Un narthex invisible !
- bohleremmanuel
- 1 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 17, 20-26) pour le 7ème Dimanche de Pâques (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 8 mai 2016.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 6 mai 2016.

Narthex de la basilique sainte Marie-Madeleine de VEZELAY
Selon sa définition architecturale, le narthex est un portique élevé avant la nef ayant pour fonction d’accueillir ceux qui ne peuvent entrer dans la basilique pour assister au culte. L’évangile de ce dimanche pourrait devenir cet espace de traversée des apparences.
Cet évangile pourrait être comparé à un espace qui nous initie à entrer dans un édifice où personne n’est jamais entré : le cœur même de la Trinité.
Il pourrait être un espace qui nous rassemble, parce que Jésus nous convoque (Jn 17, 20).
Lors de la Dernière Cène, il prie non seulement pour les apôtres, mais pour tous ceux qui croiront en leur parole.
Les mots de notre foi nous viennent du témoignage des apôtres : si nous avons pu nous déterminer en tant que croyant, c’est grâce aux témoignages apostoliques et à leurs successeurs.
Le soir de la dernière Cène Jésus a déjà prié pour tous ceux qui croiront en lui à travers l’avenir. Nous sommes rassemblés par le Christ !
En entendant ou en lisant l’Evangile, le mystère de l’Eglise apparait : cette assemblée se forme par la prière même de son Sauveur, adressée au Père, dans la communion de l'Esprit.
Cet évangile peut être comparé à un narthex, parce que Jésus nous rassemble dans sa prière, puis il nous prépare à franchir une porte pour passer dans un autre espace.
Il semble y avoir 3 étapes dans cette initiation qui ressemble à une procession: l’unité, le mystère de la mort et de la résurrection, l’Amour Divin qui unie le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.
Tout d’abord, dans l’espace de cet évangile Jésus nous exhorte à l’unité : ne faire qu’un en Lui (Jn 17,21-23). L’Eglise a pour vocation de former un peuple unie, par la prière et l’exemple de son Seigneur. Ici l’exemple est l’image de l’union entre Lui et son Père, dans la communion de l’Esprit-Saint. L’Evangile a pour vocation de rassembler et de former un peuple uni.
Ensuite, si l’évangile est comparable à un narthex c’est qu’il y a une porte.
Elle n’est autre que le mystère pascal, mystère de la mort et de la résurrection. En effet, Jésus parle de sa « gloire » (Jn 17, 24) qu’il a reçue de son Père depuis l’origine, qui va se manifester dans sa mort et sa résurrection, et qui sera promise à ceux qui croiront en lui, dans le mystère de son Ascension. Cette porte nous conduit à entrer au Ciel, là où Jésus est monté. Cette gloire n’est autre que l’Amour Divin, celui dont le Fils a été comblé avant l’origine du monde, qui va se manifester sur la Croix et au matin de Pâques, celui dont les croyants seront comblés s’ils ont foi au Dieu Père, Fils et Esprit-Saint.
Enfin la porte du mystère pascal et de l’Ascension du Christ nous ouvre et nous fait entrer dans un nouvel espace : celui de l’Amour Divin, espace sans mesure qui unie le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Nous entrons alors dans l’intimité du mystère de la Trinité et nous plongeons dans l’infini de l’Amour Divin, comparable à une nef dont nous ne verrions pas la fin. Mais à l’extrémité de l’évangile, Jésus souhaite que l’Amour divin soit en nous (Jn 17, 25-26). Cet infini a été placé dans l’espace fini d’une humanité qui souffre de manière angoissante de ses limites.
Il nous est permis de croire que si l’espace fini et limité de notre humanité devient, malgré la grandeur des technicités, comme un mur infranchissable pour bien de nos contemporains, donnant l‘impression que nous n’avançons plus, c’est pourtant bien là que nous pourrons y chercher et trouver la porte qui nous fera entrer dans l’infini de l’Amour Divin.
Que l’Esprit de Vérité nous guide sur ce chemin vers la vie dans le Christ !
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