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Rien ne pourra pas nous séparer de l'amour de Dieu


Commentaire d’évangile (Lc 4, 1-13) pour le 5ème Dimanche de Carême (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 13 mars 2016. Récit de la femme adultère.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 11 mars 2016.


« Jésus et la femme adultère » (vers 1629 – 1632)



Telle est l’espérance de Paul exprimée dans sa lettre aux Romains. La péricope de la femme adultère est un récit spatial où se révèlent la hauteur et la largeur de la miséricorde.

Avant le récit de la confrontation de Jésus avec les accusateurs de la femme adultère, Jésus fait une marche du jardin des Oliviers vers le Temple.

Il traverse la vallée du Cédron, lieu de sépultures qu’une tradition chrétienne identifie à la vallée de Josaphat énoncée par le prophète Joël (Jl 3,2) comme lieu où les morts ressusciteront.


Cette marche matinale est déjà une annonce de l’aurore pascale.

Jésus marche vers le Temple de Jérusalem, jadis témoin d’une Alliance, d’une promesse faite par Nathan à David (2 Sm 7,1-16) que Salomon aura pour mission d’accomplir (1 R 8,17-30).


Le Temple est signe d’une descendance que Dieu promet dans sa fidélité et qu’il affermira par la force de son Esprit. Cela n’empêchera pas une infidélité de David.

Il n’hésitera à faire tuer Urie le Hittite pour convoiter son épouse Bethsabée et cacher son adultère (2 Sm 11,1-12), portant atteinte à trois interdits du Décalogue : meurtre, convoitise, adultère. Comme quoi la grandeur et la beauté d’une des merveilles du monde cache en ses fondations le sang d’un crime et une intrigue bien laide.

Malgré son infidélité, Dieu ne revient pas sur son choix : il a choisi David !

Nathan a prophétisé cette fidélité amoureuse (2 Sm 12,11-15).

Dieu est miséricordieux, avec un amour venant du plus profond de ses entrailles pour que le fruit d’un adultère, Salomon, qui fera construire le signe visible de la promesse révélée jadis par Nathan, puisse devenir ce grand roi rempli de sagesse !

Il n’y a que Dieu pour aimer et engendrer à ce point-là !

Dans l’Evangile, c’est une autre question d’adultère.

On place au milieu de l’assemblée une femme qui rappelle indélicatement le jadis de l’histoire de l’édifice.

On tente Jésus pour qu’il prenne le rôle du juge. Au Temple, Jésus en est mouvement de hauteur, puisqu’il s’abaisse et se redresse.

L’abaissement est annonce du lavement les pieds des apôtres, geste initiatique du service et du don total sur la Croix.

Le redressement est annonce de la Résurrection. En se redressant une première fois Jésus pose cette interrogation : Qui est saint ? Qui peut juger sinon Dieu seul (Is 33,22), car seul celui qui est saint peut condamner ? Est-ce une sainteté d’ordre matrimonial en écho à la question de l’adultère de la femme ?

Puisque Jésus écrit par deux fois, ce signe ne renverrait-il pas à une sainteté d’un autre ordre? Il écrit du doigt comme jadis Dieu écrivit le Décalogue (Ex 31,18). Il écrit sur la terre comme jadis Dieu façonna l’homme de la poussière (Gn 2,7) par le souffle de ses lèvres (Is 11,4).


En amenant la femme adultère, les scribes et les pharisiens veulent compromettre Jésus afin de pouvoir porter un faux témoignage contre lui.

Dans leur cœur ils n’obéissent plus au commandement disant de ne pas porter de faux témoignage.

Pour un contre-témoignage on n’hésitera pas à payer le prix du sang à Judas, à payer les soldats qui gardaient le tombeau pour propager l’idée que l’on est venu voler le corps de Jésus pour faire croire à sa Résurrection.

Si la femme est adultère vis-à-vis de son mari, les scribes et les pharisiens sont avant tout adultères vis-à-vis de la Loi de Dieu !


Face à cela Jésus montre le visage de la Miséricorde du Père : il ne juge ni ne condamne personne.

Il pardonne et il envoie, comme jadis la Miséricorde transforma radicalement un adultère en une histoire riche de promesses.


L’Amour de Dieu est toujours fidèle et sa parole source de guérison !

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