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Avec ou sans corps?


Commentaire d’évangile (Mc 9, 38-43.45.47-48) pour le 26ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique B), célébré cette année le dimanche 27 septembre 2015.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 25 septembre 2015.





L’enseignement de Jésus ne semble pas très « tendance » vis-à-vis de la dimension corporelle, tant il semble stricte vis-à-vis de la tentation. Que restera-t-il de nos pauvres corps mortels, si tous nos membres sont causes de scandale et devraient être coupés ? Le christianisme serait-il vraiment l’ennemi du corps ?

Cet évangile nous invite paradoxalement au contraire. Sa lecture nous suggère une interprétation en trompe l’œil, parfaite illusion d’optique.

N’y aurait-il pas une personne invisible, cachée au-delà de la narration, dont l’absence nous fait perdre le sens ? Où sont les traces et les empreintes de son passage ? Y auraient-ils des indices ?


Pour cela scrutons le texte.

Un indice est manifesté par cette citation :

« Celui qui fait un miracle en mon nom, ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi.».


Grâce à qui pouvons-nous accomplir miracles et annonce de Jésus-Christ, si ce n’est par le don de l’Esprit Saint ? Grâce au don de l’Esprit, nous pouvons devenir comme des instruments de la Grâce.

Un autre indice est indiqué par cette citation :

« Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de son appartenance au Christ ».


Quel est le don qui fait de nous un « autre-Christ » ?

Qui manifeste notre appartenance au Christ, si ce n’est le don de l’Esprit Saint au moment de l’onction pendant le sacrement de confirmation.

Qui peut nous pousser dans l’élan de la charité, si ce n’est l’Esprit Saint que l’on reçoit comme un baiser d’amour, selon la formule de saint Bernard.


Ainsi la personne invisible est le Saint-Esprit !


Finalement, de manière subtilement cachée, la première partie de ce passage évangélique nous révèle la destinée de notre corps : devenir le Temple de l’Esprit Saint !


Et voilà le drame ! Car, que se passerait il si ce Temple que nous sommes invités à être, ne serait plus habité par l’Esprit-Saint ? Ne serions-nous pas comparable à ce figuier stérile, qui ne produirait plus de fruits et dont la parure de feuilles, comme à l’automne, tomberait petit à petit toute desséchée ?

Que deviendrait la puissance de nos mains sans le souffle de l’Esprit ? Ne serviraient-elles pas à détruire plutôt qu’à construire ?

Que deviendrait la puissance de nos pieds sans le souffle de l’Esprit ? Ne serviraient-ils pas à fuir nos responsabilités plutôt que de marcher vers celui qui appelle et qui désespère?

Que deviendrait notre œil sans la bienveillance de l’Esprit de Dieu ? Ne servirait-il pas à condamner plutôt qu’à manifester le regard bienveillant et la tendresse miséricordieuse du Père ?


En bref nous serions les auteurs de vrais scandales évangéliques !

Derrière un genre littéraire difficile d’accès, nous voyons la conséquence d’une vie humaine coupée du don de l’Esprit. L’évangéliste nous décrit ce qui se passe lorsque l’Hôte très doux de nos âmes, comme dit la séquence de la Pentecôte, n’est plus là.

Allons-nous devenir un Temple en ruine, à l’image de ces civilisations déchues ? Le christianisme est-il condamné à n’être bientôt plus que ruines et poussières d’un temps jadis?

Sans la puissance de l’Esprit, les membres de nos corps seraient tentés d’engendrer la mort plutôt que la vie !


Au lieu d’être l’ennemi du corps, l’Evangile nous en révèle l’extraordinaire élection! Election éternelle car ce Don de Dieu est permanent pour qui lui ouvre la porte. Devenir Temple de l’Esprit : Quelle vocation humaine!


Pour répondre à cet appel nous avons besoin d’une force : Alors ouvrons nos cœurs au Souffle de Dieu pour une Pentecôte quotidienne!

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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