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O Crux ave, spes unica

Commentaire d’évangile pour la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix  (Jn 3, 13-17 ; année liturgique C), célébrée le dimanche 14 septembre 2025.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 14 septembre 2025.


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Alors que la pleine lune était de sang dimanche dernier, voilà que cette année jubilaire nous donne de célébrer ce dimanche l’exaltation de la Sainte Croix. Retour sur ce mystère central de l’espérance chrétienne.

 

« Ô crux ave, spes unica » qui peut se traduire par « Ô Croix salut ! espérance unique ! ».

Tel est ce verset que l’on retrouve souvent inscrit sur les croix de nos églises, et calvaires de nos campagnes. Ce verset appartient à l’hymne Vexila Regis et son histoire nous permettra de comprendre le sens de cette fête.

            A l’origine cette hymne fut composée au VIème siècle par Venance Fortunat (530-609) alors évêque de Poitiers, en faveur de l’abbaye Sainte-Croix et de sa célèbre abbesse Radegonde (518-587). Le célèbre poète la composa dans la pure tradition des hymnes ambrosiennes alors pratiquées dans cette abbaye.

Venance Fortunat y présente la Croix en empruntant l’image du Vexillum romain, cette pièce d'étoffe carrée attachée par le haut à une traverse horizontale. Cet étendard fut l’apanage des triomphes des Empereurs romains : il signifiait la puissance, les victoires et les richesses apportées suite aux retours des combats de l’Armée romaine. Depuis l’édit de Constantin qui reconnut le culte chrétien, une pratique fut progressivement apparue consistant à mettre des croix au sommet d’un vexillum, et de considérer la couleur rouge impériale comme l’allusion au sang du Christ versé sur la Croix ? Ainsi est née la forme de nos bannières traditionnelles. D’ailleurs on verra apparaitre dans l’art roman, jusqu’à la Renaissance, des représentations du Christ ressuscité, ouvrant la Porte des Enfers avec une bannière où le vexillum est surmonté d’une croix. Par cette représentation iconographique, la Croix est considérée comme l'étendard de la victoire!

Par ce poème, la puissance de la Croix ne relève plus de la force militaire, mais de l’abaissement et du dépouillement du Fils qui va jusqu’à verser son sang et mourir pour les pécheurs. La victoire de la Croix c’est la Résurrection d’entre les morts, mais aussi la victoire sur le Mal et le péché. La Croix est alors source de la Grâce et de la Miséricorde de Dieu. Elle est le nouvel Arbre de Vie !

 

Selon l’évangile de ce dimanche, la Croix est bien notre unique espérance parce qu’elle révèle l’Amour de Dieu dans sa parfaite nudité ! D’elle jaillit la Vie Nouvelle des enfants de Dieu ! D’elle coule l’eau et le sang: l'eau du Salut (Is 12,3) et le sang de la Rédemption (Ep 1,7), c'est à dire les signes de la Miséricorde de Dieu.

Comme elle est notre unique espérance, elle possède la première place dans la vie chrétienne. Au commencement, que l’on soit catéchumène ou nouveau-né, le premier geste liturgique reçu à la porte d’une église n’est autre que la signation de la croix ! Par ce rite, c’est elle qui nous fait « entrer », en Eglise, dans la vie chrétienne en nous donnant déjà le titre de chrétien, avant même de recevoir le baptême.

C’est en souvenir de cette entrée dans la vie chrétienne, que les chrétiens ont pris l’habitude de se signer de la Croix lorsqu’ils entrent dans une église !

 

            Lors de l'ouverture de l'année sainte, souvenons-nous qu’après s’être rassemblé autour d’elle, la Croix fut solennellement accueillie et par elle les Portes Saintes se sont ouvertes !

Que la Croix nous donne alors de demeurer dans l’espérance en cette année jubilaire 2025 !

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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