Mort et de la Résurrection de Jésus-Christ, mais avec le centralisme de la Croix.


D’autre part, le mystère pascal est ici présenté comme lieu de convergence…

Lieu de convergence des Ecritures. La progression de l’entretien est saisissante. L’élévation du Fils de l’Homme est en lien direct avec l’amour que Dieu porte pour la vie des hommes. Mais cet amour est aussi salvifique. Le mystère pascal devient un lieu épiphanique où Dieu révèle un amour en acte. Or nous avons ici un condensé de toute la dramaturgie de l’Ancien Testament, de cette construction et de cette Révélation progressive de l’Alliance entre Dieu et son peuple. La Croix et le Tombeau vide vont devenir les deux signes incontournables pour nos yeux, vers qui converge et s’accomplit toute l’Ecriture.


Mais ces deux signes ne sont en aucune manière des preuves ! Cela touche le mystère de la foi ! « L’élévation du Fils de l’Homme » est un lieu de convergence de l’acte de foi. L’entretien avec Nicodème raconte combien la monstrance de l’élévation du Fils de l’Homme conduit à la regarder avec les yeux de la foi. La Croix et le Tombeau vide ne peuvent se regarder avec des yeux humains, sinon ce serait incompréhensible et même folie !

Voilà ce qu’implique l’expression « Croire en la Bonne Nouvelle ». C’est regarder la Croix et le Tombeau vide qui nous invitent à croire à l’amour salvifique de Dieu, ainsi qu’à la Vie Eternelle donnée par amour, parce Dieu veut que nous vivions éternellement en communion avec Lui.

Du Mercredi des Cendres, nous voilà déjà plongés au cœur du Triduum pascal !

Enfin, lieu de convergence de la conversion. La deuxième partie de l’entretien à Nicodème, montre le lien profond entre foi et conversion. C’est une invitation à changer de vie. Nous commençons à entrer dans la Lumière, (celle de Pâques) dans la mesure où nous changeons déjà notre vie pour plus conforme à l’enseignement de Jésus-Christ. La Croix et le Tombeau vide sont des signes qui invitent plus que jamais à changer.


Ainsi, en tournant inlassablement sur deux axes « Convertissez-vous et croyez », nous plongeons déjà dans les profondeurs du mystère qui nous donne, et le Salut et la Vie éternelle.

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page