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« Brillez déjà lueurs de Pâques », Didier RIMAUD et Jo AKEPSIMAS


Article publié dans la rubrique « chantez au Seigneur », de la revue trimestrielle de musique liturgique et d’art sacré « CAECILIA ». Edition de janvier 2015.


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Le texte du chant « Brillez déjà lueurs de Pâques » (IP 166-1) du jésuite Didier RIMAUD exprime toute la poésie de la veillée pascale, allant de l’Exultet jusqu’à deux figures de la Résurrection contenues dans la liturgie de la Parole. Même si ce chant peut être utilisé tout au long du temps pascal, il porte en lui la dynamique de la Mère de toutes les veillées.


Il s’agit d’une hymne composée de 3 strophes.

La musique de Jo AKEPSIMAS la mettra en valeur par une musique sous forme de choral paisible en 7 sections. L’harmonie oscille continuellement entre le ton de Fa majeur et les subtilités du relatif Ré mineur.


La strophe 01 pourrait être un résumé de la liturgie de la lumière commençant autour du Feu nouveau à l’extérieur de l’église et se terminant par l’annonce de la Pâque, l’Exultet. Alors que cette partie de la veillée pascale se passe durant la nuit, l’ensemble de ses textes évoque déjà le matin de pâques : le feu nouveau, et la lumière qui se partage une fois que les fidèles sont entrés dans l’église, manifestent déjà cette aurore de la Résurrection. Aussi, les deux premières sections de la strophe annoncent ce qui est « déjà là ». Mais Didier RIMAUD va faire en plus allusion à la parabole des vierges folles et des vierges sages : au milieu de la nuit l’Epoux vient. Le mémorial de la Paque du Seigneur, nous place dans une attente future, dans un « pas encore ». Ce mémorial devient l’attente dans la foi, de notre propre résurrection. Nous sommes dans un « entre deux » !

La strophe 02 est une relecture de l’œuvre de la Résurrection de Jésus-Christ selon la chair avec le mystère de la Création (allusion à l’esprit, au souffle et à la parole qui ont créé le monde). Le lieu du sépulcre est un nouveau jardin de la Genèse. Ici se trouve exprimée l’une des plus antiques confession de foi : Jésus est le nouvel Adam. Mais Didier RIMAUD approfondie la mystique du corps car il condense le fait qu’en ressuscitant le corps du Christ comme nouvel Adam, Dieu créé en même temps son Epouse, chair de sa chair, la Nouvelle Eve qu’est l’Eglise. Didier RIMAUD garde le présupposé évangélique que le corps glorieux du ressuscité porte en lui les stigmates. Si le Vendredi Saint, le coté ouvert est signe d’attestation de mort ; dans le mystère de la Résurrection il devient source de vie et de grâce, acte de naissance de l’Eglise « Corps du Christ ». L’Eglise est le signe de cette nouvelle création, et elle peut à juste titre être considérée comme le sacrement du Salut. A l’image de saint Ambroise, qui par ses hymnes enseignait une juste doctrine face aux hérésies, Didier RIMAUD par cette strophe enseigne tout l’élan théologique de la constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen Gentium du Concile Vatican II.

La strophe 03 est une relecture de l’œuvre de la Résurrection avec la mystique de l’eau. Le début de la strophe poursuit l’œuvre de création, qui dans le Genèse a vu la terre apparaitre après la séparation des eaux. Comme pour un baptême, le monde nouveau sort de l’eau ! Comme pour la prophétie d’Ezéchiel, l’eau est ici source de vie, et rien ne peut arrêter sa progression. Mais l’eau demeure signe de mort! A l’image du livre de l’Exode, où le peuple a vu les Egyptiens engloutis par la Mer Rouge au matin, les croyants peuvent voir la mort elle-même être engloutie par l’eau. Mais cette eau n’est autre que celle du côté du Christ ! Ainsi, en regardant le coté ouvert du Crucifié, nous pouvons déjà croire au triomphe de la Résurrection!


Quel « entre deux » !

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