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Si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas de part avec moi!


Commentaire d’évangile (Jn 20, 19-31) du 2ème dimanche de Pâques, nommé par saint Jean-Paul II « Dimanche de la Divine Miséricorde » , célébré cette année le dimanche 12 avril 2015.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, dans son édition du 10 avril 2015.


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La sentence lapidaire que Jésus prononça à Pierre lors du lavement des pieds, devient ici réalité pour les disciples.

A travers cette page d’Ecriture pour clôturer l’octave de Pâques, nous retrouvons toute la logique biblique depuis le début du Triduum Pascal.


Lorsque durant la Semaine Sainte, nous sommes entrés dans le Triduum pascal, l’évangile du lavement des pieds a inauguré notre route. Le chapitre 13 de l’évangile de Jean qui raconte cet épisode, est la clef pour comprendre ce qui se passe le Jour même de la Résurrection.


Souvenons-nous…

Au cours du repas, Jésus se lève de table, change de vêtement et s’abaisse pour laver les pieds de ses disciples. Puisque le geste se situe au cours de repas, on peut dire qu’il est résolument liturgique, c’est-à-dire que Jésus l’intègre au rite déjà codifié et précis du repas de la Pâque. Jésus en fait un geste qui va « signifier » une réalité encore invisible pour les yeux des apôtres.

Le cas de Pierre manifeste cette incrédulité ! Il ne veut pas se faire laver les pieds, parce qu’il ne voit pas de ses yeux, la réalité nouvelle que Jésus va révéler à travers lui.

Jésus insiste… « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi »…

Que signifie cette « part » dont parle Jésus ? Qu’est-ce c’est ? Autrement dit « Man’hou ?» comme s’exclamait jadis le peuple dans le désert, lorsque Dieu le nourrit avec la manne.

D’ailleurs il interroge les apôtres : « comprenez-vous ce que je viens de faire ? ». Or, personne ne semble avoir compris… Et à la fin de cet épisode Jésus annonce que cette « part» n’est autre que ce qu’il va envoyer d’auprès de Père. Cette part n’est autre que le don de l’Esprit.


Jésus nous lave pour nous préparer à recevoir le don de l’Esprit. Jésus nous purifie pour nous combler de cette part de Dieu qui nous est réservée : l’Esprit Saint lui-même.

Or que se passe-t-il le soir du premier jour de la semaine? Le Jour même de Pâques, si ce n’est l’actualisation de la promesse révélée le Jeudi Saint ? Jésus entre chez les apôtres. Son corps est ressuscité et glorifié, mais demeure la marque des clous et du côté. Comme dirait saint Augustin dans ses « Confessions » son corps est « une beauté si ancienne et si nouvelle ».


C’est parce que les apôtres voient les marques de la crucifixion qu’ils sont dans la joie !

Pourquoi ?

Parce que c’est de là qu’ont coulé le sang et l’eau. L’eau pour laver et purifier, le sang pour sceller une Alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et l’histoire des hommes.


C’est dans le mystère du Vendredi Saint que se concrétise la promesse de Jésus au soir de Jeudi Saint : nous laver et nous purifier de nos fautes. Ainsi plongés dans l’Amour miséricordieux de Dieu, dont le sang et l’eau en sont les signes, nous sommes prêts à recevoir cette part de Dieu qu’est le don de l’Esprit.


Or n’est-ce pas ce que les apôtres reçoivent le soir de Pâques ? Ils reçoivent de Jésus cette part promise par le Père. Mais en même temps, Jésus leur confie le ministère de la Réconciliation.

C’est une grande responsabilité pour l’Eglise de recevoir un tel don.

L’amour miséricordieux de Dieu a été confié dans les mains de l’Eglise pour qu’elle le partage au monde.


Et Thomas, comme Pierre au soir du Jeudi Saint, ne voit pas, ne comprend pas…

Ses yeux s’ouvrent le dimanche suivant, lorsqu’il voit les signes de la crucifixion, c’est-à-dire la source d’où coule l’Amour de Dieu. Ses yeux sont lavés, et de ses lèvres il peut proclamer sa foi.


Et nous, où sommes-nous de notre nettoyage intérieur ?

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