Malgré tes infidélités, tu seras ma « Préférée »
- bohleremmanuel
- 1 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 2, 1-11) pour le 2ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 17 janvier 2016.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 15 janvier 2016.

« Les Noces de Cana » (1376-1378) de Giusto Di MENABUOI(1320-1391)
Tel est ce cri prophétique d’Isaïe lorsqu’il évoque l’amour miséricordieux de Dieu et la destinée de l’histoire des hommes !
Cette dernière porterait plus volontiers le titre de « désolation » et de « délaissée » !
«Désolation » à cause de toutes ces calamités, tant naturelles qu’économiques, qui s’imposent à notre regard.
« Délaissée » à cause de toutes ces histoires familiales qui tombent en ruine par bien des contingences de toutes sortes, où pour certains, la peur de perdre des intérêts et des avantages rend aveugle et ignorant des conséquences qu’infligent, pour d’autres plus vulnérables, certaines décisions.
Sommes-nous prêt à vivre en exil ?
Exil culturel d’un monde que l’on voit disparaître, et où l’on s’affole de ne voir rien germer de nouveau ? Le monde est-il déjà stérilisé à ce point ?
L’avenir est-il encore pensable, ou plus poétiquement « imaginable » lorsque l’on se sent «délaissée » ?
Avons-nous encore le droit de rêver, sans considérer cet acte comme un anesthésiant de nos angoisses ?
La force de la poétique d’Isaïe, rejoignant notre réalité, redit avec autant de force que malgré tout, l’histoire humaine est appelée « Préférée » !
Elle a pour vocation d’être cette terre que l’on nommera « l’Epousée ».
Le temps liturgique de Noël nous a révélé cette extraordinaire vocation : l’histoire humaine est plus que la fiancée qui se prépare à un mariage, elle est « l’Epousée » !
Avons-nous pris conscience qu’en célébrant le mystère de la Nativité, nous avons célébré cette union entre l’histoire de hommes et le mystère divin !
La généalogie de Jésus selon saint Matthieu entendue la veille au soir de la Nativité, le chant des anges entendu au milieu de la nuit, la venue des bergers et leurs chants entendus à l’aurore, tout comme le chant du Baptiste à travers le prologue entendu le jour de la Nativité, sont autant de textes évangéliques qui exaltent cette « alliance nuptiale » entre Dieu et les hommes.
En Jésus-Christ, l’histoire humaine est devenue cette « Epousée », pleine de promesses ! Qu’allons-nous faire de cette promesse ?
En entrant dans le temps ordinaire, le récit des Noces de Cana est entendu, comme un écho au mystère de la Nativité. Jésus y annonce le mystère de cette Alliance, nouvelle et éternelle, qu’il va sceller à travers le mystère de toute sa vie.
L’action est inaugurée par un manque relayé par Marie…
« Ils n’ont plus de vin ».
Jésus répond par l’annonce d’une heure particulière qui n’est autre que le mystère pascal. Cette inauguration nous place dans ce qu’il y a de plus profond dans le cœur de chacun : le désir d’un salut qui apporte le bonheur.
Mais Marie invite à accomplir ce que Jésus demandera. Or n’est-ce pas le nœud du récit lavement des pieds, où Jésus demande à ses disciples de « faire comme il a fait », même s’ils ne comprennent pas tout de suite ? Au signe du vin, la figure du serviteur y est associée
Il y a six jarres qui vont devenir comme des puits. L’objet de purification va devenir un abreuvoir, annonçant déjà le signe de la Croix !
Puis il y a l’eau.
Les uns vont l’apporter et puiser pour servir. Les autres vont la boire en y reconnaissant du vin. Curieuse association qui annonce déjà l’eau et le sang sortant du côté ouvert.
En accomplissant ce que Jésus demande, le mystère se révèle et s’accomplit: nous sommes déjà dans le mystère eucharistique.
Que ce jaillissement salutaire, source de vie, sommet de toutes nos attentes, nous entraine dans son élan, vers une terre d’avenir, riche de promesses.
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