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Méprisé par jalousie? Ou par incompréhension?


Commentaire d’évangile (Mc 6, 1-6) pour le 14ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique B), célébré cette année le dimanche 05 juillet 2015.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 03 juillet 2015.



« Moïse dévoilé par le Christ », Vitrail de la basilique saint Denis



Tel est l’un des mystères qui plane sur la motivation haineuse des auditeurs de la synagogue. Jésus revient chez les siens mais les siens ne l’ont pas reçu. Pourquoi ?

Selon saint Marc, Jésus était déjà venu dans son pays d’origine pour y accomplir la guérison du paralytique et de l’homme à la main atrophiée (Mc 2-3). Elles avaient déjà suscité l’indignation car pour l’une Jésus remet les péchés et pour l’autre il l’accomplit le jour du Sabbat. Alors qu’on le critiquait ouvertement, il fit cette révélation:

« Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? (…) Celui qui fait la Volonté de Dieu est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Mc 3,33-35).


Puis il quitta son pays d’origine pour faire quelques enseignements et miracles autour du lac de Galilée, dont la guérison de la femme hémorroïsse et la fille du chef de synagogue Jaïre (Mc 4-5). En revenant dans son pays, on l’attaque sur la révélation qu’il a faite. On le méprise sur la question de ses origines, comme pour le rabaisser. Mais quelles origines après tout? Ne se voile-t-on pas la face devant sa véritable identité ?


Revenons sur l’évolution du questionnement critique des auditeurs.

Tout d‘abord ils sont « frappés d’étonnement » face à son enseignement. Ce n’est qu’à la fin qu’ils sont « profondément choqués ». Ils passent d’un étonnement qui n’est pas à priori négatif, au choc : on passe de la surprise à de la haine affichée. Pourquoi?

Ils se posent trois questions qui correspondent à des épisodes de l’Ancien Testament.

« D’où lui vient la force ? » est la question que posa jadis Dalila à Samson face à sa force herculienne (Jg 16,5). Samson y révéla qu’il était consacré à Dieu depuis sa naissance, et que sa force venait de son élection.

« D’où lui vient la sagesse ? » est la question existentielle que Job se posa dans son épreuve (Jb 28,3-28). Face à la capacité humaine et à toutes ses ressources pour dominer le monde et les autres, où se trouvent la sagesse et l’intelligence ? Dieu révéla à Job que le don divin de la Sagesse est comparable à la crainte de Dieu, et que l’intelligence est de s’éloigner du mal.

« Les grands miracles qui se réalisent par ses mains », cette remarque n’est pas sans évoquer la prière que David adressa à la fin de sa vie en faveur de son fils Salomon (1 Chr 29,10-13) pour la construction du Temple de Jérusalem en souvenir de la prophétie de Nathan (2 Sm 7, 12-17). Il reconnait que seul Dieu est le vrai bâtisseur, qu’Il est la seule force qui est à l’œuvre à travers nous pour établir sa Demeure au cœur de l’histoire.


Finalement les auditeurs dressent le portrait biblique du Messie de Dieu : l’élu, celui qui a été choisi et qui est envoyé, celui qui est consacré par l’Esprit et qui reçoit la Force de Dieu pour y révéler son Royaume.

Quel drame de foi ! Jésus aurait pu être reconnu comme le « Messie, le Fils de Dieu », mais le voilà ironiquement désigné comme un « fils de l’homme ». La sentence narquoise du: « n’est-il pas le… » ne fait qu’accentuer le refus des auditeurs, se voilant la face devant l’interprétation des Ecritures, qui subtilement nous désignent le « Christ »! Ils incarnent ce « peuple à la nuque raide » qui refuse la Volonté divine, comme jadis à l’Horeb lorsqu’il a refusé la Loi en construisant le Veau d’or (Ex 32-33).


Sommes-nous prêt à reconnaitre que Jésus est le Fils de Dieu ? Qu’il est le Christ?

Car chaque dimanche, lorsqu’après avoir écouté les Ecritures qui nous « montrent » le Christ, nous sommes invités à le reconnaitre et à « croire ».


CREDO !

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